
Jacky Lorenzetti relance l'idée d'une fusion entre Stade Français et Racing 92
C’est une petite phrase lâchée au cours d’une interview qui pourrait faire beaucoup parler. « Est-ce qu’il y a vraiment de la place pour deux clubs à Paris en Top 14 ? », interroge Jacky Lorenzetti, le patron du Racing 92, dans une interview au Parisien – Aujourd’hui en France ce dimanche 27 avril.
La date n’est pas anodine. Elle tombe à quelques heures du derby entre le Stade Français et le Racing 92 en clôture de la 22e journée de Top 14 et à un moment particulier où les deux clubs sont en difficulté : le Racing à la 11e place (40 points) et le Stade Français à la 12e (36 points).
« On n’est plus dans une acrimonie. Comme il y a quelques années, mais dans une saine rivalité », assure Lorenzetti. « Et on est le seul vrai derby, celui d’une même ville. On partage supporters, partenaires, appui politique. Pour moi c’est le match le plus dur parce qu’il y a beaucoup d’émotions. Cette histoire de fusion avortée en 2017 a pesé. Je continue à incarner cet échec pour certains. »
Pour comprendre la réf, il faut remonter au 13 mars 2017. Element de contexte important : à ce moment-là, le Stade Français traverse une mauvaise passe et cherche un investisseur. De son côté, le Racing, champion en titre, est à quelques semaines de réceptionner sa salle de Paris-La Défense Arena.
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— Stade Français Paris (@SFParisRugby) April 26, 2025
Ce lundi-là donc, les patrons des deux clubs de la capitale apparaissent devant la presse pour annoncer leur « mariage ». A l’époque, Lorenzetti n’y croit pas. Mais Thomas Savare, son homologue au Stade, arrive à le convaincre. « On ne peut pas marier deux clubs qui ont 135 ans de rivalité, deux clubs qui ont une histoire aussi forte que les nôtres », estime-t-il alors, avant de faire marche arrière, affirmant qu’une fusion est « la meilleure solution pour pérenniser nos deux clubs, pour aller de l’avant et devenir une référence dans le rugby hexagonal et international ».
Le lendemain, les joueurs du Stade Français entament une « grève illimitée » – une première dans l’histoire du rugby français. Chacun craint notamment pour sa place du fait de la division de l’effectif des joueurs par deux. Au bout d’une semaine, les deux présidents renoncent à la fusion. Trois mois plus tard, le Stade Français remporte le premier titre européen de son histoire, termine à la 7e place du Top 14 (l’effet fusion a été indéniable pour resserrer les joueurs), est vendu et Thomas Savare est remplacé.
Encore aujourd’hui, personne n’a oublié, à commencer par Lorenzetti qui en remet une couche, huit ans après.
« La question de la coexistence des deux clubs à Paris se repose », affirme-t-il aujourd’hui. « Est-ce qu’il y a vraiment de la place pour deux clubs à Paris en Top 14 ? La solution proposée il y a quelques années n’a pas été la bonne. Mais on peut se poser la question. »
Huit ans après, Jacky Lorenzetti pense toujours que le rugby est son activité la plus difficile, il envisage de délaisser de plus en plus La Défense Arena pour aller à Colombes – investissement de 20 à 25 millions d’euros – tandis que le Stade Français, dont le propriétaire approche les 84 ans, va bientôt devoir partager Jean-Bouin. Les deux clubs pourraient être à un tournant de leur histoire. Mais un tel projet serait-il mieux accepter aujourd’hui ?
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