Ce que contient le premier album de Séraphine Okemba
Comme elle l’avait annoncé avant les Jeux de Paris 2024, l’internationale française de rugby à 7 Séraphine Okemba vient de sortir son premier album, « La saison », disponible sur toutes les plateformes depuis le 15 août.
« Parfois, ce n’est pas évident d’expliquer, de raconter ce que l’on vit. J’ai alors essayé de le mettre en musique, en m’inspirant de ma vie personnelle et de celle de mes coéquipières », écrit-elle dans un post Instagram.
« Je veux partager avec vous ces moments de joie, mais aussi de tristesse, ces moments loin de nos proches, qui s’en vont parfois trop tôt… mais aussi ces moments forts, d’amitiés fortes et d’aventures folles.
« Ce projet m’a également servi de thérapie pour extérioriser ce que j’avais à extérioriser, car la vie de sportive de haut niveau n’est pas toujours facile. »
12 titres dont elle est l’auteure-compositrice-interprète, 37 minutes, un rythme entraînant, entre afro-pop et piano-voix, et des thèmes qui résonnent en chacun d’entre nous tels que la chanson « Si j’avais été là » sur l’incapacité de ne parfois pas pouvoir faire plus en amitié pour soutenir un proche.
L’album s’ouvre sur le titre « La Pression », un thème que cette sportive de haut niveau connaît parfaitement pour le vivre continuellement depuis ses débuts dans le rugby en 2013. « La pression nous presse seulement quand tu doutes / La pression peut être bonne si elle te booste ».
Chaque titre sonne comme un instantané d’émotion, un instant de vie. Des expériences vécues et observées, des sentiments enfouis et partagés. On y parle sport et plaisir, doutes et performances, confiance et soutien. Mais jamais, jamais, le mot « rugby » n’est prononcé.
« Tu te sens seule, incomprise dans l’aventure / c’est comme faire un deuil de toutes tes projections futures », chante la jeune joueuse de 28 ans dans « Si t’y crois », que l’on imagine très bien composée pour toutes les joueuses qu’elle a croisées et qui n’ont pas eu son parcours couronné de succès. « Ma préférée », affirme la septiste Yolaine Yengo.
« Je veux que tu puises dans mes bras toute la force qu’il te faudra / A Travers mon regard, sache que je donnerais tout pour toi. »
Le titre « Relativise » pourrait très bien s’adapter à elle-même que l’on avait vu hagard sur la pelouse du Stade de France le 29 juillet, désolée de ne pas avoir pu décrocher la moindre médaille aux JO de Paris 2024 après leur défaite en quart de finale face au Canada. Un rêve qui s’est effondré devant des millions de téléspectateurs à travers le monde.
« A chaque match une histoire, à la recherche d’une victoire / Parfois les seules à y croire, surtout quand il y a peu d’espoir. » Le lendemain justement, les filles de France 7 avaient su se relever pour décrocher une cinquième place honorifiques avec deux dernières victoires pour conclure leur aventure olympique. « Toujours rappelle-toi d’où tu viens et où tu vas / Surtout n’oublie pas : ce chemin, c’est ton histoire / Profite de tout quoiqu’il arrive, laisse passer, relativise / Demain, ce ne sera peut-être pas toi. »
Saluée sur le plan sportif, Séraphine Okemba s’est installée comme un roc au sein de toutes les équipes dans lesquelles elle a été sélectionnée ; une joueuse sur qui ont peut compter dans les moments critiques, vers laquelle on peut trouver du réconfort.
La chanson « L’amitié » (la préférée de sa coéquipière Valentine Lothoz) est un bel hymne à ses amies et une incitation à faire le tri dans ses connaissances, entre les solides et les passagères.
« La musique, c’est surtout pour moi une façon d’extérioriser. On peut s’exprimer par le corps, le rugby, le combat, mais la musique est une autre manière de raconter les choses », racontait la joueuse de Lyon avant le tournoi olympique.
En quête d’une nouvelle dynamique sportive après le rêve brisé de Paris 2024, Séraphine Okemba va pouvoir compter sur ses propres compositions et le pouvoir de la musique – sa première passion avant le rugby – pour se relever et repartir encore plus forte.
Car comme aime le dire celle qui a été élevée au grade de chevalier de l’Ordre national du Mérite en 2021 après sa médaille d’argent aux JO de Tokyo 2020 (avec les autres joueuses de l’équipe de France de rugby à 7) : « Je ne sais pas s’il y a un âge pour vivre ses rêves, mais il n’y a qu’une vie pour essayer de les vivre. » Aujourd’hui, elle veut tous les vivre de front et à fond.