Le déblayage dont a été victime Antoine Dupont dans la large victoire de l’équipe de France contre l’Irlande à Dublin a créé des remous tout au long de la semaine. Dès la conférence de presse d’après-match, la France lançait un signalement auprès de World Rugby pour dénoncer l’action combinée de Tadhg Beirne et Andrew Porter.
Confirmant ce que l’arbitre australien Angus Gardner avait relayé après visionnage de la vidéo par le TMO, World Rugby n’y donnait pas suite et les joueurs n’ont pas été inquiétés.
Les joueurs de l’équipe de France ont poursuivi la petite musique quand Andrew Potter se défendait de toute malveillance et que Simon Easterby, le coach de l’Irlande, regrettait le « shitstorm » né de toute cette histoire.
Il restait à apporter une nouvelle analyse, indépendante cette fois, pour enfin tourner la page des polémiques et se recentrer sur le jeu pur. Qui de mieux placer que le meilleur arbitre du monde pour statuer sur l’action dont a été victime le meilleur joueur du monde ?
Dans le dernier numéro de Whistle Watch, Nigel Owens propose tout d’abord de « mettre de côté un instant » l’aspect émotionnel qu’a provoqué cette action : rupture des ligaments croisés antérieurs au genou droit et fin de saison pour Antoine Dupont qui ne reverra pas les terrains de compétition avant huit mois.
« Il faut prendre un peu de recul sur l’émotion et regarder les faits », propose Nigel Owens. « Regardons les actions de Tadhg Beirne. Est-ce qu’il fait quelque chose d’illégal ? Si son geste est interdit d’une manière ou d’une autre, s’il entre épaule en avant, alors là oui, il serait en grosse difficulté. Mais quand on observe bien ce qu’il fait, il arrive avec le bras levé pour nettoyer, comme tout le monde l’a toujours fait dans ces phases de contact. Il n’y a pas d’irrégularité.
« Et ensuite, ce qui se passe, c’est juste un accident de rugby. Une collision malheureuse. Il intervient dans les règles, il termine son action, et derrière lui, un coéquipier suit pour le soutenir, comme on le ferait normalement. Mais voilà, dans le mouvement, ça entraîne une suite d’événements malheureux… Dupont se retrouve pris au sol, son pied coincé sous un joueur, et ça cause la blessure.
« Pour résumer : Tadhg Beirne n’a rien fait d’illégal. Ce n’est ni dangereux, ni imprudent, ni un jeu déloyal. C’est juste un enchaînement malheureux, un pur accident de rugby. D’ailleurs, le TMO a bien vérifié tout ça en arrière-plan, et l’arbitre l’a clairement expliqué au capitaine français sur le terrain. »
“Look, Gregory” 🗣️
Angus Gardner keeping the calm in an almighty storm!#GuinnessM6N pic.twitter.com/qBg2ruVZkA
— Guinness Men’s Six Nations (@SixNationsRugby) March 8, 2025
« Et bien sûr, on souhaite tous à Antoine Dupont un prompt rétablissement, comme à tous les joueurs qui ont pu se blesser ce week-end ou pendant le Tournoi des Six Nations. »
Et le carton de Nash contre Barassi ?
Autre action litigieuse avec le carton jaune de l’ailier Calvin Nash pour le choc tête contre tête sur Barassi. Sir l’Irlandais avait pu reprendre sa place après les dix minutes de punition, ce n’était pas le cas du trois-quarts centre toulousain, forfait de surcroit pour la dernière journée du Tournoi, samedi contre l’Écosse.

« Leurs joueurs sont revenus. De notre côté, les joueurs ne sont pas revenus. On veut protéger nos joueurs. Il y a des règles, on veut comprendre », avait ajouté Fabien Galthié, écoeuré.
« Le carton jaune de Nash, pourquoi il n’a pas été transformé en rouge après passage au bunker ? », interroge Nigel Owens. « Alors oui, il y a un contact à la tête, il y a un carton jaune, on atteint le seuil d’intervention, donc ça part au bunker. Mais la décision finale, et c’est la bonne, c’est que c’était une action passive. Il n’y avait pas un degré de dangerosité élevé, donc on reste sur un simple carton jaune.»
Ces deux actions ont quand même fait deux blessés côté français.
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“s’il entre épaule en avant, alors là oui, il serait en grosse difficulté”, c’est exactement ce qu’il s’est passé, non ?