Élection à la FFR : Codorniou veut « remettre de l’ordre »
Avec AFP
Après les affaires de l’été, le candidat à la présidence de la Fédération française de rugby (FFR) Didier Codorniou assure qu’il « faut remettre de l’ordre » dans l’encadrement des équipes de France.
Il a aussi expliqué que le rugby à XV et la pratique féminine devaient concentrer l’essentiel des efforts de la fédération pour faire remonter le nombre de licenciés. Le scrutin commence vendredi et s’achève samedi.
Quelles leçons tirer des évènements de cet été ?
« Il faut une méthode, de la clarté et être intransigeant. La troisième mi-temps fait partie de l’ADN du rugby. Sauf que la société bouge. Il faut s’adapter, comme le font les jeunes. Les jeunes quand ils sortent en boîte, il y a toujours un capitaine qui est en responsabilité et qui assume d’être exemplaire pendant la soirée. Il existe des méthodes, des modules de formation et cela nécessite une bonne connaissance quand il y a des déplacements sur les territoires où les jeunes joueurs viennent peut-être pour la première fois. Le chef de liaison a tout son sens.
« J’ai le souvenir d’avoir fait pas mal de tournées (…) on avait des personnes qui nous accompagnaient et avaient une certaine autorité sur l’ensemble des joueurs. Depuis un an et demi, deux ans, on a supprimé trois postes. Ces trois postes font défaut maintenant. Il faut remettre de l’ordre dans l’encadrement et le management des équipes de France. »
« Le rugby de compétition doit être prioritaire par rapport au rugby loisirs »
Comment augmenter le nombre de licenciés ?
« Le rugby de compétition doit être prioritaire par rapport au rugby loisirs. Les fondamentaux du rugby restent quand même le rugby à XV (…) Il ne suffit pas de distribuer les ballons dans les établissements scolaires pour faire progresser notre sport. Le rugby féminin connaît une ascension fulgurante. Si on veut encore plus de filles, encore plus de jeunes, il faut les infrastructures, comme des vestiaires supplémentaires. Les infrastructures sont aujourd’hui très abîmées, même obsolètes. »
Comment trouver les fonds pour le faire ?
« Nous sommes en capacité demain, et nous montrerons, de lever une centaine de millions d’euros [sur le mandat de quatre ans NDLR] par des partenaires publics et privés avec une contribution à hauteur de trois millions par an de la FFR. On pourra arriver à réhabiliter entre 300 et 400 infrastructures, sur les 3 500 installations de rugby. La société a besoin de rugby, notamment pour le vivre-ensemble. Le sport réussit là où la politique de la ville échoue. On sera en capacité d’équilibrer le budget en 2025, de faire venir de nouveaux partenaires. »
« Mon engagement se veut apaisant »
Quelles autres priorités pour vos premiers jours ?
« C’est déjà donner la parole aux clubs et démocratiser la Fédération française de rugby avec les Assises. De janvier à mars-avril, on trouvera une matinée ou une journée sur tout le territoire national, pour travailler sur des thèmes comme les championnats, les doubles licences, la santé, les problèmes liés aux substances illicites, la laïcité, la formation. L’objectif est qu’on écrive le livre bleu du rugby pour les dix prochaines années. C’est engager des discussions avec le ministère des Sports pour définir un statut de bénévole. C’est lancer une campagne de sensibilisation des jeunes joueurs sur les violences sexistes et sexuelles, la lutte contre le racisme, les discriminations ainsi que le fléau de la drogue. »
Êtes-vous satisfait du soutien de Bernard Laporte, qui a démissionné de la tête de la FFR en janvier 2023 ?
« J’ai besoin d’avoir des personnes qui ont soutenu Bernard Laporte et j’ai besoin d’avoir des gens qui ont soutenu Florian Grill. Ça serait stupide de s’en passer. J’ai toujours été libre. Je revendique cette liberté de ton. Le rugby français souffre des guerres de clans. Moi, je ne suis d’aucun clan, ni Laporte, ni un autre. Mon engagement se veut apaisant. »
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