Champions Cup : quel est l’état de forme des adversaires des clubs français ?
La Champions Cup va reprendre ses droits ce week-end avec les premiers matchs à élimination directe. Six clubs français sont concernés par les 8es de finale, disputés vendredi, samedi et dimanche. RugbyPass passe en revue les adversaires de Clermont, Toulon, Castres, La Rochelle, Bordeaux-Bègles et Toulouse.
Northampton porteur des plus gros espoirs anglais devant Clermont
L’ASM est la seule équipe française à se déplacer pour son 8e de finale. Un voyage a priori pas simple, chez le champion anglais en titre, Northampton.
Les Saints ont réussi une bonne phase de groupe (trois victoires, une défaite) durant laquelle ils ont étalé leurs capacités offensives. À chaque match, ils ont marqué au moins 30 points, pour un total de 137 points inscrits. Le meilleur total derrière Toulouse et l’UBB, qui ont réussi quelques cartons spectaculaires.
C’est en revanche plus compliqué actuellement en Premiership. Northampton se traîne à la 8e place (sur 10) et vient de concéder sa 3e défaite consécutive à Sale (27-24), une semaine après l’humiliation subie à domicile face à Leicester (0-33).
Le club, qui a perdu son emblématique capitaine Courtney Lawes l’été dernier, dispose toutefois d’un effectif solide. L’ailier Tommy Freeman, qui a brillé durant le Tournoi des Six Nations, une charnière Alex Mitchell – Fin Smith, ou encore la nouvelle sensation du rugby anglais, le 3e ligne Henry Pollock, 2e meilleur plaqueur (58) et gratteur (8) de la compétition pour le moment.
L’ailier Ollie Sleightholme (cheville) et l’arrière George Furbank (bras) sont de leur côté à l’infirmerie.
Les Saracens privilégient la Premiership
Que peut-on attendre des Saracens ce week-end à Toulon ? Le club de la banlieue de Londres a d’ores et déjà annoncé qu’il n’enverrait pas ses internationaux anglais sur la Rade.
Difficile, dans ces conditions, d’imaginer le RCT trébucher samedi s’il ne prend pas la rencontre à la légère. Invaincu à Mayol depuis le début de saison, il dispose néanmoins d’une certaine assurance quant à son niveau de performance à domicile.
L’ancien club d’Owen Farrell avait pourtant bien débuté sa campagne européenne, enchainant deux succès contre les Bulls et au Stade Français. Mais en perdant les deux matchs suivants, dont la dernière journée à domicile contre Castres, les Anglais ont basculé du mauvais côté du tableau, contraints de se déplacer en 8e puis en quart de finale.
Dans ces conditions, les Sarries préfèrent privilégier la Premiership. Ils sont actuellement 6es, à deux points des places qualificatives pour les demi-finales. Irréguliers dans leurs résultats, ils viennent de gagner à Leicester, mais ont été capables de perdre à Exeter ou à Newcastle, deux équipes qui comptent respectivement trois et deux victoires cette saison.
Le Benetton à Castres pour valider ses progrès
Le Benetton s’est extirpé d’une poule compliquée qui comprenait le Leinster, La Rochelle, l’ASM et les deux leaders du championnat anglais Bath et Bristol. Les Italiens ont surmonté leur large défaite inaugurale (28-0 à Clermont) pour prendre la troisième place du groupe grâce notamment au succès décroché lors de la dernière journée contre un Stade Rochelais qui amorçait sa chute.
Une qualification historique pour un club italien, et les Trévisans ne comptent pas s’arrêter là. « Nous sommes entrés dans l’histoire et nous allons essayer de continuer », encourage Manuel Zuliani, cité sur le site du Benetton. « On ne se fixe aucune limite et on aborde ce match comme s’il s’agissait d’une finale, en donnant le maximum à l’entraînement pour arriver à Castres dans les meilleures conditions possible. »
Engagé en United Rugby Championship (URC), une compétition dense qui comprend 16 équipes issues de cinq pays (Irlande, pays de Galles, Écosse, Afrique du Sud et Italie), le Benetton est donc rodé aux joutes européennes et ne s’en sort pas trop mal cette saison.
Actuellement septièmes à trois points seulement du Munster, 5e, les Italiens sont en course pour une place en play-offs et rompent avec l’image de médiocrité habituellement accolée aux franchises transalpines.
Leur effectif est bardé d’internationaux italiens : le capitaine Michele Lamaro, les frères Lorenzo et Niccolo Cannone, la paire de centres Ignacio Brex – Tommaso Menoncello… Les Pumas sont également bien représentés avec l’excellent ouvreur Tomás Albornoz, les piliers Thomas Gallo et Nahuel Tetaz Chaparro, le talonneur Bautista Bernasconi, le vétéran Agustin Creevy, le demi de mêlée Lautaro Bazán. On trouve même un ancien All Black en la personne de Malakai Fekitoa.
Le Munster compte profiter des malheurs de La Rochelle
Les Irlandais ont l’habitude de disputer les joutes européennes à fond, et le Munster, double vainqueur et double finaliste de l’épreuve, ne devrait pas faire exception samedi.
Le club de Limerick n’est plus aussi dominateur que dans les années 2000, mais possède dans ses rangs quelques joueurs ultra expérimentés à l’image du pilier David Kilcoyne, du flanker Peter O’Mahony, du demi de mêlée Connor Murray ou du 2e ligne Tadhg Beirne. On retrouve aussi quelques talents émergents comme l’ailier Calvin Nash, l’ouvreur Jack Crowley, le N.9 Craig Casey ou encore l’arrière Ben O’Connor.
Passé tout près de finir premier de la poule 3, mais finalement 3e à cause d’une défaite sur le fil à Northampton lors de la dernière journée (34-32), le Munster va arriver à Deflandre gonflé par la confiance née d’une victoire ramenée du Connacht en URC, où Murray a célébré sa 200e apparition sous le maillot rouge.
Les Munstermen sont actuellement 5e et sont bien partis pour disputer les play-offs d’un championnat qu’ils ont remporté en 2023 pour la dernière fois.
La difficile revanche de l’Ulster contre l’UBB
Quatrième de sa poule, l’Ulster se déplace chez le N.1 de la première phase, l’Union Bordeaux-Bègles. Une mission a priori impossible pour les Nord-Irlandais, passés par un trou de souris pour obtenir la qualif, après trois défaites pour lancer leur saison européenne.
D’autant que les Ulstermen ont pris cher : 61-21 à Toulouse, 40-19 contre l’UBB à Belfast, et 38-10 à Leicester, avant de se venger sur Exeter lors de la dernière journée (52-24).
Ce 8e de finale est en quelque sorte une revanche pour la province irlandaise, battue par son adversaire au Kingspan Stadium. Cette nouvelle manche aura toutefois lieu cette fois en Gironde, et l’Ulster devra sortir un match énorme pour contrarier l’armada girondine dans son jardin.
Pour y croire, ils pourront s’appuyer sur leur bonne passe en URC – trois succès de rang qui les ont propulsés à la 6e place actuelle – et sur quelques individualités qui sortent du lot : le 2e ligne Iain Henderson, le pilier Tom O’Toole, l’ancienne star du Sevens Werner Kok, le polyvalent Michael Lowry ou l’ailier Jacob Stockdale.
Sale a les moyens de perturber Toulouse
En déplacement à Toulouse, Sale ne s’attend sans doute pas à un match facile, mais dispose tout de même d’une équipe capable de contrarier le tenant du titre.
L’actuel 5e de Gallagher Premiership, au coude-à-coude avec Leicester, Gloucester et les Saracens pour une place dans le top 4 est sur une bonne dynamique avec deux victoires de rang en championnat. Ils n’ont perdu que deux fois depuis début décembre au niveau domestique.
En Coupe d’Europe, s’ils ont fait l’impasse lors du déplacement au Cap face aux Stormers (0-40), les Sharks ont su se remobiliser lors de la dernière journée de la phase de poule pour dominer le RC Toulon sans contestation possible (33-7). Une victoire bonifiée qui leur a ouvert la porte des matchs à élimination directe.
À voir, maintenant, si l’ensemble des cadres feront le déplacement à Ernest-Wallon. Avec le talonneur Luke Cowan-Dickie, le 2e ligne Johnny Hill, les frères Curry, Tom et Ben, en 3e ligne, l’autre fratrie, Jean-Luc, Dan et Rob du Preez, le métronome George Ford à l’ouverture, ou encore l’ailier Tom Roebuck, cette équipe a fière allure.
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