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Un nouveau jour se lève pour Fabien Galthié et les Bleus

Fabien Galthie – XV

Par Gavin Mortimer

Nous, journalistes sportifs spécialisés dans le rugby, sommes adeptes du grand écart involontaire. Il y a moins d’un mois, le cadavre de l’équipe de France faisait l’objet d’une autopsie macabre. À côté des photos du sélectionneur Fabien Galthié, plus sombre que d’habitude, les journalistes et les experts jetaient un regard pessimiste sur une équipe de France battue par l’Irlande (17-38), vainqueur controversée de l’Écosse (16-20) et auteur d’un match nul à domicile peu glorieux contre l’Italie (13-13). « À terre », titrait le Midi Olympique.

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Quelques semaines plus tard, la une du même journal s’ornait du titre « Tout sourire », au-dessus d’une photo de l’équipe de France célébrant sa victoire sur l’Angleterre lors du dernier match du Tournoi des Six Nations.

Cette victoire a permis à la France de se hisser à la deuxième place du classement, derrière l’Irlande, championne pour la 2e fois d’affilée. La France méritait-elle cet accessit ? Pas vraiment. Si l’arbitrage vidéo avait décidé que l’Écossais Sam Skinner avait posé le ballon dans l’en-but bleu, la France aurait perdu à Murrayfield, et si le coup de pied de pénalité de dernière seconde de l’Italien Paolo Garbisi n’était pas tombé du tee, avant de se fracasser sur le poteau, la France se serait inclinée face aux Azzurri. Et si Ben Earl n’avait pas concédé cette pénalité à la dernière seconde à Lyon…

Emmanuel Meafou
French lock Emmanuel Meafou (R) takes part in a training session of France’s rugby union national team ahead of their upcoming Six Nations match against Wales, in Marcoussis, south of Paris on March 6, 2024. (Photo by Anne-Christine POUJOULAT / AFP) (Photo by ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP via Getty Images)

En d’autres termes, pendant que l’Irlande étalait sa maîtrise de manière convaincante, la France a été au contraire plutôt décevante tout au long de la rencontre. Même la victoire 45-21 à Cardiff n’a pas été aussi éclatante que le score le laisse supposer ; la France menait de trois points au pays de Galles à la pause et ne s’est détachée que passé l’heure de jeu, lorsque ses colosses sont sortis du banc pour dominer les hôtes.

Mais trêve de chichis. La victoire contre le pays de Galles et surtout celle contre l’Angleterre ont permis à la France d’oublier le fantôme de la Coupe du Monde. La défaite en quart de finale contre l’Afrique du Sud hantait encore la France au début du championnat. Cette déception écrasante, cet échec amer qu’ils ont subi à Paris l’automne dernier se voyait encore dans leurs yeux.

L’erreur de Galthié a été de rester fidèle à l’équipe de la Coupe du monde ; l’ossature de l’équipe battue par l’Irlande était la même que celle alignée contre l’Afrique du Sud, à l’exception d’Antoine Dupont parti jouer à VII sur la côte ouest de l’Amérique du Nord.

« Jonathan Danty a eu du mal cette saison à atteindre les sommets de 2022, et sa puissance et sa rapidité (ainsi que sa discipline) sont en baisse. Le reverra-t-on avec le maillot bleu sur le dos ? »

Certains réclamaient le retour de Dupont, d’autres appelaient au licenciement de Shaun Edwards, le spécialiste de la défense. On sentait la France en panique.

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Après le match contre l’Italie, Galthié a renvoyé ses joueurs chez eux. « Prenez une semaine de repos, leur a-t-il dit, vous en avez besoin ». Plusieurs d’entre eux ont vu leur repos prolongé, le sélectionneur ayant fait appel à de nouveaux renforts pour le déplacement à Cardiff.

Si d’autres en France ont paniqué après le match nul contre l’Italie, l’ancien demi de mêlée a gardé son sang-froid et a également bénéficié de deux coups du destin.

Le premier est la blessure de Matthieu Jalibert, le demi d’ouverture bordelais. Blessé au genou contre l’Italie, il a manqué le reste du tournoi. Galthie a donc été contraint de titulariser Thomas Ramos au poste de demi d’ouverture.

Il y a cinq ans, je suis allé à Toulouse pour interviewer Ramos en compagnie de Dupont et de Romain Ntamack. Dupont était le plus confiant, Ntamack le plus calme et Ramos le plus sérieux. Il y avait chez lui une détermination à toute épreuve, on sentait un homme qui avait un plan, comme on dit. Il avait acheté une maison et la rénovait, c’est ainsi qu’il passait son temps libre.

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Thomas Ramos of France celebrates with teammate Louis Bielle-Biarrey following the team’s victory during the Guinness Six Nations 2024 match between France and England at Groupama Stadium on March 16, 2024 in Lyon, France. (Photo by David Rogers/Getty Images)

Si Dupont et Ntamack ont immédiatement éclaté sur la scène internationale, la carrière de Ramos en Bleu a été plus lente à prendre forme. Remplaçant lors de neuf de ses 15 premières sélections, il a été baladé au poste d’arrière, sur l’aile et au centre.

La blessure de Jalibert a donc rebattu les cartes. Galthié a fait passer Ramos du poste d’arrière à celui de demi d’ouverture pour le déplacement à Cardiff. Cela a transformé la France. Ramos ne se contente pas de lire le jeu avec expertise, de la glace coule dans ses veines ; par son tempérament, il est probablement le demi d’ouverture le plus proche de Jonny Wilkinson que la France ait eu.

Il a marqué 20 points contre le pays de Galles et 18 contre l’Angleterre, y compris la pénalité victorieuse de plus de 50 m, alors que tous les supporteurs suaient à grosses gouttes. « Des nerfs d’acier », comme l’a souligné Imanol Harinordoquy. « Ramos est devenu le véritable patron du XV de France. Il pèse de tout son poids sur le jeu et sur ses coéquipiers ».

En faisant passer Ramos de 15 à 10, Galthié avait besoin d’un nouvel arrière, et il a choisi de lancer dans le grand bain Léo Barré, 21 ans, novice à ce niveau-là.

Physiquement, Barré est dans le moule de l’Anglais Freddie Steward ; il est également solide en défense, en particulier sur les ballons hauts, avec un coup de pied puissant. La différence se situe au niveau de l’attaque, où le Français possède la vitesse et l’accélération qui font défaut à Steward.

« Leur lutte pour le poste de demi de mêlée la saison prochaine va faire du bruit ; mais on voit mal Le Garrec reléguer l’impérial Dupont au rang de doublure. »

L’autre coup du sort, finalement favorable pour Galthié, est la suspension de Jonathan Danty, exclu contre l’Italie pour un choc tête contre tête lors d’un plaquage. Le centre de La Rochelle, âgé de 31 ans, a eu du mal cette saison à retrouver les sommets de 2022, et sa puissance et sa rapidité (ainsi que sa discipline) sont en baisse. Le reverra-t-on sous le maillot bleu ?

Là encore, Galthié a fait appel à un néophyte de 21 ans : Nicolas Depoortère, de Bordeaux, qui joue normalement au poste de 13 dans son club. Il est passé premier centre aux côtés de Gaël Fickou et, s’il a commis des erreurs de positionnement en défense contre le pays de Galles et l’Angleterre, il a démontré son potentiel offensif.

Il y a eu huit changements en tout pour le déplacement au pays de Galles, que ce soit au niveau en termes de joueurs ou de positionnement sur le terrain. Le pari de Galthié s’est avéré payant, comme ce fut le cas contre l’Angleterre. Personne n’a autant impressionné que le demi de mêlée Nolann Le Garrec, un autre membre du “club des 21”. Quoi qu’il arrive dans sa carrière, ce dernier restera à jamais dans les mémoires pour son extraordinaire passe inversée sur toute la largeur de la pelouse du Principality Stadium. Cette chistera – nom qui vient des gants qui servent à lancer la pelote à la pelote basque – a déjà fait le tour du monde, et a fait connaître le joueur au grand public.

Le Garrec ne présente pas le profil habituel des internationaux français, car il vient de Bretagne, alors que la plupart des joueurs sont originaires du sud du pays, le cœur du rugby français. À cet égard, il ne pourrait être plus différent de Dupont, originaire d’un village des Pyrénées. Interrogé après le match contre le pays de Galles sur le fait de naître à une autre époque pour ne pas avoir Antoine Dupont comme rival en équipe nationale, Le Garrec a répondu : « Je ne pense pas à ça… Antoine nous tire tous vers le haut et en le regardant, j’ai envie d’essayer d’atteindre son niveau ».

PARIS, FRANCE – 26 FÉVRIER : Fabien Galthié, l’entraîneur principal de l’équipe de France, pendant l’échauffement lors du Tournoi des Six Nations de rugby entre la France et l’Écosse au Stade de France, le 26 février 2023 à Paris, France. (Photo par David Rogers/Getty Images)

On voit tout de même mal Le Garrec reléguer l’impérial Dupont au rang de doublure, mais, et c’est le plus inquiétant pour les rivaux de la France, la concurrence pourrait pousser le demi de mêlée toulousain vers de nouveaux sommets.

D’ici là, la France jouera deux tests en Argentine en juillet, une occasion pour Le Garrec et le “club des 21” d’engranger plus d’expérience internationale. Galthié emmènera un groupe de 42 joueurs en tournée, mais sans pouvoir compter sur les joueurs des deux équipes qui disputeront la finale du Top 14 le 28 juin. Il est probable que le staff laisse également de côté de nombreux joueurs qui ont participé à la Coupe du monde.

Parmi les jeunes qui iront en Argentine, citons le 2e ligne géant de Perpignan Posolo Tuilagi, le pilier de La Rochelle Georges-Henri Colombe, le centre de Pau Émilien Gailleton et le talonneur de Bordeaux Maxime Lamothe. Galthié ne verra sans doute pas d’un mauvais œil une sortie de route de Toulouse avant la finale nationale. Dans ce cas, il aurait à disposition le 2e ligne Emmanuel Meafou, l’un des huit changements gagnants effectués à Cardiff, du polyvalent 2e/3e ligne Alexandre Roumat, du centre Pierre-Louis Barassi et du numéro huit issu des U20 Mathis Castro-Ferreira.

La France a donc réussi à faire oublier son début de Tournoi raté, et se retrouve de nouveau en bonne position. La raclée subie à domicile par l’Irlande semble bien loin, tout comme le nul embarrassant contre l’Italie. Les Français sont à nouveau les maîtres du monde et nous, les journalistes, nous sommes toujours aussi adeptes du grand écart.

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T
Tom 2 hours ago
Borthwick, it's time to own up – Andy Goode

The problem for me isn't the pragmatic playstyle, it's that there is no attacking gameplan whatsoever.


I've got no issue with a methodical, kick heavy, defense centric gameplan. That playstyle won England our only world cup and it's won SA 4 of them. However! You can play in a pragmatic manner but you have to still play heads-up rugby and have the ability to turn it on when you manufacture prime attacking situations. England work very hard to get in the right areas of the pitch and have no idea how to convert when they get there, hence we tried and missed 3 drop goals as we were completely impotent in the 22. I've not seen any improvement in our attack in the last 4-5 years. The only time we got close to the tryline was from an interception, it's embarrassing. I don't know what Richard Wigglesworth is getting paid for.


I agree that England should have found a way to close out that game. Being able to grind out tough games is critical but I'd argue that being unable to string more than a couple of passes together without dropping it and finding a way to get over the gainline is even more important... But frustratingly, they don't seem interested. All you hear is about how close we are to bring a great team, we just need to execute a bit better. I don't see it. I see a team who are very physical, very pragmatic who do some stuff really well and are useless with the ball in hand which adds up to a very average side. They need to stop focusing on getting 5% better at the stuff we're already at an 8/10 level and focus on getting a lot better at the stuff we're doing at a 2/10 level. We have the worst attack of pretty much any side in the world... Argentina, Scotland, Fiji are way more threatening.

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