Tournoi olympique féminin de rugby à 7 Paris 2024 : le bilan des équipes
Le tournoi olympique féminin de rugby à sept à Paris 2024 restera dans l’histoire à plus d’un titre et pas uniquement du fait de sa fréquentation record.
Au total, 209 essais et 1 305 points ont été marqués au cours des 34 matchs. C’est le plus grand nombre jamais atteint en une seule édition des Jeux olympiques.
A noter que aucune pénalité n’a été tirée à Paris 2024. La Brésilienne Raquel Kochhann reste donc la seule joueuse à en avoir tapé une, lors du match d’ouverture contre la Grande-Bretagne à Rio 2016.
La Nouvelle-Zélande, une équipe à part
Les médaillées d’or néo-zélandaises sont les meilleures marqueuses d’essais (34) et de points (212) de Paris 2024. La Nouvelle-Zélande est la première équipe à dépasser les 30 essais et les 200 points dans l’histoire olympique.
L’équipe nationale a défendu avec succès la médaille d’or qu’elle avait auparavant remportée une première fois à Tokyo 2020, portant sa série de victoires sur la scène olympique à 12 matchs et s’assurant la première médaille d’or de leur pays aux Jeux de Paris 2024.
La Nouvelle-Zélande a désormais remporté 12 matchs d’affilée sur la scène olympique, sa seule défaite ayant eu lieu lors du match pour la médaille d’or contre l’Australie à Rio 2016.
Sarah Hirini, Tyla King, Theresa Setefano et Portia Woodman-Wickliffe comptent désormais trois médailles olympiques chacune, deux en or et une en argent.
Risi Pouri-Lane compte aussi trois médailles, bien que sa première médaille d’or ait été obtenue en tant que capitaine de l’équipe néo-zélandaise aux Jeux olympiques de la jeunesse 2018 à Buenos Aires.
L’essai de Michaela Blyde était son 10e de Paris 2024, égalant le record de Portia Woodman-Wickliffe pour la Nouvelle-Zélande établi à Rio 2016. Elle porte également son total d’essais à 17 sur la scène olympique, à égalité avec Woodman-Wickliffe et l’Australienne Maddison Levi.
La résurrection du Canada
L’argent pour le Canada est une grande amélioration par rapport à sa performance à Tokyo 2020, quand une équipe dans la tourmente après des problèmes hors du terrain dans la préparation des Jeux n’a pu terminer que neuvième.
Le Canada a fait aussi bien mieux que sa médaille de bronze de Rio 2016 pour une médaille d’argent huit ans plus tard.
La Canadienne Charity Williams est la seule à détenir désormais deux médailles olympiques, après avoir remporté le bronze à Rio 2016.
Tournoi historique pour les Etats-Unis
Les États-Unis sont la deuxième équipe nord-américaine à remporter une médaille de bronze olympique, après le Canada à Rio 2016. Leur meilleur résultat précédent était une cinquième place à Rio 2016.
Emilie Bydwell est devenue la première femme entraîneur à remporter une médaille olympique en rugby à sept.
Pour parvenir à cette médaille, les Etats-Unis ont battu l’Australie 14-12. 14-12, c’est le score sur lequel les États-Unis sont devenus la première équipe à battre l’Australie sur la scène olympique lors du match décisif de la poule C à Tokyo 2020.
Les États-Unis avaient perdu les cinq confrontations avec l’Australie sur les SVNS Series 2024, leur dernière victoire ayant eu lieu sur le sol français, à Toulouse, lors de la dernière manche de la saison 2023.
La performance des sœurs Levi
Maddison Levi est et restera la meilleure marqueuse d’essais (14) et de points (70) de Paris 2024. Elle est la deuxième joueuse à avoir cet honneur après la Néo-Zélandaise Portia Woodman-Wickliffe à Rio 2016 (qui en avait marqué 10).
Maddison Levi est l’une des trois joueuses qui occupent aujourd’hui la première place du classement historique des meilleures marqueuses d’essais aux J0, avec 17 essais (avec trois essais marqués lors de ses débuts australiens à Tokyo 2020), à l’instar des Néo-Zélandaises Portia Woodman-Wickliffe et Michaela Blyde.
Elle est la deuxième joueuse à marquer un essai dans chaque match d’une même édition des JO, égalant ainsi l’effort de la Néo-Zélandaise Portia Woodman-Wickliffe à Rio 2016.
Sa sœur Teagan Levi s’est également illustré sur ce tournoi, mais en devenant la deuxième joueuse seulement à recevoir plus d’un carton jaune dans une même édition des JO après la Brésilienne Bianca Silva, qui en avait reçu trois à Tokyo 2020.
Au final, l’Australie est l’équipe qui a reçu le plus de cartons jaunes (4) à Paris 2024, avec les Fidji, 12e. L’Australie n’avait reçu aucun carton jaune à Rio 2016 ou à Tokyo 2020, mais sa discipline a été son talon d’Achille au cours des 12 derniers mois.
Et la France dans tout ça ?
La cinquième place est le deuxième meilleur classement de la France à des Jeux olympiques, puisqu’elle a terminé sixième pour ses débuts à Rio. Cependant, elle visait une médaille d’or et une progression par rapport à sa médaille d’argent à Tokyo 2020 et non une régression.
Souvent pénalisée, la France n’a pourtant écopé que d’un seul carton jaune, attribué à Joanna Grisez lors du match pour la 5e place. C’était le premier carton de la France aux Jeux olympiques depuis que la capitaine Fanny Horta a vu jaune lors du match d’ouverture à Tokyo.
Séraphine Okemba n’a pas marqué d’essai lors du dernier match de la France, ce qui signifie qu’elle partage le record français d’essais marqués en une seule édition des Jeux avec sa coéquipière Anne-Cécile Ciofani, qui en a marqué sept à Tokyo 2020.
Okemba compte désormais 12 essais au total sur la scène olympique, soit le troisième meilleur total de l’histoire du rugby à sept féminin.
Elles mettent fin à leur carrière
Chloé Pelle a conclu sa carrière en marquant le dernier essai de la France pour Paris 2024. À 34 ans, elle est la seule joueuse française à avoir disputé plus de 50 tournois des World Series et a été médaillée d’argent à Tokyo 2020 ainsi qu’à la Coupe du Monde de Rugby à 7 en 2018.
La succession de David Courteix est également ouverte à la tête de France 7 féminine puisqu’il a annoncé qu’il mettait fin à son mandat d’entraîneur qu’il honorait depuis dix ans.
L’Australienne Sharni Smale, déjà présente lors du tout premier tournoi féminin des SVNS Series à Dubaï en 2012 et championne olympique en 2016 à Rio, du Commonwealth et de la Coupe du Monde Rugby à Sept, a disputé son dernier match pour l’Australie.
La co-capitaine des États-Unis, Naya Tapper, a elle aussi tiré sa révérence sur la plus grande scène du sport.
Portia Woodman-Wickliffe et Tyla King ont joué leur dernier match sous le maillot néo-zélandais. Woodman-Wickliffe est la meilleure marqueuse d’essais de l’histoire des Series féminines et King la meilleure marqueuse de points.
Enfin, cette finale de Paris 2024 était le dernier match du sélectionneur du Canada Jack Hanratty à la tête de l’équipe. Son assistante Jocelyn Barrieau prendra le relais, devenant ainsi la troisième femme entraîneure dans les SVNS Series 2025.