Une perte de 40 millions d’euros en deux saisons pour la FFR
Lors de l’assemblée générale financière de la Fédération française de rugby organisée à Marcoussis samedi 16 décembre, le président Florian Grill a confirmé le montant « abyssal » subi actuellement par la FFR.
Tenez-vous bien : 40 Millions d’euros sur deux saisons. C’est lui qui donne ce chiffre. Il en donne un autre : « entre 8 et 10 millions d’euros d’économies par an » à réaliser.
Pas cool pour le nouveau président élu en juin dernier. « A notre arrivée, on nous parlait d’un déficit d’exploitation de l’ordre de 9 millions d’euros pour la saison 2023-2024. La réalité est à 24 millions », a-t-il rappelé.
« Les clubs comprennent et admettent que la situation économique est très tendue, marquée par un déficit d’exploitation de 16 millions d’euros pour la saison 2022-2023 et un déficit prévisionnel de 24 millions d’euros pour la saison 2023-2024, soit 40 millions d’euros de déficit d’exploitation en deux saisons. Et c’est très grave. Il y a urgence à remonter la pente », annonce-t-il dans les colonnes de Midi Olympique ce lundi 18 décembre.
Vivement le retour au Stade de France !
L’ensemble des acteurs de la fédération vont devoir faire des efforts pour réduire les coûts et préparer un retour à l’équilibre budgétaire, voire plus, pour les années à venir. Mais rien n’est moins facile.
Privée de la jouissance du Stade de France en 2024, la fédé va devoir se rabattre sur des stades de moindre importance (Marseille, Lyon et Lille) pour accueillir les trois matchs des Six Nations qui se déroulent en France. Une situation qui « nous fait perdre 2 millions d’euros de résultat » à chaque rencontre, a regretté le président auprès de l’AFP.
Chacun lorgne donc déjà sur les tests de novembre 2024 avec de belles affiches au Stade de France qui sera ainsi libéré des encombrants JO de Paris 2024 : le Japon le 9 novembre, la Nouvelle-Zélande le 16 et l’Argentine le 23. De quoi remettre un peu de flouze dans les caisses.
« Nous ne sommes pas fous : l’équipe de France représente 80% de nos revenus », estime le président. Mais le XV de France est également une source de dépenses importantes. Tout comme les autres équipes de France. Et de ce point de vue, un plan drastique d’économie a été annoncé.
« Nous ne ferons pas de coupe sombre dans le staff, mais nous allons mettre de la modération partout », prévient Florian Grill, conscient que, désormais, sur un plan purement sportif, toutes les saisons sont importantes dans un contexte de performance qui ne cesse d’augmenter dans le monde entier.
Les équipes de France privées de luxe
En 2024, ce sera la relance du XV de France dans son nouveau cycle de la prochaine Coupe du Monde de Rugby en Australie en 2027. Pour le XV de France féminin, il s’agira de monter en puissance en prévision de la Coupe du Monde de Rugby 2025 en Angleterre après un WXV décevant du point de vue des résultats cet automne en Nouvelle-Zélande, alors que les autres nations se restructurent et montent en puissance.
Pour les U20, c’est la défense du titre de champion du monde qu’il va falloir défendre en Afrique du Sud fin juin – début juillet. Et enfin, pour les équipes de France 7, cette année est l’année des JO. Donc, prudence dans le plan des économies.
« Ça n’aura pas d’impact sur la performance », tente de rassurer Florian Grill. « Ça commence par faire des stages au CNR de Marcoussis pour toutes les équipes de France, des choix d’hôtels un peu moins coûteux. Il n’y a pas de honte à être un peu moins dans le luxe pour toutes nos équipes de France. »
Loin de vouloir passer pour un « père la rigueur », Grill défend son besoin de faire des efforts avant de pouvoir rebondir. Le plus rapidement possible.