Comment les U20 jonglent-ils entre club et sélection ?
Le rugby français peut se targuer de suivre un modèle qui permet à ses meilleurs jeunes de vite progresser en évoluant très tôt au sein d’effectifs professionnels.
Noa Traversier, qui a connu plusieurs apparitions en pro avec Bayonne cette année, profite pleinement de cette « atmosphère particulière » propre aux U20.
« On sort du contexte club et j’en suis content. Je prends de l’expérience. Rester avec le groupe même sans jouer tous les matchs m’apporte beaucoup. Je suis content et je le vis bien.
« On a aussi quelques retours des clubs mais ils ne nous mettent pas trop la pression car ils savent qu’on est concentré sur ça. Je le gère assez bien. »
Le lien entre club et sélection plus fort que jamais
De son côté, Simeli Daunivucu, centre de La Rochelle, peut compter sur l’aide de Rémi Talès, entraîneur des trois-quarts rochelais, qui analyse ses rencontres internationales. « Il m’a dit qu’il était content et fier mais j’essaie de rester dans ma bulle, sur ce que je fais ici avec les moins de 20 ans pour ensuite être plus performance les week-ends en club. »
En effet, ces allers-retours entre le club et la sélection, que Noa Traversier assure bien vivre – « Ça fait du bien de revenir à la maison mais on est aussi content de revenir en équipe de France » – génèrent un effet gagnant-gagnant.
Cet été, Simeli Daunivucu a même participé à la tournée estivale de la « grande » équipe de France. Un palier de plus franchi dans sa croissance qui lui a permis de devenir un cadre de ces U20.
« Je suis plutôt timide mais la tournée de cet été m’a appris beaucoup de choses et j’essaie d’apporter tout ça au sein du groupe pour qu’on puisse avancer ensemble et bien finir le Tournoi. »
Le centre fait de chaque rencontre avec les moins de 20 ans une occasion de se faire voir par ses entraîneurs en club.
« Pour ma part, j’essaie de jouer au maximum et de prendre du plaisir sur le terrain. J’essaie de prendre du plaisir à rejouer au rugby », avance-t-il. « Je veux montrer que je suis là aussi, que j’essaie de gravir les échelons un à un et que je veux m’installer à ce poste à La Rochelle. »
Évidemment, cette accumulation d’efforts n’est pas sans laisser quelques traces sur les organismes. Mais, là encore, la gestion est optimale.
« Il y a de la fatigue, mais le staff médical fait un job énorme, surtout sur la récupération », explique Noa Traversier.
« Si on les écoute, on arrive bien à suivre. En club comme en équipe de France, on est vraiment bien suivis. On arrive à être en forme et à ne pas être fatigués. »
Voir au-delà du rugby
Quant aux clubs, ils offrent la possibilité à leurs jeunes pousses de voir au-delà du rugby et de préparer l’après-carrière.
« De mon côté, j’ai un double projet. J’étudie le management dans le sport à l’ESG, à Biarritz », raconte Noa Traversier, conscient « qu’on n’est pas à l’abri d’une grosse blessure. On ne peut pas prévoir l’avenir, c’est important d’avoir quelque chose à côté. Dans la relation entre le club et l’école, tout est bien fait, je suis content. »
« Pour l’heure, mon objectif est de continuer à jouer en professionnel si ça marche tout en ayant quand même quelque chose à côté en cas de mésaventure. Mais je vis bien ce double projet, je continuerai tant que c’est possible. »
La sélection pour « oublier » le club
Les rassemblements U20 ont aussi un avantage non négligeable pour les joueurs qui, comme Daunivucu, évoluent dans un club en difficulté. C’est pour eux l’occasion de s’offrir une bouffée d’air frais.
« Ici, c’est un autre contexte, un autre climat et si tu n’es pas à 100%, cela se ressent et ça joue sur les performances. J’essaie de rester dans ma bulle et de ne pas penser à La Rochelle pour être pleinement avec les U20. »
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