Pour le rugby français, le carton rouge de 20 minutes, c’est non !
Dans un communiqué commun, la Fédération Française de Rugby et la Ligue Nationale de Rugby s’opposent au carton rouge de 20 minutes.
Dans un communiqué publié jeudi 10 octobre, World Rugby annonçait l’adoption de la procédure simplifiée de cartons rouges « avec des sanctions standardisées et la possibilité de remplacer un joueur ayant reçu un carton rouge après 20 minutes ».
La fédération internationale s’était dit convaincue « expérimentations initiales réussies dans les compétitions de World Rugby ».
Dès le début de l’expérimentation avancée par World Rugby, la FFR s’est dressée contre cette idée qui revient, selon elle, à amoindrir la force d’un carton rouge.
La FFR pas convaincue par les arguments
« Bien que certains pensent que cette règle favorisera un jeu plus fluide, les statistiques fournies par la FFR à World Rugby montrent qu’un carton rouge n’est pas systématiquement synonyme de défaite pour l’équipe pénalisée », affirme ce lundi 14 octobre la FFR et la LNR dans un communiqué commun.
« En effet l’analyse basée sur 480 matchs de Top 14 et de rencontres internationales du Tiers 1, démontre que seulement 60% des équipes ayant été sanctionnées d’un carton rouge se sont inclinées à l’issue du match.
Pour la FFR, la LNR et Provale, le carton rouge doit rester un outil essentiel pour dissuader les comportements antisportifs et protéger l’intégrité physique des joueurs. Selon les dirigeants du rugby français, le transformer en une expulsion temporaire risquerait d’encourager des comportements dangereux, compromettant ainsi la sécurité des joueurs, qui doit rester la priorité absolue.
Un retour en arrière
Ils affirment que les clubs professionnels français et les staffs des équipes nationales insistent sur l’importance de maintenir une approche stricte face au jeu déloyal. Le carton rouge, en tant que sanction collective, joue un rôle clé dans la préservation de l’équilibre et du fair-play. Le réduire à une simple sanction individuelle affaiblirait cette fonction primordiale.
« En outre, cette règle marquerait un retour en arrière inacceptable sur les mesures mises en place depuis plusieurs années pour réduire les chocs à la tête et encourager les joueurs et les joueuses à une plus grande maîtrise technique dans le contact. »
Un appel à World Rugby à reconsidérer sa décision
« Réduire cette sanction à une exclusion temporaire de 20 minutes affaiblirait notre capacité à protéger l’intégrité physique des athlètes et à maintenir le fair-play, valeurs fondamentales du rugby », soutient Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR en charge du haut niveau et des officiels de matchs qui appelle « World Rugby à reconsidérer cette expérimentation, en s’assurant que toute décision soit basée sur des données concrètes et probantes ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ».
« Les staffs du TOP 14 et de la PRO D2 sont clairs sur ce sujet : ils ne souhaitent pas de cette évolution et estiment qu’il est essentiel de maintenir un haut niveau de sécurité sur le terrain », renchérit Lucien Simon, vice-rrésident de la LNR en charge des affaires sportives.
« Notre priorité doit rester la santé et la sécurité des joueurs, tant au niveau professionnel qu’au travers d’un travail de fond, dès les catégories de jeunes, pour que la technique de plaquage soit parfaitement adaptée aux règles en vigueur.
Les joueurs pas favorables non plus
« En limitant la durée d’infériorité numérique à 20 minutes, cette mesure diminuerait la gravité des sanctions pour des fautes graves, notamment celles qui mettent en danger la santé des joueurs », confirme Malik Hamadache, président de Provale, le syndicat des joueurs.
« Nous encourageons World Rugby à renforcer, et non affaiblir, les règles de protection de la santé des joueurs. »
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