Contre l’Angleterre, « être capable de faire un match de 80 mn »
Ça a beau être un nouveau groupe, un nouveau contexte, un nouveau terrain. Mais le souvenir du Crunch de l’année dernière est encore dans les têtes. Une série de baffes anglaises en première période (33-0 à la pause) puis un retour de baffes en seconde période pour échouer de cinq points à Twickenham (38-33). C’était la 12e défaite de rang des Françaises face aux Red Roses.
« On a eu 20-25 minutes de blanc total où on se prend 30 points », se souvient la trois-quarts centre Gabrielle Vernier. Cette année, le groupe a travaillé très dur pour éviter de refaire les mêmes erreurs.
Depuis près d’un an, la préparation mentale s’est ajoutée à la préparation physique. « On travaille beaucoup sur le nous », confirme Alexandra Chambon qui sera remplaçante contre l’Angleterre.
« Le moment important pour nous, ça va être la globalité du match », tranche Gaëlle Mignot, co-sélectionneure de l’équipe. « La stratégie, on la peaufine, on l’affine encore à la veille du match en discutant, en échangeant avec les joueuses, avoir leur ressenti, comment on va faire en fonction de la météo, du coup d’envoi – est-ce qu’on le reçoit, est-ce qu’on le donne. Ce qui est important c’est le ressenti des joueuses.
« Notre envie sera de faire une grosse entame. L’an dernier, chez elles, on n’arrive pas à scorer. Aujourd’hui on a grandi et le fait de travailler beaucoup sur la gestion des émotions, on est prêt à parer à toute éventualité, à marquer les premiers. Être capable de faire un match de 80 mn et de parer à n’importe quelle éventualité. Ça va être un match peut être fou, peut-être auront-elles le ballon d’entrée. Je ne connais pas le scénario, mais nos joueuses sont prêtes. »
Partant de là, la composition a été pensée pour tenir jusqu’au bout. « L’idée c’est surtout d’apporter un équilibre sur 80 mn. On sait que ce match va peut-être se jouer dans les dix dernières minutes. La volonté de mettre Anne-Cécile (Ciofani, ndlr) et Chloé (Jacquet, ndlr), des joueuses d’expérience – elles ont vécu les derniers JO, elles connaissent la nature des gros événement – va permettre de maîtriser ces choses-là », estime Gaëlle Mignot.
« Notre objectif c’est d’essayer de réaliser nos compos et notre organisation d’équipe la plus complémentaire possible entre le XV de départ et le XV de fin », complète David Ortiz, l’autre moitié du binôme.
« Le choix de Gaëlle (Hermet, ndlr) sur les deux derniers matchs, c’était un choix d’équilibre pour bien finir les matchs. Ce qu’on veut, c’est une équipe qui s’adapte constamment au contexte, à l’adversaire, à la situation. Et dans ce sens-là, on cherche à créer une émulation dans le groupe. Depuis le début de notre mandat, il y a une colonne vertébrale qui peut se dégager, mais de manière globale, on essaie de créer une émulation au sein de l’équipe. On peut changer une pièce du puzzle, mais le puzzle ne change pas. »
Un paramètre qui entrera en ligne de compte, c’est le public que l’on attend nombreux au Stade Chaban-Delmas de Bordeaux. Si 22 000 billets ont déjà été vendus, il reste encore près de 10 000 places de libres. Seront-elles pourvues ?
« On a déjà eu l’expérience de Twickenham l’an passé avec un stade quasi plein », se rappelle David Ortiz. « Petit à petit, quand on voit les affluences qu’on peut faire, les filles commencent à s’y habituer. C’est un contexte particulier, mais aujourd’hui ce sera un supplément d’âme dans notre motivation. »
« On va avoir quelque chose de supplémentaire, c’est l’appui du public, c’est pas anodin », poursuit Gaëlle Mignot. « Il n’y a pas besoin de leur en parler pour savoir que les filles sont concernées, concentrées.
« Elles ont envie de se récompenser. Dans notre ligne de mire, c’est une étape dans ce projet sur trois ans. On a envie, pour l’ensemble du groupe, de se récompenser. »