WXV 1 : Les Bleues à l’épreuve des Américaines
« Ce week-end, on sait que ce sera encore un match compliqué », confiait la co-sélectionneure du XV de France féminin Gaëlle Mignot durant la semaine. Dans un autre contexte, la France aurait abordé son prochain match contre les USA en toute confiance. Pas cette fois.
En débutant son WXV 1 par une défaite face au Canada (46-24), la France a enchaîné une troisième défaite de rang (après un doublé contre l’Angleterre) cette année. Certes elle a conservé sa 4e place mondiale jusqu’à présent, mais elle ne doit pas s’en contenter.
L’importance du classement mondial
Quel que soit le résultat de cette 14e confrontations avec les USA, victoire ou défaite, les Bleues ne pourront pas encore accéder au podium mondial étant donné que les Etats-Unis sont classés 8e avec une différence de 11,53 points entre les deux équipes. Les Françaises ne pourront pas chuter non plus au classement.
Or, décoller de la 4e place les placerait en bonne position en vue du tirage au sort pour déterminer la composition des poules en vue de la Coupe du Monde de Rugby 2025 en Angleterre.
Sur le papier, la victoire semble probable tant la domination des Françaises sur leurs adversaires du jour a été nette entre 1996 et 2019, date de leur dernière confrontation. La France a remporté 11 victoires (deux défaites) et pourrait en vivre une 8e consécutive.
Une équipe dont il faut se méfier
Leur dernière défaite remonte à 2013 (13-10). Ce jour-là, Gaëlle Mignot était remplaçante. Mais les Américaines version 2024 ont montré un autre visage en donnant du fil à retordre aux Anglaises jusqu’au dernier quart d’heure avant de complètement craquer et d’encaisser quatre essais d’un coup, soit au final plus de 60 points pour la première fois depuis que les Red Roses leur ont infligé une défaite de 89-0 en novembre 2021.
« Quand on voit depuis deux ans ce qui est en train de se passer dans le rugby féminin, que les Irlandaises battent les Néo-Zélandaises, ça montre vraiment qu’aujourd’hui il faut prendre tout le monde en considération. L’an dernier on a aussi fait les frais contre l’Australie », rappelle Gaëlle Mignot.
« Les USA, c’est une équipe grandissante, qui a tenu tête aux Anglaises. On se méfie. On a beaucoup étudié ce match, mais ça reste l’inconnu. Entre les images que l’on voit et ce qui va se passer ce week-end, les équipes sont toutes programmées pour avancer fort. Il faut que l’on soit concentré. »
Rectifier et non prendre une revanche
Aussi bien USA que France ont pris un coup sur la tête et ont été touchées dans leur orgueil lors de la première journée. Si les Eagles étaient menées dès la 12e minute, les Bleues n’ont jamais mené face au Canada, se faisant par exemple dominer dans la conquête, pourtant l’une de ses armes (seulement 64% de réussite en mêlée et 78% en touche).
« C’est plus le sentiment de rectifier ce que l’on aura fait », assure David Ortiz, co-sélectionneur. « On a confiance en notre groupe. On est sorti de deux jours de debrief, on s’est tous remis en question et on s’est remis au travail. La défaite fait partie d’un parcours, il faut l’accepter. Il faut construire à partir de celle-ci pour faire en sorte de continuer de grandir. »
D’où le nombre minimum de changements côté français avec une situation historique. Ce sera la première fois que deux paires de sœurs – les sœurs Feleu et les jumelles Ménager – commenceront un test ensemble.
La talonneuse Élisa Riffonneau a été appelée sur le banc. Si elle rentre en jeu, elle aura face à elle la redoutable capitaine Kate Zackary avec qui elle joue en club, les Ealing Trailfinders en Angleterre.