Gabrielle Vernier : « On a envie de les marquer, d'aller chercher ce titre »

« On a envie de les marquer, de gagner ce titre » : la centre Gabrielle Vernier (27 ans, 51 sélections) fait part de sa hâte d’affronter les Anglaises, grandes favorites face aux Bleues samedi lors de la dernière journée du Tournoi des Six Nations, avec en jeu le Grand chelem.

Rencontre

Womens Six Nations

England Women

43 - 42

Temps complet

France Women

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Comment avez-vous vécu ce retour contre l’Italie après deux semaines de suspension ?

« C’était très frustrant ces semaines à être avec les filles sans pouvoir jouer. J’étais trop heureuse de retrouver le terrain, je me suis fait plaisir. Ce n’était pas le match le plus simple, mais la satisfaction de retrouver le groupe et de reporter le maillot bleu, c’était génial.

C’est hyper bien de pouvoir rester avec le groupe. Si on rentre chez soi, on décroche totalement du Tournoi. On fait pas mal de vidéos pour les aider à l’entraînement, on prépare les matchs du week-end. À La Rochelle (contre l’Écosse, où elle était en tribunes, NDLR), l’ambiance était géniale, mais je suis restée chez moi pour le pays de Galles (à Brive). C’était trop dur émotionnellement de ne pas pouvoir être avec les filles. »

Comment expliquez-vous cette difficile victoire en Italie (34-21) ?

« Je pense que notre indiscipline nous met vraiment dans le jus pendant tout le match. Au-delà de ça, on était plutôt solidaires en défense, mis à part sur ballon porté. Mais c’est vraiment cette indiscipline qui les a fait revenir à chaque fois chez nous. Dès qu’on a mis un peu de jeu, on a vu qu’on a réussi à breaker facilement. C’était un match très frustrant, on a eu beaucoup de soulagement à la fin. »

Vous arrivez enfin à cette “finale” contre l’Angleterre. Vous y pensiez en commençant le Tournoi ?

« Au début, on n’y a pas tant pensé. On est sorties d’un Women XV (à l’automne dernier) où on était en demi-teinte. On n’était pas satisfaites de ce qu’on avait fait, on était en mode reconstruction. On a pris les matchs qui arrivent pour se bâtir petit à petit et s’offrir le droit de jouer une finale à la fin. On voulait plutôt retrouver du plaisir, des bonnes connexions qui nous avaient manqué au dernier WXV. Là-dessus, on s’est construit. On n’a pas fait des matchs parfaits, mais on a bâti une expérience collective. »

« On est en construction, mais ce match de samedi reste une finale »

Comment aborde-t-on un adversaire aussi impressionnant que l’Angleterre ?

« Avec excitation. Si je regarde ma carrière, ce sont les meilleurs matchs que j’ai joués, les matchs où ça cogne fort. On a envie de les marquer, d’aller chercher ce titre forcément.

Elles ont un championnat beaucoup plus compétitif que le nôtre. Tous les week-ends, elles ont des matchs plus durs. Les clubs sont beaucoup plus structurés, au-delà du financement. La progression des joueuses va avec la professionnalisation du rugby féminin. Elles ont des kinés, des médecins à 100 %. On est encore dans la difficulté en Élite 1 en France. »

Avez-vous hâte de jouer à Twickenham, devant des dizaines de milliers de personnes ?

« C’est génial, franchement. Ce sont des souvenirs inoubliables de jouer dans ces matchs dans de grands stades. Il faut aussi être concentrée dans son match et tout donner, et se servir aussi de la ferveur. Mais il faut profiter, parce que malheureusement, dans le rugby féminin, ce n’est pas tous les jours qu’on vit des choses comme ça. »

En Angleterre, se jouera aussi la Coupe du Monde cet été (22 août – 27 septembre). Vous y pensez ?

« Forcément, on a dans un coin de la tête qu’il y a un énorme événement à la fin de la saison. On est en construction, mais ce match de samedi reste une finale. Pour l’instant, on est concentrées sur cette finale, même si c’est une étape très importante dans notre parcours qui a pour objectif final cette Coupe du monde. »