Debrief : La France U20 prend sa revanche sur la Nouvelle-Zélande et file en finale
Après avoir mené par 20 points d’avance à la pause, la France a poursuivi sur sa lancée pour finir par battre la Nouvelle-Zélande 55-31 en demi-finale du Championnat du Monde des moins de 20 ans au Cap, en Afrique du Sud dimanche 14 juillet.
Grâce à un triplé de Mathis Castro-Ferreira, les Bleuets sont qualifiés pour la finale du vendredi 19 juillet où ils joueront l’Angleterre, vainqueur de l’Irlande 31-20 dans la première demi-finale.
Désinhibés suite à leur défaite en match de poule (26-27 le 4 juillet), les Bleuets n’ont montré aucune retenue dans leur jeu, tant en attaque qu’en défense en aplatissant 7 ballons pour en encaisser cinq (dont un de pénalité). Cette fois, les Bleuets n’ont pas flanché dans les derniers instants.
La première mi-temps a été menée tambour battant avec quatre essais marqués par Joé Quere Karaba (3e) et Charly Gambini (7e) suivis par un doublé de Mathis Castro-Ferreira (13e et 29e) avec une défense de fer qui n’a laissé passer qu’un seul essai de Dylan Pledger (15e), l’autre étant un essai de pénalité (8e) suite à une mêlée effondrée par Geoffrey Malaterre (8e). Le jeu au pied quasi parfait de Hugo Reus (une seule pénalité manquée, soit 5/6) a contribué à creuser un écart de 20 points à la pause.
Le rythme n’a pas faibli en seconde période avec le troisième essai de Castro-Ferreira après un pilonnage de la zone des cinq mètres (45e). Mais ce grand écart (14-41) a réveillé les Junior Blacks qui ont aplati trois fois d’abord sur l’aile par King Maxwell pour son premier ballon (54e), puis après plusieurs plaquages ratés par Aki Tuivailala (58e) et enfin par le pilier Joshua Smith (66e) pour tenter de réduire la marge qui aurait pu être bien plus grande si Rico Simpson ne connaissait pas un mauvais jour au pied.
Après un contre de Joé Quere Karaba offert à Mathis Ferté qui n’avait plus qu’à traverser l’espace libre qui le séparait des poteaux (63e), l’essai de Xan Mousques servi au pied par Reus à dix minutes de la fin de la rencontre (70e) a mis hors de portée le résultat (55-31).
Des Bleuets maîtres de leur jeu
Les Bleuets ont semblé marcher sur l’eau sur cette rencontre en déployant un jeu extraordinaire. Chaque essai a été un bijou de technique et de coordination à l’image de cette série de offloads (Bosmorin à Reus puis Reus à Gambini) qui mène au deuxième essai de la rencontre (7e) ou encore ces deux coups de pied croisés de Hugo Reus qui viennent vient trouver Castro-Ferreira sur le côté opposé (29e) ou Xan Mousques (70e).
On pourrait également évoquer l’incroyable remontée de Hoani Bosmorin le long de la ligne de touche, échappant à plusieurs plaquages sans être perturbé et sans mettre un pied à l’extérieur, mais aussi cette façon de reprendre le jeu à leur compte avec des arrêts de volée pour casser les renvois des Néo-Zélandais.
La défense a également été impressionnante, marquée par 168 plaquages (contre 61) avec un taux de réussite de 91% (contre 69%). En prenant soin de gratté autant de ballons que possible (huit) et le jeu déployé, la France s’est en revanche mise souvent à la faute, concédant 18 fautes contre 10.
Deux équipes qui se ressemblent
La manière que les deux équipes ont eu de se répondre au tac-au-tac a montré que les deux équipes ont le même style de jeu d’attaque avec vista, vitesse et intelligence, multipliant les offloads, les passes, avant et après défense, un jeu au pied précis et cette volonté de jouer le ballon aussi souvent que possible avec la première mêlée intervenue à quatre minutes de la mi-temps. Tous les ingrédients du rugby moderne ont été présents sur cette rencontre. A la fin de la rencontre, le capitaine des Junior Blacks, un brin sonné, saluait le french flair des Bleuets.
La gestion de l’infériorité numérique
Ramenée à quatorze joueurs suite au carton de Malaterre (8e), la France n’a pas paniqué et a plutôt bien géré cette infériorité numérique puisqu’ils ont passé dix points en tout et auraient pu même en passer trois de plus si Hugo Reus n’avait pas manqué sa pénalité (son seul ratage de la rencontre) à la 11e minute.
Ramenés à 14 pendant 20 minutes (carton rouge de Solomon à la 49e), les Blacks ont encaissé deux essais (Mathis Ferté à la 63e et Xan Mousques à la 70e), mais ont quand même pu marquer en envoyant le pilier Joshua Smith dans l’en-but après une grosse pression des Néo-Zélandais (66e).