La SARU rejette une offre à 75 millions de dollars d’investisseurs américains
Les membres de la South African Rugby Union (SARU) ont rejeté, vendredi 6 décembre, la proposition de partenariat de l’entreprise américaine Ackerley Sports Group (ASG). Sept des treize fédérations votantes ont opposé leur veto, bloquant l’obtention de la majorité des 75 % requise.
ASG avait proposé un investissement de 75 millions de dollars en échange de 20 % des droits commerciaux de la SARU, un apport qualifié de « crucial » par le président Mark Alexander pour assurer la viabilité financière de la fédération.
La porte reste ouverte pour une nouvelle offre
Malgré ce revers, ASG bénéficie d’un accord d’exclusivité jusqu’à la fin de 2024, lui permettant de revoir sa proposition et potentiellement d’ajuster son offre pour séduire les membres de la SARU.
Dans un communiqué publié en début d’année, la fédération sud-africaine de rugby avait pourtant mis en avant les opportunités qu’un partenariat avec Ackerley Sports Group pourrait offrir.
« Un partenariat avec un fonds d’investissement privé n’offre pas seulement un coup de pouce financier immédiat, mais fournit également l’expertise, les réseaux et les ressources nécessaires pour améliorer la valeur commerciale du rugby sud-africain. Cette collaboration peut permettre au rugby sud-africain, aux Springboks et, à terme, à d’autres équipes de se positionner sur la scène internationale », était-il indiqué.
Le communiqué tenait également à rassurer sur l’autonomie des équipes nationales, en affirmant que « les Springboks et toutes les équipes nationales conserveront leurs modèles de gestion et de propriété actuels ». Une précision qui vise à apaiser les craintes liées à une éventuelle perte de contrôle sur l’identité des Springboks, symbole majeur du rugby et de l’unité nationale en Afrique du Sud.
Assurer un avenir durable
Or, les membres n’ont visiblement pas partagé l’enthousiasme de leur président qui a précisé que la fédération allait présenter de nouvelles propositions qui répondraient aux attentes collectives. Ce refus n’est donc pas une fin en soi, mais un appel à des ajustements pour trouver un accord respectant à la fois les valeurs locales et les ambitions internationales.
D’autres investisseurs pourraient d’ailleurs entrer dans la danse. Un consortium sud-africain composé de quatre entreprises locales, dont AltVest Capital et EasyEquities, serait prêt à mettre sur la table 372 millions de dollars pour une participation allant jusqu’à 40 %. Ce scénario ouvrirait de nouvelles perspectives pour la SARU, qui pourrait ainsi diversifier ses options tout en conservant une gestion locale des droits commerciaux.
« Notre objectif reste d’assurer un avenir durable et prospère au rugby sud-africain, en veillant à ce que nous continuions à nous développer et à réussir sur les scènes nationale et internationale. Nous restons déterminés à travailler de manière transparente et inclusive dans le cadre de ce processus », a déclaré Mark Alexander.
Le précédent All Blacks
Cette affaire n’est pas sans rappeler celle qu’ont vécu préalablement les All Blacks en 2022. La Fédération néo-zélandaise de rugby (NZR) avait en effet donné son feu vert à un accord majeur avec Silver Lake, un fonds d’investissement américain basé en Californie.
L’accord avait été largement approuvé, avec 89 votes pour et seulement un contre, démontrant un soutien massif des parties prenantes.
Cet investissement, évalué à 122 millions d’euros, devait marquer une étape clé pour les All Blacks et le rugby néo-zélandais. Silver Lake obtenait ainsi une part des droits commerciaux de l’équipe mythique, avec pour objectif d’amplifier son rayonnement mondial et d’en maximiser les revenus.
D’où la volonté des All Blacks de multiplier les matchs aux Etats-Unis comme ils l’avaient proposé dernièrement à la France. Mais celle-ci a refusé.
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