XV de France : « on est focus sur ce qu’on peut contrôler »
La phrase du capitaine du XV de France en Argentine Baptiste Serin (45 sélections) résume à elle seule tout le désarroi dans lequel se trouve l’ensemble de la délégation en Argentine : « on est tous focus sur ce qu’on peut contrôler ». Autrement dit, à part ce match retour contre l’Argentine ce samedi 13 juillet, cette tournée en Amérique du Sud est devenue incontrôlable.
Cette conférence de presse survenue en milieu d’après-midi au Stade Vélez de Buenos Aires à la veille de la rencontre intervient à l’un des pires moments de la tournée des Bleus en Argentine. Quelques heures avant, deux des leurs, le deuxième-ligne de Pau Hugo Auradou (20 ans) et le troisième-ligne de La Rochelle Oscar Jegou (21 ans), ont été mis en examen pour viols aggravés.
Une journée éprouvante
« L’unité du parquet de Mendoza chargée des délits contre l’intégrité sexuelle a procédé à l’inculpation formelle des deux citoyens français qui font l’objet d’une enquête du parquet de Mendoza pour violence sexuelle avec pénétration, aggravée par la participation de deux personnes », a communiqué le parquet de Mendoza.
La journée a été particulièrement éprouvante. Dès le matin on apprenait que la victime, une femme de 39 ans, était hospitalisée et sous surveillance pour quelques jours du fait d’une « décompensation générale de son corps ». Depuis le dimanche précédent, la justice a eu le temps de constater les lésions sur son corps qui seraient liées à l’agression sexuelle présumée.
Arrêtés à Buenos Aires lundi 8 juillet, les deux accusés ont finalement été transportés par la route à Mendoza, là où se sont déroulés les faits à plus de 1000 km à l’Ouest, où ils ont comparu dans l’après-midi suivant leur arrivée sous bonne escorte.
L’audience s’est déroulée à huis clos pendant environ deux heures au terme desquelles les deux joueurs sont restés placés en détention. Une demande d’extradition a été refusée. Sur conseil de leur défense, ils ne se sont pas exprimés lors de cette audience mais pourraient le faire dans les jours qui viennent. Ils contestent toujours les faits de violence qui leur sont reprochés tout en affirmant que les rapports sexuels étaient consentis.
Dans ce contexte, le deuxième test-match contre l’Argentine prévu samedi 13 juillet apparait passer au second plan. « Je ne vais pas vous mentir, c’est pas la meilleure des préparations », concède Batiste Serin. « On a un match international à jouer et on est tous focus sur ce qu’on peut contrôler. On s’est préparé comme on a pu. On va mettre toutes nos forces sur cette dernière bataille. »
Admettant que sur le plan psychologique ce sera un match beaucoup plus dur que la semaine précédente (remporté 28-13), il explique : « On aura affaire à une équipe forcément agressée. On a envie de faire un gros match aussi. Ça va être une grosse bataille. »
« Ce sont des conditions de préparation très difficiles », a ajouté le sélectionneur Fabien Galthié faisait un bref résumé de la semaine qui termine de s’écouler avec un déplacement en Uruguay avec la moitié du groupe et la gestion de ces affaires extra-sportive qui tachent la tournée des Bleus.
« L’impact sur le groupe est réel. Ce qui est arrivé est un cataclysme, un traumatisme. Ce sont des conditions très difficiles. Nous travaillons ensemble depuis lundi, alors que la moitié de l’équipe était en Uruguay.
« On vit des moments difficiles, très particuliers. Une préparation qui est… complexe. On prend en considération tous les aspects, notamment psychologiques. C’est un travail collectif avec les joueurs. C’est un domaine sur lequel on a beaucoup investi cette semaine.
« Nous sommes très exigeants sur l’aspect des règles et du règlement. C’est un travail sur lequel tous les jours, sans concession, nous essayons de construire un groupe. »