Des Bleus plus cliniques pour gagner des titres ?
Contre l’Angleterre, les Bleus ont laissé filer le Grand Chelem au gré des scories, ces occasions de marquer des points qu’ils ont de trop nombreuses fois manquées.
Louis Bielle-Biarrey, Antoine Dupont, Damian Penaud et Peato Mauvaka ont, notamment, laissé filer des ballons qui ont fini par faire pencher la balance du côté des Anglais.
La victoire finale est encore à portée de main pour la France mais, pour cela, il faudra être clinique contre une Italie qui fera tout pour jouer un mauvais tour à son meilleur ennemi.
Car les Azzurri ont cette particularité d’être la seule équipe du Tournoi pour qui l’Angleterre n’est pas la cible à abattre. Pour l’Italie, le match à gagner, c’est le choc contre les Bleus.
Des erreurs qui coutent cher
Si Fabien Galthié a appelé à « plus de régularité dans les espaces » de la part de ses joueurs à l’issue de la défaite à Twickenham, une tendance semble toutefois se dégager : dans les moments cruciaux, les Bleus ont l’habitude de flancher.
Certes, ils affichent 80 % de victoire sous Galthié depuis son arrivée. Mais à part le Grand Chelem 2022, la France n’a rien dans l’armoire à trophée pour matérialiser cette domination.
Le match contre l’Angleterre a également ravivé les démons d’un autre match noir de l’ère Galthié : le quart de finale contre l’Afrique du Sud. Les erreurs françaises avaient été nombreuses ce jour-là, mais il avait été possible de se cacher derrière des décisions de jeu qui n’ont pas été dans le sens des Bleus.
De même, lors de l’édition 2023 du Tournoi des Six Nations, la France avait déjà vu sa série de 14 victoires de rang s’achever sur la pelouse de Dublin alors qu’elle avait bien joué. Mais elle avait perdu contre une Irlande plus clinique qui avait finalement gagné 32-19 de façon assez logique.
Ce qui laisse, cette fois, une sensation étrange, c’est que la France a bel et bien perdu le Crunch toute seule, comme une grande. Pas d’arbitrage litigieux, pas d’adversaire dominateur.
En somme, une production semblable à celle affichée à Twickenham contre une Italie affamée et, de surcroit, contre l’Irlande, enterrerait définitivement les espoirs de titre chez les Bleus.
Des retours salvateurs ?
Qu’attendre, donc, des matchs à venir ? D’une part, le retour de Gaël Fickou pourrait faire grand bien à la France.
L’expérience du capitaine de la défense ne sera pas de trop pour des Bleus qui ont manqué 30 plaquages contre l’Angleterre. D’autre part, en deuxième ligne, le retour de Thibaud Flament viendra densifier le pack.
Est-ce toutefois suffisant pour réussir à gommer cette apparente faiblesse mentale dans les grands rendez-vous ?
Un mental à renforcer
Dans Midi Olympique, Xavier Garbajosa, qui a disputé la finale de la Coupe du Monde de Rugby 1999 – l’une des trois perdues par la France – met cela sur le compte d’une forme de fragilité psychologique.
« La pression est grande, intense. Ce n’est pas une excuse, mais cela peut expliquer aussi ce genre de défaite. »
La pression est grande pour toutes les nations mais certains joueurs, notamment dans l’hémisphère sud, la gèrent mieux que d’autres. La France la gère moins bien que la plupart des sélections.
En vue de la fin du Tournoi mais aussi de la Coupe du Monde de Rugby 2027, si la France veut que la pièce tombe enfin de son côté, elle devra suivre les mots de Thomas Ramos à l’issue de la rencontre : « Il faut savoir tuer l’adversaire. »
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