Un rapport révèle une « grave défaillance de gouvernance » de la fédération galloise
La Fédération galloise de rugby (WRU) a fait preuve d’une « grave défaillance de gouvernance » et a manqué des occasions d’agir face à des comportements inquiétants au sein de l’organisation, selon un rapport.
Un comité composé de membres du Senedd – le parlement gallois – a constaté des « défaillances systémiques dans la culture » de la WRU à la suite d’allégations de racisme, de misogynie, de sexisme et d’homophobie.
Ces problèmes ont été mis en lumière pour la première fois dans un documentaire de la BBC diffusé au début de l’année, à la suite duquel la WRU avait annoncé la mise en place d’un groupe de travail externe chargé d’enquêter.
La WRU avait été informée il y a deux ans du fait qu’un certain nombre de joueuses du Pays de Galles avaient subi un « traitement défavorable » dans le cadre d’une évaluation sur le rugby féminin, dont des extraits ont été publiés vendredi dans le cadre du rapport du Senedd.
La WRU s’attend à ce que son groupe de travail indépendant (taskforce) rende son rapport « avant la fin de l’été » et se félicite de la recommandation du Senedd de mettre en place un plan dans la foulée.
« Il est inacceptable qu’il ait fallu un documentaire de la BBC pour que la Welsh Rugby Union agisse de manière ferme pour s’attaquer à un comportement toxique de longue date au sein de l’organisation », peut-on lire dans le rapport de 33 pages de la commission du sport du Senedd.
« Il y a un ensemble manifeste de preuves qui montrent que la WRU a manqué des occasions d’agir sur un comportement inquiétant, ou de reconnaître et de s’attaquer à un modèle de ce comportement.
« Cela concerne des plaintes officielles, la conclusion par la WRU de plusieurs accords de règlement en rapport avec des allégations de sexisme, de racisme et d’homophobie sur plusieurs années, le bilan du rugby féminin et la démission d’Amanda Blanc (présidente du Conseil du rugby professionnel du Pays de Galles).
« L’ensemble de ces éléments met en évidence des défaillances systémiques dans la culture de la WRU.
« Le fait que la haute direction n’ait pas su identifier le problème et ne s’y soit pas attaquée constitue une grave défaillance de gouvernance. »
La commission du Senedd s’est déclarée convaincue que peu de choses auraient changé à la WRU si les personnes concernées n’avaient pas parlé aux médias.
Nigel Walker, qui a assumé la fonction de Directeur général par intérim de l’organe directeur après la démission de Steve Phillips en janvier, a admis que les allégations initiales « constituaient une source d’inquiétude ».
Il a également confirmé que la plupart des recommandations formulées dans le cadre de l’étude 2021 sur le rugby féminin avaient déjà été lancées.
La WRU a déclaré qu’elle était « pleinement engagée » à mettre en application toutes les recommandations de l’étude en cours.
« Nous avons déjà reconnu qu’il nous restait beaucoup à faire pour remédier à nos échecs passés et nous exprimons à nouveau nos sincères regrets pour les occasions manquées et les échecs décrits et nous présentons nos sincères excuses à toutes les personnes concernées », peut-on lire dans un communiqué de la WRU.
« Nous nous engageons pleinement à mettre en œuvre toutes les recommandations de l’étude indépendante en cours au sein de la WRU.
« Le comité a raison de souligner que nous ne devrions pas attendre que le groupe de travail termine sa mission avant de procéder à des changements, en particulier pour s’assurer que notre staff soit en sécurité, soutenu et apprécié, et que nous traitions les incidents et les comportements d’une manière forte et cohérente. »
Le directeur général par intérim Nigel Walker a publié les extraits d’une lettre qu’il a envoyée au Senedd après avoir comparu devant lui en février aux côtés du président de la WRU, Ieuan Evans.
Dans ce document, il avertit que changer la culture « prend du temps » mais insiste sur la « détermination » de la fédération à le faire.
« Bien que cette période ait été extrêmement difficile pour nous, j’espère que vous comprendrez que notre intention est d’accepter et d’apprendre des défis auxquels nous sommes confrontés, et de changer la façon dont nous travaillons au jour le jour », a écrit Nigel Walker.
« Le rapport d’évaluation (2021) a été très difficile à lire pour nous et a décrit une équipe engagée d’athlètes de haut niveau frustrées par le manque de soutien qu’elles recevaient, avec des échecs dans la gestion stratégique et opérationnelle.
« Le rapport indique aussi clairement que nous n’avons pas veillé à ce que nos joueuses se sentent pleinement intégrées, valorisées et qu’elles fassent partie intégrante de notre rugby.
« Changer la culture prend du temps, mais nous sommes déterminés à le faire. »