Jefferson-Lee Joseph : sa médaille d’or, la terre de son père et LA 2028
Jefferson-Lee Joseph, médaillé d’or olympique en rugby à 7 et âgé de 22 ans, a marqué son premier essai en Top 14 avec Perpignan le week-end dernier.
Un soulagement pour le club (et pour lui) de décrocher son premier succès de la saison contre Clermont (33-3).
« On était un peu dans le rouge après trois défaites consécutives et on avait besoin de ce match référence », confirme Jefferson-Lee Joseph dans une interview à l’AFP.
« Mais ce sera très important de confirmer contre Pau (samedi à 16h30) avec ce deuxième match consécutif à domicile.
« Le stade était plein, ça criait à chaque action. J’ai ressenti la folie des matchs de phases finales que je suivais quand j’étais petit. Je suis vraiment content d’avoir vécu ce moment si fort, avec en plus une première victoire. »
Los Angeles 2028 dans un coin de sa tête
Si l’ailier de 22 ans est une des sensations de ce début de saison de Top 14, c’est aussi – et surtout ? – parce qu’il est attendu au tournant, lui le septiste, médaillé d’or aux Jeux olympiques de Paris 2024, arrivé à Perpignan en juin en Top 14 alors qu’il était encore sous contrat d’un an avec Agen (Pro D2).
Le XV, c’est clairement son objectif cette saison. « Cette saison, je vais prioriser le rugby à XV avec Perpignan, où je dois reprendre mes marques. Je ne tourne pas pour autant le dos au rugby à 7 », assure-t-il.
« Je veux montrer que je peux évoluer dans les deux disciplines. J’ai signé pour quatre ans à l’Usap, mais les Jeux olympiques de Los Angeles sont dans quatre ans et j’y pense évidemment. Une fois qu’on a goûté aux Jeux, on veut y revenir. Chaque matin quand je me lève, il y a cet esprit olympique en moi… »
Sa médaille d’or sous cloche
Avec cette première médaille d’or française en sport d’équipe des JO de Paris 2024, Jefferson-Lee Joseph est entré dans l’histoire.
« C’est vrai que ça change notre vie. Mais il ne faut pas brûler les étapes. Je suis un jeune joueur du Top 14 et il me reste à confirmer. Cette médaille d’or est sous cloche à la maison », dit le Guadeloupéen d’origine.
« A défaut d’avoir pu aller la montrer chez moi en Guadeloupe à cause d’une tempête, je suis allé après les Jeux en Martinique et en République dominicaine, car c’était important pour moi d’aller sur la terre natale de mon père (Jeff Joseph, décédé en 2011, était le chanteur des Gramacks, un groupe musical connu aux Antilles, NDLR). »
Avec le recul, comment voit-il l’apport d’Antoine Dupont dans le projet à sept, alors que plusieurs joueurs commençaient à râler que toute l’attention se portrait quasi exclusivement sur le meilleur joueur du monde au cours de la saison du World Series ?
« Il a eu un impact sur tout : notre façon de travailler, car on voulait, toujours faire mieux, nos adversaires, car c’est la référence mondiale. Il a aussi eu un impact sur les arbitres, le public, les médias… C’était une chance de l’avoir avec nous », assure le jeune joueur à l’AFP.
Les deux joueurs auront sans doute l’occasion de se croiser deux fois – minimum – cette saison. La première lorsque le Stade Toulousain recevra Perpignan le 23 novembre pour la 10e journée, la deuxième pour la 26e et dernière journée avant les phases finales, lorsque le Stade Toulousain fera le déplacement à Aimé-Giral le 7 juin.