Erasmus ne sait pas danser : Robertson évoque un rival « à part »
Rassie Erasmus ne sait pas faire de breakdance. Lorsque cette remarque a été adressée à Scott Robertson en conférence de presse jeudi, le sélectionneur des All Blacks a acquiescé dans un sourire : « C’est une bonne remarque. Il faudra voir s’il a le sens du rythme ».
Robertson est bien connu pour s’adonner à quelques pas de breakdance pour célébrer les titres qu’il accumule en tant qu’entraîneur. À 50 ans, il a régalé ses joueurs, les spectateurs et les caméras du monde entier quand il était à la tête des Baby Blacks (les U20 néo-zélandais) puis des Crusaders avec qui il a raflé sept trophées de Super Rugby consécutifs.
Ce petit moment de légèreté entre le boss des All Blacks et les journalistes n’enlève cependant rien au respect que Robertson et Erasmus se portent mutuellement. Les deux hommes se sont affrontés pendant leur carrière de joueur et ils se préparent à le faire pour la première fois en tant que sélectionneurs des deux nations dominantes du monde du rugby.
Mardi, Erasmus déclarait que Robertson « pourrait bien être le meilleur entraîneur du monde ». Un éloge appuyé de la part du maître à penser double champion du monde en titre, qui a de toute évidence encore élevé le niveau de jeu de son équipe durant ce Rugby Championship.
Jusqu’à présent, Robertson n’a officié que sur cinq test-matchs, remportés pour la plupart par ses All Blacks. Ils ont battu l’Angleterre deux fois, les Fidji une fois. Ils ont su rebondir après la défaite surprise à Wellington contre l’Argentine, dominant les Pumas à Auckland la semaine suivante.
Les deux techniciens en sont à des étapes différentes de leur carrière de sélectionneur, mais Erasmus comme Robertson font incontestablement partie des « gourous » actuels du rugby mondial.
« On a partagé quelques bières et quelques histoires durant les 3es mi-temps au fil des ans. On a une bonne petite relation qui nous connecte », a confié Robertson à la presse, ce jeudi.
« On observe des joueurs qui deviennent entraîneurs, on regarde leur parcours et comment ils sont arrivés là où ils en sont… Il [Erasmus] en est là, et c’est une histoire assez formidable, vous ne trouvez pas ? Il a gagné deux Coupes du monde. Il met sept avants sur le banc et c’est extraordinaire.
« C’est un homme à part et il vous dit ce qui lui traverse l’esprit, ce qui est assez rare. Il fait partie des références, c’est certain. Il a eu beaucoup de succès, c’est quelque chose qu’il faut respecter », a-t-il ajouté.
Premier duel depuis la finale de la Coupe du Monde
Robertson a mené les Crusaders à sept titres de Super Rugby en autant d’années, et la grande majorité des supporters des All Blacks ont été ravis de le voir nommé successeur d’Ian Foster il y a plus d’un an.
Avec un nouveau staff, les All Blacks sont encore en train de chercher leur voie en 2024. Mais leur prochain défi promet de faire des étincelles, car deux géants du rugby international s’apprêtent à en découdre.
Pour la première fois depuis la finale de la Coupe du Monde 2023, remportée d’un souffle par l’Afrique du Sud au Stade de France (12-11), All Blacks et Springboks se retrouvent sur le champ de bataille pour ce qui promet d’être un nouveau match palpitant.
Les All Blacks sont arrivés à Johannesburg depuis bientôt une semaine pour s’acclimater à l’altitude. L’Ellis Park accueillera les deux poids lourds, qui se retrouveront une semaine plus tard au Cap.
Interrogé sur la finale de la Coupe du Monde, Robertson a pointé « les détails, les quelques coups de pied manqués qui font basculer les matchs dans un sens ou dans l’autre. C’est sûrement le reflet du rugby international, tellement intense. On a vu au cours de l’histoire à quel point ces matchs étaient serrés.
« Il y a eu quelques matchs qui ont basculé pour l’une ou l’autre équipe, mais normalement, à la fin, on n’est pas loin les uns des autres. C’est bien ce qui s’est passé lors de cette finale, n’est-ce pas ? »
Cet article a été publié à l’origine en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.