France vs. Angleterre : un Crunch pour l’histoire
Ce Crunch entre la France et l’Angleterre, version féminine, sera le 53e du nom et autant mettre tout de suite les pendules à l’heure : l’Angleterre part favorite. Que ça plaise ou non, les faits sont là.
Si la France et l’Angleterre sont pour l’instant invaincus depuis le début du Tournoi des Six Nations 2024 féminin, avec quatre victoires chacun, le passif entre les deux équipes plaide pour les Red Roses : 38 victoires à 14 (depuis la première rencontre à la Coupe du Monde de Rugby 1991) dont 12 d’affilée.
L’Angleterre vise un sixième Grand Chelem quand la France en est privée systématiquement depuis 2018, en terminant deuxième sur les quatre derniers tournois. Une victoire serait donc historique.
Les deux équipes occupent les deux premières places du Tournoi, à un point d’écart, ce qui les a déjà qualifiées pour le WXV1 qui aura lieu au Canada l’automne prochain.
Les enseignements de Cardiff
La France a commencé sa campagne 2024 par une victoire 38-17 sur l’Irlande, puis une plus serrée contre l’Ecosse (15-5) avant d’enchaîner par une troisième 38-15 contre l’Italie et de boucler par un 40-0 à Cardiff.
Ce match contre le Pays de Galles s’est présenté comme une excellente préparation au match contre l’Angleterre. Trois fois au cours de la rencontre, les Bleues ont joué à 14 (après les cartons de Anne-Cécile Ciofani, Assia Khalfaoui et Chloé Jacquet, toutes trois reconduites).
C’est également au cours de cette rencontre que leur faiblesse en touche a été criante avec six ballons perdus, alors que l’an passé elle était dominante (88% de réussite). « Des détails » selon David Ortiz, le co-sélectionneur, que la France s’est attachée à régler dans la semaine. C’est pourtant sur ce secteur que les Anglaises vont les attendre, elles qui affichent une réussite de 84% dans ce secteur de jeu.
Certes l’opposition à Bordeaux sera d’un autre niveau et les six essais dans les 11 entrées dans les 22 gallois pourraient ne pas se renouveler. Mais la France pourra toujours se baser sur la meilleure mêlée du Tournoi (24/24) et son jeu après contact (61 offloads).
L’Angleterre en pleine confiance
Invaincue depuis 28 matchs dans le Tournoi des Six nations féminin, l’Angleterre n’est pas prête à faiblir après avoir survolé le début de la compétition : 48-0 contre l’Italie, 46-10 contre le Pays de Galles, 46-0 contre l’Ecosse et 88-10 contre l’Irlande. Leurs 38 essais marqués sont le double de ce que la France a pu inscrire pour l’instant.
Cette séquence est la plus longue de l’histoire des Red Roses, battant les 19 victoires de rang dans la période 2005-2009 (le Pays de Galles y avait mis fin) et 2009-2013 (après s’être inclinée contre l’Irlande).
Depuis sa défaite face à la Nouvelle-Zélande en finale de la Coupe du Monde Rugby Féminin 2017, l’Angleterre a remporté 62 de ses 65 derniers tests. Leurs seules défaites ont été enregistrées contre la France et la Nouvelle-Zélande.
Plus indisciplinée que la France (deux rouges et trois jaunes), l’Angleterre a appris à jouer avec des effectifs réduits, comme à gagner malgré une pauvre réussite au pied (50%). En revanche, l’équipe a effectué le plus de courses avec ballon (535), parcouru le plus de mètres (4 251) et brisé le plus de défenses (57 franchissements) que toutes les équipes.
Parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne, le sélectionneur John Mitchell a renouvelé son équipe, ne procédant qu’à un seul changement dû à une blessure – la talonneuse Amy Cokayne revient après sa suspension suite au carton rouge dans le troisième match contre l’Ecosse.