Ce qu'on a retenu du Tournoi des Six Nations féminin 2025
Alors que la poussière retombe sur le Tournoi des Six Nations féminin 2025, l’Angleterre est une nouvelle fois l’équipe qui célèbre sa domination. La victoire d’un rien 43-42 contre la France samedi a permis aux Red Roses de décrocher un septième titre consécutif et un quatrième Grand Chelem d’affilée.
Mais cela ne résume pas tout ce qui s’est passé au cours des cinq journées de match. Pour la troisième fois ces dernières années, les Bleues sont reparties de l’Allianz Stadium de Twickenham avec des regrets, passant tout près de l’exploit comme en 2023.
Pour l’Irlande, l’Italie et l’Écosse, il y a eu des motifs de satisfaction, tandis que pour le Pays de Galles, sans victoire, ce fut un Tournoi de profondes désillusions. À présent, alors que les regards se tournent vers la Coupe du Monde de Rugby féminine. Voici quatre leçons à retenir de cette édition passionnante.
🙏✨ Face à la meilleure équipe du monde, nos Bleues ont produit ??? ?????????? ?’?? ????? ???? ?????? cet après midi dans l’antre du rugby.
💙 Gardez la tête haute les filles, vous pouvez être fières de vous ! #XVdeFrance #NeFaisonsXV #ANGFRA pic.twitter.com/8XD847Xdqh
— France Rugby (@FranceRugby) April 26, 2025
Des questions sans réponse pour les deux meilleures équipes
Pendant près d’une heure lors de la finale pour le Grand Chelem, il semblait que l’Angleterre était son propre pire ennemi : par la profondeur inégalée de son effectif, mais aussi par un certain risque de suffisance. Même après avoir résisté pour s’imposer dans un match haletant, il faut être honnête : à Twickenham, les Red Roses se sont fait très peur.
Elles menaient 31-7 après 25 minutes de jeu avant de relâcher leur emprise et de voir les Bleues revenir dangereusement. John Mitchell a apprécié que son équipe tienne bon, et plusieurs joueuses comme Maddie Feaunati et Lucy Packer ont marqué des points.
Mais à la Coupe du monde, un relâchement semblable en phase finale pourrait coûter très cher. Pour la France, l’objectif est clair : maintenir ce niveau d’intensité et de jeu sur l’ensemble de leur parcours pour espérer retrouver l’Angleterre en demi-finale à Bristol en septembre.
Les Bleues aux portes de l’exploit 😮💨#SixNationsRugby pic.twitter.com/lNqRKk5iqU
— Six Nations (FR) (@SixNations_FR) April 27, 2025
« On a énormément grandi (sur l’état d’esprit) sur ce Tournoi, on a eu des scénarios tous très différents. C’était aussi un des socles qu’on voulait construire sur ce tournoi, garder beaucoup plus la tête froide, ne pas paniquer. Aujourd’hui, prendre 30 points sur les 20 premières minutes en Angleterre, c’était un scénario probable », résumait Marine Ménager, co-capitaine du XV de France féminin.
« On est resté sur notre fil rouge du Tournoi, ne pas paniquer, construire notre match. Et on sait que sur un match, tout peut se passer en 80 minutes. Ce n’est pas les 20 premières minutes qui déterminent toute une rencontre. Donc on est vraiment resté focus sur notre jeu, notre état d’esprit, notre défense. »
Le Tournoi doit évoluer
L’ancienne cadre du pack anglais Shaunagh Brown a bien résumé la situation : « Personne, même pas l’Angleterre, ne veut voir les Red Roses passer 50 points à tout le monde à chaque match. » Même si ce n’est pas tout à fait ce qui s’est passé, l’Angleterre a écrasé la concurrence, marquant 67 points contre le Pays de Galles, 49 contre l’Irlande, 59 en Écosse, et 43 contre la France.
Seule l’Italie a limité les dégâts au premier match (38 points encaissés). Le constat est connu depuis quelques années et s’est répété : l’Angleterre survole le Tournoi et seule la France peut aujourd’hui rivaliser.
Face à cet écart, certaines voix, comme l’ancienne ouvreuse du XV de la Rose Katy Daley-Mclean, appellent à revoir le format : créer deux poules de trois équipes, avec des matchs aller-retour et un week-end de finales, pour plus de compétitivité.
Le rugby féminin attire un nouveau public vibrant ; il serait temps de bousculer les habitudes.
La meute progresse lentement
Derrière les Red Roses, la lutte est plus ouverte. L’Irlande termine troisième pour la deuxième année consécutive, mais nourrit des regrets : elle aurait pu battre la France lors de la première journée et a posé de vrais problèmes à l’Angleterre à Cork.
L’Écosse a connu un parcours en dents de scie mais a arraché une victoire spectaculaire contre l’Irlande grâce à Fran McGhie. L’Italie a aussi montré de réels progrès, battant l’Écosse et infligeant un revers record au Pays de Galles.
Fabio Roselli semble avoir trouvé la bonne dynamique, au bon moment.
Un chantier immense pour Sean Lynn
Arrivé à la tête du Pays de Galles avec de grandes ambitions, Sean Lynn a rapidement pris la mesure de l’ampleur du défi. Après une entame prometteuse face à l’Écosse, les lourdes défaites contre l’Angleterre, la France, l’Irlande et l’Italie ont été cruelles.
Le Pays de Galles termine avec la cuillère de bois pour la deuxième année d’affilée, sans aucune victoire, dernier en attaque comme en défense. Le manque d’impact offensif est criant : moins de mètres parcourus, de franchissements, d’essais marqués, de plaquages dominants que n’importe quelle autre équipe.
À quatre mois de la Coupe du monde, et malgré une tournée prévue en Australie, créer une culture de la gagne paraît un défi colossal pour Lynn.
Cet article, publié initialement sur RugbyPass.com, a été adapté en français par Willy Billiard.
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