Édition du Nord

Select Edition

Nord Nord
Sud Sud
Mondial Mondial
Nouvelle Zélande Nouvelle Zélande
France France

La 6e étoile pour Toulouse au terme d'une finale dingue

Antoine Dupont soulève la Champions Cup aux côtés de ses coéquipiers du Stade Toulousain, vainqueur 31-22 du Leinster (Photo by David Rogers/Getty Images).

Irrespirable de la première à la dernière seconde. Cette finale de Champions Cup entre le Stade Toulousain et le Leinster, sans doute les deux meilleures équipes d’Europe de ces dernières années, a accouché d’un match d’une tension extrême, d’une intensité constante, indécis jusqu’au bout.

ADVERTISEMENT

Enfin, à 18h30, soit 2h45 après le coup d’envoi, le verdict de cette finale unique sans être la plus belle de l’histoire est tombé : c’est bien le Stade Toulousain qui pourra broder la 6e étoile sur son maillot (31-22). Le Leinster, qui en est désormais à trois finales consécutives perdues contre des Français (Toulouse succédant au doublé de La Rochelle), attendra encore pour la 5e.

Synthèse du match

5
Coups de pied de pénalité
8
1
Essais
1
1
Transformations
1
0
Drops
0
184
Courses avec ballon
113
5
Franchissements
5
18
Turnovers perdus
16
8
Turnovers gagnés
12

Pourtant, le Leinster a eu l’occasion de changer son destin, bien qu’il n’ait pas mené une seule seconde au tableau d’affichage. Il a en effet fallu jouer les prolongations pour départager les deux gloutons, et on a cru que les premières minutes de celles-ci avaient fait basculer le match.

Dans un match où les opportunités toulousaines ont été plutôt rares jusque-là, surtout à la vue des standards « rouge et noir » en Europe cette saison (44,5 points et 6,5 essais de moyenne par match), la mise au frigo de James Lowe (en-avant volontaire, 82e) a donné de l’air aux joueurs d’Ugo Mola.

Enfin débridés après avoir été longtemps limités à défendre, les Toulousains trouvaient un décalage à gauche. Santiago Chocobares et Mathis Lebel jouaient parfaitement le deux contre un, et l’ailier international s’envolait pour un break qu’il semblait croire décisif (22-15, 85e).

Toulouse’s French wing Matthis Lebel dives over the line to score their first try in extra time during the European Champions Cup rugby union final match between Leinster and Toulouse at the Tottenham Hotspur Stadium in London, on May 25, 2024. (Photo by Glyn KIRK / AFP) (Photo by GLYN KIRK/AFP via Getty Images)

On s’est mis aussi à y croire quand Thomas Ramos, entré en 2e période, ajoutait trois points pour récompenser un ballon porté qui avançait enfin (25-15, 89e). Dix points d’avance alors que la première prolongation se terminait, tout allait bien pour les troupes d’Ugo Mola.

ADVERTISEMENT

Mais avant de changer de camp, Richie Arnold déblayait dangereusement Cian Healy pour sa 7e finale européenne : carton rouge, l’espoir revenait chez les supporteurs irlandais. Car cinq minutes après la sirène de cette fameuse première prolongation, Josh van der Flier, lui aussi entré en cours de match, voyait son essai validé après un interminable arbitrage vidéo (25-22, 90+5).

Tout était à refaire pour les coéquipiers d’un Antoine Dupont élu homme du match autant, si ce n’est plus, pour ses prouesses défensives et la justesse de son pied (deux 50/22 réussis notamment) que ses choix offensifs, la tactique de harcèlement du Leinster ayant longtemps pesé. La preuve : Dupont et Ntamack ont été les plus gros porteurs de balle côté haut-garonnais (respectivement 9 et 8) et quand la charnière garde autant le ballon, c’est signe que tout ne se passe pas comme prévu. Dupont a notamment fait deux fois moins de passe que Gibson-Park (64 contre 126).

Ballons récupérés par joueur

1
Antoine Dupont
4
2
Jamison Gibson-Park
3
3
Dan Sheehan
2

Avec deux bolides qui roulaient capot ouvert depuis de longues minutes, la lucidité s’égarait, notamment dans les rangs irlandais. Thomas Ramos enquillait deux pénalités coup sur coup pour des fautes au sol (93e, 96e) et éloignait son équipe de la menace d’un essai transformé (31-22). Et cette fois, le Leinster qui avait su jusqu’alors recoller au score chaque fois que Toulouse creusait l’écart, ne reviendra pas malgré sa supériorité numérique.

Le yo-yo irlandais a en effet longtemps tenu avant de casser. Dominateur en mêlée, toujours capable d’imposer de longues séquences de possession et d’occupation, le Leinster a beaucoup tenté durant les quatre-vingts premières minutes. Malgré un très bon Jamison Gibson-Park et un Doris en mode capitaine courage, les hommes de Leo Cullen ont été privés de deux de leurs forces habituelles : gagner la bataille des rucks et le réalisme offensif.

ADVERTISEMENT

La faute à des Toulousains littéralement morts de faim en défense, dans le sillage de Jack Willis et François Cros, formidables d’abnégation et d’abattage. Solidaires comme jamais, efficaces dans les duels, inspirés au sol, les 23 Stadistes ont pourri la vie des Irlandais, totalement à contre-emploi mais 100% impliqués. Les statistiques rendent justice à cet acharnement défensif : onze des douze plus gros plaqueurs sont toulousains, avec une mention spéciale pour Jack Willis et ses 29 plaquages à lui seul. Colossal.

Tant pis si la ligne des 22 des Leinstermen paraissait une terre quasi inaccessible durant une heure. Blair Kinghorn (à 3/4), préféré à Ramos en N.15, puis l’arrière des Bleus (5/6), enquillaient les pénalités longue distance (5e, 8e, 37e, 58e, 71e).

Entrées dans les 22 m

Moyenne des points marqués
1
16
Entrées
Moyenne des points marqués
2.1
6
Entrées

Les Irlandais aussi héritaient de pénalités tentables pour leur buteur Ross Byrne. Mais à la différence des Toulousains, ils ont majoritairement choisi d’aller en touche, pour des ballons portés remarquablement défendus durant toute la rencontre par les 23 Toulousains, Antoine Dupont s’illustrant en arrachant un ballon au cœur d’une bataille généralement réservée au gros tonnage (70e).

S’ils réussissaient eux aussi cinq pénalités durant le temps réglementaire (19e, 40e+4, 47e, 66e, 78e), ce n’était qu’après avoir tenté à plusieurs reprises de faire sauter le verrou « rouge et noir » en force. Sans le moindre succès. Les Dublinois tentaient même de vaincre le sort juste avant les prolongations sur un drop de l’ouvreur remplaçant Frawley, qui passait à gauche des perches.

On embarquait alors pour vingt minutes de plus qui faisaient encore monter le degré de tension d’un cran. Jusqu’à la délivrance, au bout de plus de cent minutes de jeu et 2h45 de présence sur la pelouse londonienne. Une éternité qui valait bien une 6e étoile pour le Stade Toulousain.

ADVERTISEMENT

LIVE

{{item.title}}

Trending on RugbyPass

Commentaires

0 Comments
Soyez le premier à commenter...

Inscrivez-vous gratuitement et dites-nous ce que vous en pensez vraiment !

Inscription gratuite
ADVERTISEMENT

Latest Features

Comments on RugbyPass

O
Oh no, not him again? 2 hours ago
England internationals disagree on final play execution vs All Blacks

Okay, so we blew it big time on Saturday. So rather than repeating what most people have all ready said, what do I want to see from Borthwick going forward?


Let's keep Marcus Smith on the pitch if he's fit and playing well. I was really pleased with his goal kicking. It used to be his weakness. I feel sympathy for George Ford who hadn't kicked all match and then had a kick to win the game. You hear pundits and commentators commend kickers who have come off the bench and pulled that off. Its not easy. If Steve B continues to substitute players with no clear reason then he is going to get criticised.


On paper I thought England would beat NZ if they played to their potential and didn't show NZ too much respect. Okay, the off the ball tackles certainly stopped England scoring tries, but I would have liked to see more smashing over gainlines and less kicking for position. Yes, I also know it's the Springbok endorsed world cup double winning formula but the Kiwi defence isn't the Bok defence, is it. If you have the power to put Smith on the front foot then why muzzle him? I guess what I'm saying is back, yourself. Why give the momentum to a team like NZ? Why feed the beast? Don't give the ball to NZ. Well d'uh.


Our scrum is a long term weakness. If you are going to play Itoje then he needs an ogre next door and a decent front row. Where is our third world class lock? Where are are realible front row bench replacements? The England scrum has been flakey for a while now. It blows hot and cold. Our front five bench is not world class.


On the positive side I love our starting backrow right now. I'd like to see them stick together through to the next world cup.


Anyway, there is always another Saturday.

7 Go to comments
C
CO 2 hours ago
Scott Robertson responds to criticism over All Blacks' handling errors

Robertson is more a manager of coaches than a coach so it comes down to intent of outcomes at a high level. I like his intent, I like the fact his Allblacks are really driving the outcomes however as he's pointed out the high error rates are not test level and their control of the game is driving both wins and losses. England didn't have to play a lot of rugby, they made far fewer mistakes and were extremely unlucky not to win.


In fact the English team were very early in their season and should've been comfortably beaten by an Allblacks team that had played multiple tests together.


Razor has himself recognised that to be the best they'll have to sort out the crisis levels of mistakes that have really increased since the first two tests against England.


Early tackles were a classic example of hyper enthusiasm to not give an inch, that passion that Razor has achieved is going to be formidable once the unforced errors are eliminated.


That's his secret, he's already rebuilt the passion and that's the most important aspect, its inevitable that he'll now eradicate the unforced errors. When that happens a fellow tier one nation is going to get thrashed. I don't think it will be until 2025 though.


The Allblacks will lose both tests against Ireland and France if they play high error rates rugby like they did against England.


To get the unforced errors under control he's going to be needing to handover the number eight role to Sititi and reset expectations of what loose forwards do. Establish a clear distinction with a large, swarthy lineout jumper at six that is a feared runner and dominant tackler and a turnover specialist at seven that is abrasive in contact. He'll then need to build depth behind the three starters and ruthlessly select for that group to be peaking in 2027 in hit Australian conditions on firm, dry grounds.


It's going to help him that Savea is shifting to the worst super rugby franchise where he's going to struggle behind a beaten pack every week.


The under performing loose forward trio is the key driver of the high error rates and unacceptable turn overs due to awol link work. Sititi is looking like he's superman compared to his openside and eight.


At this late stage in the season they shouldn't be operating with just the one outstanding loose forward out of four selected for the English test. That's an abject failure but I think Robertson's sacrificing link quality on purpose to build passion amongst the junior Allblacks as they see the reverential treatment the old warhorses are receiving for their long term hard graft.


It's unfortunately losing test matches and making what should be comfortable wins into nail biters but it's early in the world cup cycle so perhaps it's a sacrifice worth making.


However if this was F1 then Sam Cane would be Riccardo and Ardie would be heading into Perez territory so the loose forwards desperately need revitalisation through a rebuild over the next season to complement the formidable tight five.

28 Go to comments
TRENDING
TRENDING Joseph-Aukuso Suaalii strikes awe as Wallabies lose star midfielder Suaalii strikes awe as Wallabies lose midfielder
Search