Daret : « il n’y a que des matchs de phases finales »
Tout avait pourtant bien commencé à Dubaï pour lancer idéalement la saison du HSBC SVNS 2024 le 2 décembre. La France avait largement battu la Grande-Bretagne 35-0. Paulin Riva, Rayan Rebbadj, Stephen Parez-Edo-Martin et Paul Leraître s’y était donné à cœur joie.
« On a donné beaucoup de contenu », glisse le coach Jérôme Daret. « Contre les Fidji (le match suivant, ndlr), on score en premier (par Parez-Edo-Martin, ndlr) mais derrière on n’a pas mis suffisamment de matière. » Et la France chute. Terriblement. Un douloureux 40-5. « C’est pas acceptable », rumine encore Jérôme Daret.
Le coup sur la tête va peser contre les USA (nouvelle défaite, 14-26) pour le dernier match de la poule. A ce niveau-là, c’est pas un écart qui sépare les équipes, c’est un gouffre. Et un gouffre qui va condamner les Français à être éliminés dès la phase de poule. Une éternité que ça ne leur était pas arrivé.
Besoin de solidité mentale
Le lendemain, ils battront bien l’Espagne (26-12) puis à nouveau les Britanniques (22-0). Mais le mal est fait et ce sera la 9e place. « Avec plus de solidité mentale, on aurait dû aller en quart de finale », soupire Daret. « Mais c’est la règle du 7. Si tu regardes bien, après nous, les Fidji s’inclinent 0-24 contre la Grande-Bretagne ! Et le Canada perd à la dernière minute contre la Nouvelle-Zélande (26-21, ndlr).
« Quand on joue bien, on peut bousculer n’importe qui, on peut reprendre la main sur un match. »
Mais lorsque l’équipe est privée de ballon, ça devient plus compliqué. C’est ce qui s’est produit justement face aux Fidji le premier jour. Les Fidji, un adversaire que les Français vont retrouver en ouverture du tournoi du Cap samedi 9 décembre.
« On doit réussir à imposer une contrainte à l’adversaire et de manière consistante. On connait nos niveaux d’amélioration, on sait ce qu’il faut faire et on a besoin de construire cette performance collective », insiste Jérôme Daret.
« Contre les Fidji, on a donné trop de points sans imposer les contraintes, sans poser des problèmes à l’adversaire. Quand ils prennent la main sur un match, c’est très difficile à rattraper. »
L’incroyable prouesse des All Blacks Sevens
La France jouera ensuite l’Argentine, médaille d’argent à Dubaï quelques jours plus tôt, « avec des joueurs très résilients qui ne lâchent rien », dit-il. La journée de poule se terminera contre l’Espagne.
Mais avec 12 équipes dans le format au lieu de 16 encore l’année dernière, cette année la donne a changé. « On s’en était déjà aperçu la saison dernière et ça se confirme : il n’y a pas de marge, pour qui que ce soit », constate l’entraîneur de France 7 Masculin.
En d’autres termes, les douze équipes se battent à la vie à la mort pour tenter de se maintenir à la fin de la saison et ne pas tomber dans le Challenger Series.
« Chaque balle, chaque possession compte. Il n’y a que des matchs de phase finale et tout est important. Oui, on veut chercher l’or, mais surtout le trouver avant les JO ! Cette guerre psychologique, il faut la gagner. »
Après la décevante 9e place à Dubaï, un fait historique s’immisce dans l’esprit des Français. « A Hongkong l’année dernière (le tout premier tournoi de la saison en novembre, ndlr), les Blacks ne se sont pas qualifiés pour la fin du tournoi pour la première fois. Et après, regarde la saison qu’ils font », se rappelle Jérôme Daret en citant l’exemple des champions de la saison dernière. Aux Français de s’en inspirer.