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Laporte à Montpellier : « en trois heures, j’ai réussi à bâtir un staff »

Bernard Laporte

Dès que la machine est lancée, elle ne s’arrête plus. Bernard Laporte, ancien président de la fédération française de rugby (FFR) et membre du Conseil de World Rugby débarqué sur décision de justice en début d’année 2023, a répondu favorablement à l’appel à l’aide de Mohed Altrad, le président de Montpellier pour tenter de sauver le club.

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Certes l’ancien homme fort du rugby français s’est fait un peu prier. « Je suivais la Coupe du monde et très peu le Top 14 depuis sa reprise. Mohed m’a appelé en me disant que la situation du club était délicate », raconte-t-il dans l’émission Bartoli Time sur RMC Sport. À ce moment-là, le club était avant dernier du Top 14.

« Je ne sens pas l’équipe, je ne sens pas le staff », aurait dit l’homme d’affaires franco-syrien à Laporte. « Je lui ai dit que je n’avais plus l’énergie, que j’allais avoir 60 balais l’année prochaine », répète-t-il.

La défaite de trop

Mais le week-end suivant, nouvelle déconvenue avec la défaite de trop – la sixième consécutive – face à Perpignan (23-16) et le MHR occupe la dernière place. Nouveau coup de fil d’Altrad, cette fois plus insistant. Le deal est conclu et le communiqué officiel est publié dimanche 19 novembre à 8h.

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« Je viens, mais je construis un staff, j’accompagne le staff, les joueurs, mais moi, je n’ai plus l’énergie pour aller sur les terrains tous les jours pour entraîner », affirme Bernard Laporte.

« Depuis ce matin (dimanche 19 novembre, ndlr) 7h45 j’ai pris mon téléphone et en trois heures j’ai réussi à bâtir un staff, d’abord de gens disponibles avec qui j’allais bien m’entendre, parce que c’est important. Et surtout qui allaient bien s’entendre entre eux. Les trois personnes s’entendent bien. Elles ont soit jouer ensemble, soit travaillé ensemble.

« Ça montre que ce club est attractif parce qu’il n’y a eu aucun refus et les personnes que j’ai appelées ont dit oui de suite. Je vais mettre mon expérience au service de ce staff et de cette équipe. »

Collazo, Etccheto, Labit et Battut

Le soir même, vers 18h, les joueurs étaient convoqués pour découvrir le nouvel organigramme présenté par Laporte. « Richard Cockerill s’en va, Jean-Baptiste Elissalde s’en va (il pourrait se retrouver en charge de la formation, selon d’autres informations, ndlr). Il fallait emmener du sang neuf, des spécificités de poste, bâtir un staff professionnel », insiste-t-il.

Patrice Collazo, l’ancien manager de La Rochelle (2011-2018) et Toulon (2018-2021), qui sort d’une mauvaise expérience à Brive d’où il vient d’être débarqué pour manque de résultats (le club pointe à la 10e de Pro D2 après avoir été relégué la saison dernière) est, à 49 ans, le nouvel entraîneur du MHR.

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Il arrive après la signature quelques jours avant d’Antoine Battut, recruté justement sur conseils de Laporte, ancien troisième-ligne du MHR (2014-2017) qui s’était reconverti consultant de la touche de l’Aviron Bayonnais.

Les deux seront accompagnés de l’ancien Bayonnais Vincent Etcheto (libre depuis la fin de son engagement à Soyaux-Angoulême en juin dernier) qui sera en charge des trois-quarts et de l’ancien manager de l’US Carcassonne (2007-2013 et 2017-2023) Christian Labit, alors sans club depuis le début de la saison.

« Mon rôle ? Il sera assez généraliste et en rapport avec l’homme, l’humain, les joueurs. Je vais être le lien entre les joueurs, les entraîneurs, la direction (…). Il y a du boulot », confirme Christian Labit à L’Indépendant. Ça tombe bien puisque c’est, selon Bernard Laporte, là où il y a le plus de travail à faire en ce moment à Montpellier.

« C’est ce qui m’est revenu : pas d’unité, pas d’enthousiasme, des clans… Tout cela dort cesser, on doit tous pousser dans le même sens et avoir un objectif commun », assure-t-il sur RMC Sport. « Il faut créer une unité, c’est ce qui manque : être fier de porter ce maillot, de jouer pour ce club. »

L’appel du terrain a été le plus fort

Après une dernière expérience à Toulon, Laporte s’était mis en retrait des terrains pour viser plus haut avec la présidence de la FFR. Mais il avoue n’avoir pas retrouvé dans ces responsabilités politiques l’adrénaline qui coulait dans ses veines alors qu’il était en survêt.

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« J’ai arrêté d’entraîner il y a huit ans et moi quand j’entraine, j’entraine. Je suis au milieu, je suis avec eux, je ne regarde pas. Et aujourd’hui je n’ai plus l’énergie pour faire ça », dit-il.

« Après, il vous manque quelque chose. C’est chronophage, ça prend du temps, ça demande de l’énergie… Mais au fond de nous il n’y a que ça qui est plaisant.

La réponse de Laporte aux « cons »

Reste que ce rebondissement survenu en 24h au cours du week-end a de quoi faire jaser, Laporte faisant la une de l’actualité avec Altrad pour la première fois depuis leur condamnation commune en première instance il y a moins d’un an pour une affaire de corruption qui avait bousculé le rugby français.

Aujourd’hui, Laporte savoure son retour et balaie les critiques, alors qu’il attend la date de son procès en appel courant 2025.

« Ça agace les cons et les cons, il y en a partout », maugrée-t-il dans l’émission Bartoli Time. « Encore une fois, je suis convaincu que je n’ai rien fait. Après, il y a une justice et je la respecterais. Mais il y a la présomption d’innocence. Je ne suis pas empêché d’entraîner, de travailler dans le rugby professionnel. Je ne comprends pas pourquoi on reprocherait quoi que ce soit à partir du moment où c’est légal.

« Les jaloux et les aigris, je ne leur réponds pas, je ne les écoute pas.

« Je suis interdit d’être président de la fédération. Bien sûr que je pourrais rester en poste. Et si c’est confirmé en appel, il y a la cassation. Mais on ne va pas tirer des plans sur la comète. »

L’ancien président n’en garde pas moins un profond ressentiment sur la fin de son règne à la tête du rugby français et mondial, avec toujours une dent contre l’actuelle équipe qui tient les rênes de la fédération aujourd’hui.

« J’ai été déçu de ne pas avoir été invité au match d’ouverture. J’ai trouvé ça scandaleux pour des gens qui ont dit qu’on va rassembler », dit-il en répétant : « Le 30 novembre 2017, on avait perdu, on était deuxième. En 15 jours j’ai réussi à inverser la tendance. La Coupe du Monde, c’est moi. C’est moi qui l’ai gagnée. »

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