Auradou sur le terrain… mais pas encore en équipe de France
Avec plus d’un tiers de demandes d’accréditation en plus par rapport à une rencontre ordinaire de la Section Paloise pour la rencontre face à Perpignan samedi 5 octobre, les journalistes avaient d’yeux presque que pour Hugo Auradou, le deuxième-ligne de Pau, toujours poursuivi pour viol en Argentine.
Auradou, 21 ans, n’avait pas joué depuis le 6 juillet lors du match France-Argentine. Bien qu’il soit mis en examen avec le Rochelais Oscar Jegou pour viol aggravé, il avait été titularisé après que le parquet de Mendoza a demandé un non-lieu la veille du match.
Très rares sifflets
Dans un stade Aimé-Giral rempli de 14 232 spectateurs – 8e match consécutif à guichets fermés – l’ambiance était plutôt calme à son égard, dès sa sortie de bus.
Les tambours de Pau recouvraient les rares sifflets. La foule rassemblée était plus curieuse de le voir alors qu’il rentrait entouré de ses coéquipiers. Il fallait attendre un peu plus de neuf minutes et une touche proprement captée à cinq mètres de l’en-but catalan pour qu’il touche son premier ballon. Concentré sur les tâches défensives, le deuxième-ligne a réalisé un match correct, sans vagues. Il a joué 74 minutes avant d’être victime de crampes et de céder sa place à Thomas Jolmès.
« Il a été très bon, efficace à l’image de la saison dernière », a sobrement commenté le manager de Pau Sébastien Piqueronies. « On l’a trouvé plein d’énergie, très alerte et efficace dans le domaine aérien. Il a été serein et déterminé. L’accueil du public ? On n’avait pas de crainte particulière. »
Réactions mitigées auprès des supporters
« Les seuls sifflets à son encontre se font entendre à sa sortie du terrain, dix minutes avant la fin du match. Quelques secondes copieuses, comme le veut la coutume à Aimé-Giral, qui seront même suivies d’applaudissements », a constaté le journal L’Indépendant.
Et encore, pas sûr qu’ils lui soient adressés. A ce moment-là, l’Usap était encore menée au score avant d’arracher la victoire (11-10) grâce à une pénalité dans les arrêts de jeu.
Si les supporters de Pau étaient plutôt satisfaits de sa présence sur le plan sportif, certains à Perpignan criaient cependant à la honte. « Cette histoire elle n’est pas sortie du chapeau. De toute façon, vrai ou pas, il fallait au moins attendre un jugement ou un non-lieu avant de le faire reprendre le jeu. Quitte à faire un jugement accéléré. Là, ce n’est pas normal », s’indigne un jeune supporter dans le journal local.
La FFR préfère attendre
Attendre que l’affaire soit complètement bouclée pour mieux apprécier son retour est d’ailleurs le sentiment des dirigeants de la Fédération Française de Rugby (FFR).
Interrogé à ce sujet sur Sud Radio, le vice-président Jean-Marc Lhermet confirmait : « Tant qu’il n’y aura pas un non-lieu officiel qui sera exprimé, ils ne rejoueront pas en équipe de France, très clairement. Chacun gère son équipe, ses joueurs comme il le souhaite. La position que je vous exprime, c’est la position de l’équipe de France, de la Fédération Française de Rugby par rapport à sa sélection. Après, Pau fait ce qu’il souhaite faire et La Rochelle fait ce qu’elle souhaite faire. »
Le parquet de Mendoza, où est instruite l’enquête contre Hugo Auradou et Oscar Jegou, a requis vendredi 4 octobre un non-lieu qui sera étudié lors d’une audience à huis clos fixée au 18 octobre. La décision devrait être mise en délibéré. Ce n’est que la semaine suivante que le groupe France convoqué pour le Autumn Nations Series sera dévoilé.
Visionnez gratuitement le documentaire en cinq épisodes “Chasing the Sun 2” sur RugbyPass TV (*non disponible en Afrique), qui raconte le parcours des Springboks dans leur quête pour défendre avec succès leur titre de Champions du monde de rugby