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La League One, le championnat du Japon, futur concurrent du Top 14 ?

Le 26 mai 2024, les Brave Lupus de Michael Leitch et Richie Mo'uga ont remporté le championnat japonais face aux Saitama Panasonic Wild Knights de Damian de Allende devant 57 000 personnes au National Stadium de Tokyo, record d'affluence pour le rugby japonais (Photo by Koki Nagahama/Getty Images).

Le championnat japonais, la Japan League One, pourrait-il à terme venir concurrencer le Top 14, communément considéré comme la compétition domestique la plus relevée de la planète ovale ?

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Le big boss de la Japan Rugby League One, Genichi Tamatsuka, estime en tout cas que la ligue nippone fournit « une préparation idéale » aux meilleurs joueurs du monde qui disputent cet été le Rugby Championship et la Pacific Nations Cup.

Le rugby japonais s’apprête à étoffer ses trois divisions en accueillant de nouvelles équipes à partir de la saison à venir, qui débutera en décembre.

La Japan League One est souvent considérée, peut-être à tort, comme une destination exotique pour des joueurs en quête de gros chèques tout en s’économisant physiquement. Mais Tamatsuka estime plutôt qu’elle leur permet d’atteindre leur pic de forme.

L’Argentin est un des exemples de cette préparation réussie. Le 3e ligne, qui joue au Mie Heat (basé à Suzuka), a livré un match exceptionnel lors de la victoire des Pumas sur les All Blacks à Wellington, en août dernier (38-30).

Sept Springboks vainqueurs des All Blacks la semaine dernière jouent au Japon

Un mois plus tôt, Matera avait également apporté une large contribution à la victoire de son équipe face à la France, alors qu’il fêtait à cette occasion sa 100e sélection.

Tamatsuka a également souligné la réussite de l’important contingent sud-africain présent dans la Japan Rugby League One. Sept des Springboks qui viennent de battre deux fois coup sur coup la Nouvelle-Zélande à Johannesburg et au Cap joueront au Japon cette saison.

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Par ailleurs, d’autres internationaux sud-africains comme le demi de mêlée des Yokohama Eagles Faf de Klerk, le deuxième ligne des Saitama Wild Knights Lood de Jager, et celui du Mie Heat Francois Mostert, absents de leur sélection sur blessure, continueront d’évoluer au Pays du soleil levant.

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« Les joueurs démontrent par leurs performances que le niveau croissant des clubs au Japon leur offre une préparation parfaite, quel que soit leur pays d’origine », poursuit Tamatsuka.

« Les clubs de la Japan Rugby League One gèrent leurs joueurs de manière exceptionnelle, tandis que le calendrier de la compétition, qui comprend des plages de repos, permet aux joueurs d’être au meilleur de leur forme pour leur club, mais aussi d’être prêts à répondre à l’appel de leur pays. »

12 des 30 titulaires de la finale de la Coupe du Monde jouent au Japon

Loin, donc, des cadences infernales du Top 14 et de sa trentaine de matchs par an pour les équipes qui jouent les phases finales.

En observant la feuille de match de la finale de la Coupe du monde 2023, on remarque que 12 des 30 joueurs titulaires ont ensuite évolué en Japan Rugby League One.

Plusieurs cadres des Springboks, notamment l’ailier Cheslin Kolbe (Tokyo Sungoliath), les trois-quarts centres Jesse Kriel (Yokohama Eagles) et Damien de Allende (Saitama Wild Knights), les 3e lignes Pieter-Steph du Toit (Toyota Verblitz) et Kwagga Smith (Shizuoka Blue Revs), le talonneur Malcolm Marx (Spears Funabashi Tokyo Bay) et le futur N.8 des Uryasu D-Rocks Jasper Wiese, étaient sur le terrain pour aider leur pays à battre les All Blacks.

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Les trois-quarts centres Jesse Kriel et Damian de Allende, souvent associés sous le maillot des Springboks, évoluent tous deux au Japon depuis plusieurs années

L’Afrique du Sud est la mieux représentée, grâce à sa politique plus souple vis-à-vis de ses internationaux, en comparaison avec les autres géants de l’hémisphère sud, l’Autralie et la Nouvelle-Zélande, qui n’alignent en sélection que les joueurs évoluant au pays.

On trouve tout de même des joueurs majeurs issus d’autres sélections évoluent également au Japon. L’ailier Marika Koroibete est le seul Wallaby engagé au Japon à l’heure actuelle (avec les Wild Knights) ; les All Blacks Beauden Barrett (Verblitz), Richie Mo’unga (Brave Lupus) et Ardie Savea (Kobelco Kobe Steelers) y jouaient la saison passée. L’ancien capitaine néo-zélandais Sam Cane est attendu aux Sungoliaths pour la saison 2024-2025 et le demi de mêlée TJ Perenara va rejoindre les Tokyo Black Rams.

L’influence de la League One s’étend au-delà du Rugby Championship. Le deuxième ligne Murphy Taramai (Shimizu Blue Sharks) a marqué pour sa 1re sélection lors de la victoire des Samoa sur l’Italie, tandis que le deuxième ligne Benjamin Nee Nee (Kamaishi Seawaves) fait également partie de l’équipe samoane, prête à affronter le Japon en demi-finale de la Coupe des nations du Pacifique.

13 000 spectateurs de plus pour la finale du championnat

« La qualité de ces joueurs, ce qu’ils ont accompli au cours de leur carrière, et leur soif de performance amènent beaucoup d’enthousiasme auprès des supporteurs japonais », commente le patron du championnat.

« Cela nous aide à tirer tout le monde vers le haut, et attire de plus en plus de monde dans les stades, même parmi ceux qui n’ont jamais pratiqué le rugby. On l’a constaté lors de la finale l’an dernier, entre les Brave Lupus Tokyo et les Wild Knights. 57 000 spectateurs étaient présents au Japon, soit 13 000 de plus que l’an dernier.

« Ce match, qui réunissait certains des meilleurs joueurs du monde, a été passionnant. Les Brave Lupus l’ont emporté dans les derniers instants, et l’on espère que beaucoup de ceux qui sont venus pour la première fois reviendront ».

Même la sélection japonaise en profite. Les Brave Blossoms d’Eddie Jones ont préparé en affrontant deux fois les Maoris All Blacks.

« Beaucoup de joueurs sont jeunes et encore en apprentissage, mais on peut voir tout le bénéfice d’évoluer au quotidien dans un championnat de plus en plus compétitif, tout comme le fait d’être entraînés par des techniciens reconnus dans leur club et de côtoyer des stars internationales au quotidien.

Les joueurs japonais en bénéficient également

« Avec un entraîneur aussi compétent et expérimenté qu’Eddie, et sa compréhension des joueurs japonais, l’avenir des Brave Blossoms est prometteur, et la League One continuera à y contribuer », apprécie Tamatsuka.

Alors que de nombreux championnats professionnels sont impactés par la crise économique, notamment la Premiership anglaise et le Super Rugby Pacific, les occasions pour les joueurs japonais de se mesurer aux meilleurs joueurs grimpent en flèche avec l’arrivée de trois nouveaux clubs dans l’élite du pays.

Douze équipes s’affronteront en 1re division au cours de la nouvelle saison, tandis que la 2e division comprendra huit équipes, et six équipes formeront le 3e niveau. Les Saitama SECOM RUGGUTs, les Toda Yakult Levins et les Fukuoka LeRIRO rejoindront la compétition au 3e niveau avec l’ambition de gravir les échelons.

« Il y avait bien d’autres candidats au-delà de ces trois clubs », informe Hajime Shoji, directeur des opérations. « Ces clubs sont les trois qui ont le mieux répondu à nos critères d’admission, qui sont très stricts, mais le potentiel pour la poursuite du développement est bien réel ».

La quatrième édition de la Japan Rugby League One débutera le 21 décembre. La compétition, qui comprendra cette saison des phases finales regroupant six équipes, se poursuivra jusqu’à la finale qui aura lieu à Tokyo le 1er juin.

Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.

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