XV de France : plus de bière dans le vestiaire
Sont donc à présent interdits les « divertissements basés sur la consommation d’alcool », ou encore la consommation dans « les lieux de performance », c’est à dire là où le joueur est là pour performer, selon la FFR.
L’image du président de la République Emmanuel Macron avalant une bière avec les joueurs dans le vestiaire après la victoire à la Coupe du Monde de Rugby 2023 contre les All Blacks appartient désormais au passé.
Plus tôt dans la journée, la FFR avait désormais interdit « aux staffs et aux joueurs et joueuses de l’équipe de France la consommation d’alcool dans certaines circonstances comme les lieux de performance ».
Cette interdiction concerne « le Centre national du rugby et les stades, et notamment les vestiaires », a précisé le vice-président de la FFR Jean-Marc Lhermet, tout en laissant en suspens un certain nombre de questions.
Car si cette mesure s’applique aux joueurs et joueuses des équipes de France, il semble que les délégations étrangères ne soient pas concernées par ces interdictions. De même, cette obligation s’appliquera-t-elle également à l’étranger ? Et jusqu’à quand ? La différence de traitement appliquée d’un vestiaire à l’autre pourrait en effet créer des tensions.
Cette mesure sensible est-elle strictement réservée pour l’instant aux équipes de France ou risque-t-elle un jour d’être étendue aux autres compétitions dont la FFR est partenaire : Top 14, Pro D2 et toutes les autres divisions ? Ce serait alors une sacrée révolution…
La fédération souhaite aussi se doter de prérogatives pour effectuer des « tests sur la prise de stupéfiants et la consommation d’alcool », ne veut plus de « personnes extérieures à la délégation” ailleurs que dans les espaces de vie commune et organisera à présent les soirées « dans des lieux privatisés ».
« C’est une évolution logique et cohérente par rapport à ce qui s’est passé et c’est un bien pour nous », a sobrement commenté Galthié avec sa fine moustache (clin d’œil à Movember) et le visage fermé, voyant dans ces nouvelles règles de vie « un facteur de performance » supplémentaire pour le XV de France plutôt qu’un bouleversement sociétal.
Rappel sur les affaires de Mendoza
En juillet, deux joueurs du XV de France, Hugo Auradou et Oscar Jegou ont été arrêtés puis inculpés pour viol aggravé, dans le cadre d’une soirée arrosée après un match contre l’Argentine dans cette ville de l’ouest de l’Argentine.
Le parquet de Mendoza, où est instruite l’enquête, a requis un non-lieu qui sera étudié lors d’une audience fixée à vendredi. Les deux joueurs, tous deux âgés de 21 ans, sont rentrés en France début septembre, Auradou ayant retrouvé les terrains avec Pau au début du mois.
Dans la même nuit de juillet, l’arrière du XV de France Melvyn Jaminet avait diffusé de son côté sur ses réseaux sociaux une vidéo à caractère raciste, pour laquelle il a écopé d’une sanction de 34 semaines de suspension par la FFR.
Des mesures positives et non punitives selon les joueurs
En cas de non-respect de cette nouvelle charte, un barème de sanctions sportives et financières est prévu par la FFR. Il n’a pas été détaillé mais le président de la Fédération, Florian Grill, évoquait il y a quelques semaines des « conséquences qui peuvent être définitives ».
« On est très heureux de se retrouver ici pour parler de rugby, pour jouer au rugby, pour porter le maillot de l’équipe de France. C’est notre motivation suprême », a évacué Galthié, préférant se tourner vers un « rendez-vous avec le merveilleux » : la réception du Japon le 9 novembre, la Nouvelle-Zélande le 16 novembre, l’Argentine le 22 novembre.
Avant lui, plusieurs cadres de l’équipe de France, interrogés sur le futur cadre qu’ils allaient découvrir, en avaient souligné le côté positif, plutôt que punitif.
« Je le vois plus comme l’occasion de repartir d’un bon pied, de donner un nouvel élan », avait déclaré le deuxième ligne toulousain Flament la semaine dernière. « C’est ce qui va être important sur le début. »
« L’entité équipe de France, qu’on y soit ou pas, reste la même », soulignait son partenaire en club et en sélection, François Cros. « Il faut toujours défendre le maillot, l’image du rugby et de la Fédération », ajoutait le troisième-ligne.
Le centre Gaël Fickou, du haut de ses 90 sélections, n’a comme son sélectionneur qu’une envie : tourner une page bien sombre, et retrouver « l’équipe de France qui a rayonné ces quatre dernières années ». « Le but, dit-il, c’est de retrouver le plaisir. »