Coupe du Monde de Rugby 2023 : le boom hôtelier
Ce n’est pas parce que la France n’a pas été championne du monde de rugby cette fois qu’elle a tout perdu. Deux études publiées quasiment en même temps confirment une tendance qui s’est observée en septembre et octobre : les retombées de la Coupe du Monde de Rugby 2023 ont bénéficié à tout l’hexagone.
Le premier à le démontrer, c’est Mastercard SpendingPulse qui a évalué les ventes au détail en magasin et en ligne, tous moyens de paiement confondus (dont les chèques et les espèces) pour affirmer que la Coupe du Monde de Rugby 2023 a eu un impact positif sur l’économie des villes hôtes.
+11,8% dans les restaurants
« Dans l’ensemble, les restaurants français ont observé une hausse de leur fréquentation de 11,8 % (vs 2022) pendant l’intégralité de la compétition. Les Alpes-Maritimes affichent une hausse de 27,5 % par rapport à l’année précédente, tandis que les Bouches-du-Rhône constatent une augmentation de 25,8 %. Pour ce qui est de la Loire, qui abrite le stade Geoffroy-Guichard à Saint-Étienne, la hausse s’élève à 21,3 % vs 2022 », détaille l’étude.
La même tendance à la hausse par rapport à l’année précédente s’observe également dans le secteur de l’hôtellerie.
« Malgré une flambée des prix des chambres d’hôtel avant le début de la compétition, les touristes ont dû rapidement trouver un logement, pour pouvoir jouer les prolongations, et profiter d’un séjour plus long pendant la Coupe du Monde de Rugby. Le Nord prend la tête du peloton avec une hausse de 23,5 % (vs 2022), talonné par les Bouches-du-Rhône (+19,3 %) et la Loire (+18,1 %) », assurent les auteurs de l’étude.
Même les commerces de proximité ne sont pas en reste avec une augmentation globale de 7,8 % en France.
« Des événements sportifs comme celui-ci contribuent grandement à la vitalité économique des villes », commente Natalia Lechmanova, Senior Economiste au Mastercard Economics Institute. « Grâce à eux, restaurants et hôtels voient leur fréquentation exploser, avec l’arrivée en masse des locaux et des amateurs de rugby qui sont venus de France et des quatre coins du monde pour voir leurs équipes préférées se disputer la Coupe ! »
Les Anglais, premiers contributeurs
Les visiteurs qui sont venus de partout dans le monde sont principalement venus d’Angleterre et ont trusté les offres d’hébergement. C’est ce que révèle la seconde étude menée par les cabinets MKG Consulting et de Hospitality ON, experts en hôtellerie et tourisme.
« L’Angleterre a constamment généré des réservations élevées, avec des taux d’occupation allant de 90,20% à 97,40% », estime l’étude, suivis par l’Irlande (de 86,50% à 94,50%) et de l’Argentine (76,60% et 77,90%).
La part des supporters français a cumulé en quart de finale (77,30%) avant de baisser. Même le Portugal a enregistré des taux d’occupation exceptionnellement élevés lors du premier match contre le Pays de Galles à Nice (96,10%) et du troisième match contre l’Australie à Saint-Etienne (84,80%) de son équipe.
« Les Samoa et les Fidji, bien qu’elles ne fassent pas partie des puissances traditionnelles du rugby, ont affiché des taux d’occupation constamment élevés », assure l’étude.
« La Nouvelle-Zélande a connu une baisse de son taux d’occupation lors du deuxième match (76,30%) et des quarts de finale (77,90%). L’Afrique du Sud et l’Australie ont affiché des performances variables, avec des taux d’occupation à la fois élevés et relativement plus faibles selon les matches.
« En général, les quarts de finale et les demi-finales ont connu une légère baisse des taux d’occupation pour plusieurs équipes, potentiellement influencée par l’élimination de certaines équipes populaires et un public plus ciblé. »
Podium des villes des jours de match : Nantes, Lyon et Marseille
En termes d’occupation, au podium des villes, c’est Nantes qui s’en sort le mieux (88,10%, soit +22,5 points) devant Lyon (87,90%) et juste derrière Marseille (87,30%, soit +12 points).
Même Bordeaux s’en tire très bien avec un taux d’occupation impressionnant de 84,70 %, soit une hausse de 7,7 points par rapport à 2022. Même proportion pour Lille : 86% d’occupation les jours de match (+6,5 points).
Il est à noter que cette hausse du taux d’occupation dans certaines villes hôtes se fait également sentir les jours sans match.
Ainsi, « Lyon, Nice et Bordeaux ont fait preuve d’une performance exceptionnelle avec des taux d’occupation impressionnants de 84,6 %, 83,2 % et 83,1 %, respectivement, en 2023, en dehors des jours de match », indique le rapport.
« Paris / St Denis, Nice et Lyon se distinguent comme les villes les plus performantes en termes de tarifs journaliers moyens les jours sans match en 2023, avec des tarifs respectifs de 264,5€, 181€ et 162€. »
Le moyen de gamme privilégié
Dans toute la Provence, ce sont « 19 millions de nuitées touristiques » qui ont été observées, « soit 7% de plus qu’en 2022 », a indiqué Nicolas Guyot, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) des Bouches-du-Rhône sur BFM TV.
« Le département (des Bouches-du-Rhone, ndlr) enregistre 6,9 millions de nuitées touristiques, soit 13% de plus qu’en 2022 à la même période. Une large partie de cette fréquentation est imputable à la coupe du monde de rugby », selon la région.
« L’accroissement des nuitées est essentiellement attribuable à la clientèle internationale (+26%), la clientèle française étant stable. »
« En termes de taux d’occupation, c’est le segment “Moyen de Gamme” qui a réalisé la meilleure performance en 2023, avec un taux d’occupation de 84,70 % », détaille l’étude menée par l’industrie hôtelière.
« Le segment “Economique” suit de près avec un taux d’occupation de 83,80 %, en baisse de 0,9 point par rapport à 2022. Les autres segments, notamment “Haut de Gamme”, “Super-éco” et “Appart Hotel”, affichent également des taux d’occupation solides, compris entre 77,90 % et 80,30 %. »
Malgré tout, « le soutien indéfectible des nations anglophones (Angleterre, Pays de Galles et Irlande) a été l’un des moteurs de la hausse des réservations. Les performances des équipes aux différents stades du tournoi ont influencé les taux d’occupation, qui ont connu une légère baisse lors des quarts de finale et des demi-finales », est-il précisé.