XV de France : une tournée contre les All Blacks en 2025 sans les premiums
Le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié, a dévoilé ses plans pour préparer la prochaine Coupe du Monde de Rugby en 2027 en prévoyant notamment une tournée en Nouvelle-Zélande en 2025, mais sans la plupart de ses cadres.
Il a exposé ses réflexions dans L’Equipe afin de ménager ses joueurs dits « premium », au nombre de 20, tout en lançant une nouvelle génération en prenant exemple sur ce qui se passe ailleurs dans le monde.
« Entre le Top 14, la Coupe des champions et les matches de l’équipe de France, potentiellement, un joueur français peut prétendre à 48 feuilles de match potentiel (29 en Top 14, 8 en Coupe d’Europe et 11 en équipe de France). Sur les cinq nations majeures (Angleterre, Irlande, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et France), la moyenne de matches joués par les internationaux est de 20, sauf pour nous. Elle est à 27 », détaille le sélectionneur du XV de France.
Résultat, ses joueurs se sont grillés sur les précédents mandats – « nos joueurs arrivaient à la Coupe du monde en mode survivants avec par exemple seulement 35 % de victoires » – ce qui a entraîné un turnover important.
Galthié et son staff, dès le premier mandat, ont misé sur la stabilité. « Nous avons construit sur la confiance tout en aménageant la gestion de la saison internationale en choisissant de laisser au repos nos « Premium » pendant les tournées d’été. C’était un premier pas », explique-t-il.
« Notre équipe s’est développée avec une croissance permanente rugbystiquement et physiquement. Nous souhaitons aller encore plus loin. Ce qui impliquera que nous partirons en tournée à l’été 2025 en Nouvelle-Zélande sans nos « Premium ». C’est un choix assumé. Mais c’est comme ça depuis 4 ans. Pourquoi changer de stratégie ? Parce qu’on se déplace chez les All Blacks ? Il faut être cohérent. »
Une saison en deux temps
Ainsi, la tournée 2025 en Nouvelle-Zélande devrait se faire sans les Romain Ntamack, Antoine Dupont, Damian Penaud, Grégory Alldritt, et autres Peato Mauvaka, au grand dam des supporters néo-zélandais.
« Nous suivons cent joueurs. Mais nous avons surtout identifié un groupe « Premium » de vingt joueurs (dont 50% viennent de Toulouse, ndlr). Nous souhaitons qu’ils aient un développement cohérent. Nous voulons travailler main dans la main avec la Ligue et les clubs. »
Pour cela, il a identifié ce que serait une saison type pour les joueurs qui pourraient prétendre à une sélection nationale.
Première partie de saison (de début septembre à fin mars) : huit semaines en club, quatre semaines avec l’équipe de France (3 matchs de la Tournée d’automne), huit semaines en club et huit semaines avec l’équipe de France (5 matchs du Tournoi des Six Nations).
Au total, cela reviendrait à 28 semaines avec 24 matchs potentiels. Le staff prévoit une alternance entre semaines de match et semaines de régénération/développement, en coopération avec les clubs, la Ligue, et l’équipe de France, avec l’implication des joueurs.
La deuxième partie de saison (de la fin du Tournoi à la fin de saison) serait intégralement gérée par les clubs avec une précision importante pour la période juillet/août : quatre semaines de congé obligatoire et quatre semaines sans matchs.
Ménager le groupe premium
La décision de laisser au repos des joueurs de haut niveau vise à gérer cette charge de manière plus efficace.
Le nombre de blessures de l’équipe de France pendant la période précédant la Coupe du Monde de Rugby avait suscité beaucoup de commentaires, avec une longue liste de joueurs engagés dans une course contre la montre pour revenir en forme à temps.
La France a également souffert de la perte du demi d’ouverture Romain Ntamack à la veille de la Coupe du monde, lors d’un match de préparation contre l’Ecosse.
Cet article publié à l’origine en anglais sur RugbyPass.com a été adapté par Willy Billiard.