Un plan pour réduire des deux tiers l’empreinte carbone du rugby
Modifier les modes de transport, rénover les enceintes ou élargir les offres végétariennes dans les stades : le groupe d’études Shift Project propose plusieurs solutions pour réduire des deux tiers l’empreinte carbone du football et du rugby d’ici 2050, selon ses travaux publiés jeudi 13 février.
« Les pratiques de deux sports majeurs français cumulés ont produit 2,2 millions de tonnes de CO² en 2022, l’équivalent de l’émission d’une ville comme Rennes », selon Jean-Noël Geist, coordinateur du Shift Project pour le sport.
« Les pratiques de deux sports majeurs français cumulés ont produit 2,2 millions de tonnes de CO² en 2022, l’équivalent de l’émission d’une ville comme Rennes »
Dans le sport professionnel, les déplacements représentent à eux seuls 80 % des émissions : 68 % pour les spectateurs, 7 % pour les déplacements des équipes et 5 % pour les salariés, selon l’étude.
L’étude propose de développer les solutions de transports en commun pour accéder aux stades et d’installer des bornes de recharge électrique sur leurs parkings pour les particuliers.
« La LFP met en place des choses », souligne le chef de projet Alan Lemoine. Dans sa Licence club, la Ligue de football professionnel accompagne la transition écologique du football français en récompensant les clubs vertueux. L’instance a précisé dans un communiqué publié mercredi que 25 % des déplacements des équipes professionnelles se font en train.
L’usage du rail se heurte toutefois à des questions de sécurité, aux besoins de récupération des sportifs et à des questions d’organisation : il faudrait affréter des trains de nuit pour ramener les équipes.
Réduire le bilan carbone de 68 % d’ici à 2050
Côté rugby, la Ligue nationale (LNR) a mis en place cette saison une plateforme dédiée au covoiturage pour les supporters se rendant aux matchs et met régulièrement en avant cette solution.
Pour réduire la consommation, les travaux proposent d’agir sur plusieurs leviers comme la rénovation des enceintes ou la multiplication d’offres végétariennes dans les stades, afin de limiter le méthane produit par les bovins.
En jouant sur ces leviers, foot et rugby pourraient réduire leur bilan carbone de « 68 % d’ici à 2050, sans toucher à la façon dont sont organisées les compétitions », précise Alain Lemoine.
Mais il note que « la tendance est plutôt à l’amplification des compétitions ». La Coupe du monde de football passe de 32 à 48 équipes pour l’édition 2026 et se tiendra dans trois vastes pays : le Mexique, les États-Unis et le Canada.
Au rugby, des clubs sud-africains ont rejoint la Champions Cup européenne.
L’étude établit qu’1 % des matchs de football internationaux représentent à eux seuls 37 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Le Shift Project œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. Son fondateur, Jean-Marc Jancovici, s’est fait connaître du grand public en publiant, avec le dessinateur Christophe Blain, la BD « Le monde sans fin », vendue à plus d’un million d’exemplaires.
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