La "French rugby connection" s'active aux États-Unis
L’aventure américaine du rugby prend forme en Nouvelle-Orléans pour un petit contingent de Français, déterminés à participer au développement de ce sport en profitant de l’aspiration du Mondial-2031.
Après le troisième ligne Kélian Galletier, six sélections avec le XV de France (2016-2018), l’ailier Xavier Mignot, une sélection en 2016, a décidé mardi 26 novembre de traverser l’Atlantique. Barré à Lyon, il partira « fin janvier » rejoindre la franchise américaine des Gold de la Nouvelle-Orléans, à quelques semaines du début de la saison.
« Je me suis dit, ‘Ecoute, va jouer là-bas, va découvrir un nouveau championnat, une nouvelle culture de rugby et va essayer de retrouver du plaisir’ », explique-t-il à l’AFP, se projetant pour le moment « six mois ».
French connection
Les deux joueurs ne seront pas complètement dépaysés puisque l’équipe de Louisiane a un petit accent français, notamment avec le responsable sportif Nicolas Godignon et avec ses nouveaux actionnaires majoritaires, trois Français réunis dans le fonds d’investissement Intervalle Capital.
« Ce n’est pas un projet franco-français. Mais évidemment, il y a des connexions, comme peut avoir [la franchise de] Miami avec l’Argentine, Houston avec l’Afrique du Sud, Seattle avec la Nouvelle-Zélande », explique Nicolas Godignon, ancien entraîneur notamment de Brive et arrivé en début d’année.
Si tout n’est pas à construire, avec le championnat Major Rugby League créé en 2018 sur le modèle des autres compétitions américaines, le niveau est encore loin des compétitions européennes : entre « le haut de tableau de la troisième division française et les six premières places de Pro D2 », estime Nicolas Godignon.
Le budget du club approche les neuf millions de dollars en 2024, contre moins de deux en 2019. Cela reste deux fois moins que celui de Vannes, le plus petit du Top 14, et les gros matchs attirent autour de 5 000 spectateurs.
Mais le club voit plus loin et a publié en novembre sa « vision 31 », en référence à l’année où les États-Unis doivent accueillir le Mondial.
Le plan « vision 31 » de NOLA Gold Rugby
Son premier objectif est « de s’intégrer à la population et de créer une marque » qui rayonne sur l’ensemble d’une région surtout tournée vers le football américain.
« Par notre programme de formation, on va toucher 3 000 gamins. On veut mettre en place une vraie formation au niveau de la Nouvelle-Orléans, pour que demain, au lieu d’avoir un joueur ou deux qui viennent de la Louisiane, on en ait une dizaine », développe un des trois actionnaires majoritaires, Thierry Daupin.
Le Nîmois, bon joueur dans les catégories jeunes en France, a participé à créer la MLR, qui réunit 11 franchises dans un championnat sur six mois, une durée similaire à ceux au Japon et en Océanie. Le ticket d’entrée pour une franchise est actuellement de « 10 millions de dollars » selon M. Daupin, mais en cas de développement, le montant pourrait augmenter, à l’image de la Ligue de football.
C’est tout son pari, ainsi que celui de la fédération internationale World Rugby qui investit 200 millions d’euros par an pour faire grandir le rugby et trouver de nouveaux marchés face à une situation économique vacillante dans ses fiefs.
Xavier Mignot is bringing his talent and experience to NOLA Gold! 💪🏼👑
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A skilled wing and French international #1087, Xavier has been a key player in the Top 14 with Lyon since 2017. We’re eager to see what he’ll bring to the pitch here in New Orleans! pic.twitter.com/1Xa7fgITZr— NOLA Gold Rugby (@nolagoldrugby) November 26, 2024
Quitte à y concentrer une grande partie de son budget en oubliant d’autres zones géographiques également porteuses, comme l’Afrique, avait dénoncé lors de sa campagne pour World Rugby le Français Abdelatif Benazzi.
Les All Blacks de Nouvelle-Zélande ont déjà joué deux matchs officiels aux États-Unis et envisagent de recommencer cet été avec la France. Plusieurs stars vieillissantes de l’hémisphère sud ont déjà aussi fait des piges.
En cas de réussite, les chiffres pourraient grimper, comme ceux de la joueuse de rugby à 7 Ilona Maher, devenue une star en décrivant son quotidien olympique à Paris. Elle compte plus de 4,5 millions d’abonnés sur Instagram, quatre fois plus qu’Antoine Dupont.
Et les rêves de grandeur vont même jusqu’à la création d’une super ligue réunissant pour quelques mois tous les meilleurs joueurs du monde, un projet éventé dans la presse britannique mais encore loin d’être concrétisé.
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