Décès d'Alex Wyllie : Pourquoi Agustín Pichot dit qu'il était « le fondateur du rugby argentin moderne » ?
Alex Wyllie, ancien sélectionneur des All Blacks de 1988 à 1991, est décédé le samedi 22 mars à l’âge de 80 ans, des suites d’un cancer. Surnommé le « Grizzli », il avait été international à 11 reprises entre 1970 et 1973 et avait marqué le rugby néo-zélandais, d’abord comme joueur avec Canterbury (210 matchs entre 1964 et 1979), puis comme entraîneur.
Adjoint de Brian Lochore lors du sacre mondial de 1987, il avait ensuite pris les commandes des All Blacks, qu’il mena à 25 victoires en 29 tests. Son mandat s’acheva sur une demi-finale perdue face à l’Australie lors de la Coupe du monde 1991.
Sélectionneur de l’Argentine entre 1996 et 1999
Parmi la pluie d’hommages, il faut retenir celui de l’ancien international argentin (71 sélections) et ancien vice-président de World Rugby (2016-2020), Agustín Pichot.
« Alex a été le fondateur du rugby argentin moderne », écrit-il en effet sur son compte X. Car, c’est un peu moins médiatisé, « Grizz » a également été sélectionneur de l’Argentine, entre 1996 et 1999, « à ces moments où on était un peu perdus », se rappelle l’ancien demi de mêlée du Stade Français et du Racing 92.
C’est notamment grâce à lui que los Pumas allaient réussir à se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe du Monde de Rugby 1999 pour la première fois de leur histoire – ils ont été battus par la France, 26-47.
« Pour moi, c’était celui qui a façonné une manière simple de voir le jeu. Et surtout, il m’a appris la loyauté, l’amour et l’engagement », écrit Pichot.
« Avant un match contre l’Écosse, alors que j’étais sur le point d’être écarté pour des raisons politiques, il a tenu bon et a dit aux entraîneurs : “Il joue ou je démissionne. C’est le meilleur”.
« Et juste avant le coup d’envoi contre les Écossais, le 27 août 1999, il est venu me voir (j’avais mon casque sur les oreilles et un Discman Sony ; pas d’iPod ni de portable à l’époque) et m’a lâché : “T’as intérêt à faire ton meilleur match, sinon tu sors de la Coupe du monde”.
« Je l’ai regardé, pensant à une blague… mais Alex n’a pas bronché. Ce jour-là, on a battu l’Écosse pour la première fois à Édimbourg, la légende Bartolomu est née (Octavio marque deux essais), et on a livré un match incroyable. Alex est resté en poste jusqu’à la fin de la Coupe du monde, et on s’est revus en 2009 pour mon match d’adieu. Il avait fait le voyage depuis sa ferme reculée en Nouvelle-Zélande pour être à mes côtés.
« Je ne cesserai jamais d’être reconnaissant pour ce qu’il a fait pour moi, pour nous tous, à ces moments où on était un peu perdus, et pour le rugby argentin. »
Actus, exclus, stats, matchs en direct et plus encore ! Téléchargez dès maintenant la nouvelle application RugbyPass sur l'App Store (iOS) et Google Play (Android) !