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France - Nouvelle-Zélande : les All Blacks font-ils toujours aussi peur ?

Par AFP
En novembre 2006, Byron Kelleher et les All Blacks avaient atomisé les Bleus 47-3 au Stade de France. (Photo by Richard Heathcote/Getty Images)

Battre les All Blacks faisait figure d’authentique exploit il y a encore peu. Cette perception semble avoir évolué pour les Bleus, vainqueurs des deux derniers France – Nouvelle-Zélande.

Les All Blacks font-ils toujours aussi peur ? Longtemps condamnés à de rares exploits face à la Nouvelle-Zélande entre deux déroutes, les Bleus, qui restent sur deux victoires consécutives contre les Blacks, affichent une prudente confiance avant de les affronter samedi au Stade de France.

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Saint-Denis, 27 novembre 2004 : 45 à 6. Lyon, 18 novembre 2006 : 47 à 3. De ces deux « déculottées » subies à l’époque, dont il était à chaque fois, l’ancien capitaine et deuxième ligne des Bleus Fabien Pelous retient « cette impression d’impuissance » face à des magiciens All Blacks en démonstration.

« C’étaient certainement de meilleurs joueurs que nous. Pour les battre, il fallait faire des exploits », explique le joueur le plus capé des Bleus (118 sélections), qui a joué plusieurs d’entre eux comme la demi-finale victorieuse du Mondial-1999, remportée 43-31 face aux hommes en noir, et le quart de finale de la Coupe du monde 2007 (20-18).

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Derrière ces victoires, on trouve notamment « l’appréhension d’être un peu ridiculisés sur le terrain », selon Pelous.

Pour Fickou, c’est « du 50/50 »

« Quand (l’ailier français) Philippe Bernat-Salles jouait (son surpuissant homologue, NDLR) Jonah Lomu c’est sûr qu’il ne passait pas une semaine très tranquille », sourit l’ancien deuxième ligne toulousain. « Chaque fois qu’on les a battus, on est allé puiser dans des ressources qu’on ne soupçonnait pas nous-mêmes ».

Mais voilà : depuis sa victoire fondatrice contre la Nouvelle-Zélande, au début de l’ère Galthié en 2021 (40-25), le XV de France a redoré ses galons au niveau international avec à la clé une deuxième victoire d’affilée, en ouverture du Mondial (27-13).

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En parallèle, les Blacks, battus en finale du même Mondial, ne sont plus aussi dominateurs. Plusieurs fois défaits par l’Irlande ces dernières années, dominés par les Pumas argentins à deux reprises sur leur propre sol en 2022 et 2024, les Néo-Zélandais sont en reconstruction.

De quoi faire dire au centre Gaël Fickou, qui a pourtant lui aussi connu quelques désillusions contre les All Blacks, que la rencontre de samedi est « du 50/50 ».

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« On a autant de talent qu’eux. C’est une très belle équipe mais je pense qu’on a les moyens de rivaliser avec eux », a assuré le centre des Bleus (30 ans, 91 sélections) mercredi.

« C’est à nous de nous faire confiance », a renchéri le deuxième ligne Thibaud Flament.

Mieux formés ou tout simplement plus forts que ne l’étaient leurs aînés, les Bleus ne tremblent plus face aux Blacks, avec lesquels ils ont réduit l’écart physique et technique.

Avec Dupont, les Bleus ont « l’arme absolue »

Gare cependant à l’excès de confiance, avertit l’entraîneur adjoint des Bleus William Servat. « On a bien conscience que quand on porte ce maillot, et là je parle en tant que joueur pas en tant que coach, on a l’opportunité de gagner mais aussi celle d’en prendre 50 », explique l’ancien talonneur, qui était de la déroute de 2004 au Stade de France.

« Je peux vous garantir que dans ces moments-là, on voit tout noir et pas que le maillot, et ça peut être difficile ».

Conscient qu’affronter les Blacks relève toujours de « l’extraordinaire », l’expérimenté Fickou fait confiance à ses camarades pour ne pas baisser leur garde. « Je pense qu’avec cette génération il n’y a pas de risque. Tout le monde est humble, personne ne se prend pour qui il n’est pas ».

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S’ils ont besoin d’avertissement, les Bleus sont déjà servis : lors de leurs deux derniers matches, les coéquipiers d’Ardie Savea, élu meilleur joueur du monde l’an passé, ont fait plier l’Angleterre (24-22), avant d’étouffer l’Irlande (23-13).

De quoi empêcher les Bleus de signer une troisième victoire d’affilée, en égalant le record de 1994-1995 ? Pas pour Fabien Pelous, qui voit les Bleus gagner. « Franchement je pense que les deux équipes sont au même niveau, mais c’est le cœur qui parle ». Avec un argument supplémentaire : « On a l’arme absolue, on a ‘Toto’ Dupont ». Les magiciens ont peut-être changé de camp.

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