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Élection FFR : dans un climat tendu, la fédération choisit son président

La Fédération française de rugby (FFR) connaitra son nouveau président samedi. Ce dernier aura de nombreux dossiers à traiter.

La Fédération française de rugby (FFR) s’apprête à désigner samedi son patron, entre le sortant Florian Grill et l’ancien international Didier Codorniou, l’élu ayant pour mission de redorer le blason de l’ovalie, après un été cauchemardesque, marqué par des drames et affaires judiciaires.

Avec AFP

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Le vote électronique des 1 900 clubs de toute la France, qui débute vendredi matin, s’achèvera samedi à midi et les résultats seront annoncés dans la foulée. Le président désigné sera alors en poste jusqu’à l’automne 2028.

Dans une fin de campagne particulièrement tendue, où les deux candidats n’ont pas retenu leurs coups et se sont opposés sur presque tous les sujets, les traumatismes de la tournée sud-américaine du XV de France ont lourdement pesé.

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Les secousses de l’inculpation pour viol aggravé de deux joueurs, Oscar Jegou et Hugo Auradou, et de la suspension de 34 semaines pour propos racistes de Melvyn Jaminet n’ont pas épargné la fédération, également ébranlée par la disparition en mer du jeune Mehdi Narjissi en Afrique du Sud lors d’un stage avec l’équipe de France des U18.

« Il faut remettre de l’ordre dans l’encadrement et le management des équipes de France », tonne Codorniou, quand Grill – concédant « que le cadre n’était pas clair » – assure qu’il va être modifié avant les matches de novembre du XV de France.

Lhermet sur Codorniou :  « le Petit Prince de la manipulation et du mensonge »

Une motion de défiance puis la démission de 16 des 40 membres du comité directeur ont rythmé ces dernières semaines, à mesure que le ton montait entre Grill et le candidat surprise Codorniou, revenu au rugby après des décennies en politique dans son Aude natale.

« Je préfère garder l’image de Didier Codorniou international », lâche le président sortant, qui juge la situation financière dont il a hérité préoccupante, et dénonce la « désinformation » du camp d’en-face. Un de ses vice-présidents Jean-Marc Lhermet a été plus direct sur ses réseaux sociaux, en surnommant Codorniou « le Petit Prince de la manipulation et du mensonge ».

« Esprit de boutiquier », discours « anxiogène » et « chiffres arrangés » cingle de son côté dans une lettre ouverte l’ancien international aux 31 sélections, pour qui le sortant cherche à noircir le tableau des finances, un des nombreux sujets de discorde de la campagne.

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Grill rétorque en mettant en avant sa capacité à convaincre, y compris ses opposants, après son arrivée à la tête de la fédération dans une situation d’urgence en juin 2023. « On a piloté la fédération avec onze élus sur quarante », rappelle-t-il et, « en réalité, on a systématiquement eu une majorité sur toutes nos réformes, donc ça prouve que la majorité du comité directeur, y compris des gens qui n’étaient pas avec nous, ont ouvert les yeux et votent avec nous. »

L’ombre de Laporte

À quelques mois du Mondial-2023, il avait pris la suite de Bernard Laporte, condamné en première instance pour corruption, contraint et forcé de quitter son poste en janvier de la même année après une intense pression politique.

L’ombre de Laporte, aujourd’hui directeur du rugby à Montpellier, a parfois plané sur cette campagne, certains de ses soutiens ayant rejoint Codorniou, à qui l’ancien sélectionneur a apporté son soutien. « Je ne suis d’aucun clan, ni Laporte, ni un autre », se défend l’ancien trois-quarts centre, longtemps éloigné du monde du rugby depuis sa retraite sportive.

État des finances, développement du rugby féminin, chantiers sur les addictions et les violences : les sujets de campagne n’ont pas manqué pour une fédération importante, à l’exposition bien plus forte que son classement en nombre de licenciés (environ 360 000, très loin des mastodontes du foot ou du tennis).

Mais ces enjeux ont été parasités par la vive opposition entre les deux candidats, qui n’ont jamais tenu de débat, échangeant par médias interposés.

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Quel que soit le vainqueur, il aura la charge de ramener au sein de la fédération « l’apaisement ». Ce que réclament en chœur, pour une fois, les deux candidats. Peut-être pas pour longtemps : quelques semaines plus tard, ce sera au tour des ligues régionales de tenir leurs élections, un échelon essentiel pour mener une politique cohérente.

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