L’appel du pied de Jeremy Davidson pour entraîner en Irlande
Il est le plus irlandais de tous les entraîneurs qui évoluent en France. Encore plus que Ronan O’Gara, le bouillant entraîneur du Stade Rochelais arrivé au Racing 92 en 2013 avant de repartir aux Crusaders cinq ans plus tard. Jeremy Davidson, lui, était déjà entraîneur en France en… 2007.
« La carrière d’entraîneur de Davidson s’est poursuivie sans interruption et, semble-t-il, sans attirer l’attention du rugby irlandais depuis 13 ans, entièrement en France », résume le Irish Examiner qui lui consacre un portrait et dans lequel on comprend son désir de retourner dans sa mère patrie.
Passé sous les radars du rugby irlandais
L’ancien deuxième-ligne irlandais (50 ans, 32 sélections entre 1995 et 2001), habitué à évoluer dans des équipes modestes, a débuté sa carrière d’entraîneur en France comme assistant à Castres après une retraite forcée à 27 ans (suite à une blessure au genou). Son dernier poste en Irlande remonte à 2009-2011 avec l’Ulster sous Mark McCall.
Davidson a maintenu Aurillac en Pro D2 pendant six ans avec peu de moyens, avant de rejoindre Bordeaux-Bègles (2017-2018) et Brive (2018-2022), qu’il a ramené en Top 14 en 2019 et maintenu pendant trois saisons. La relégation de Brive en 2023 a coïncidé avec son départ, mais Davidson a rebondi à Castres qui pointe à la 7e place du Top 14 après 11 journées.
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« C’est un parcours impressionnant, mais curieusement, le nom de Davidson n’a jamais été associé à un poste vacant dans les provinces irlandaises. Après avoir battu l’une d’elles vendredi soir (victoire 16-14 contre Munster à Pierre-Fabre, ndlr), le quinquagénaire s’est interrogé à voix haute sur la possibilité de revenir un jour au pays », constate le journaliste Simon Lewis.
Gagner en crédibilité
« J’aimerais bien revenir un jour », lui lance Davidson. « Je pense que j’ai fait du bon boulot dans pas mal de clubs où je suis passé, mais je n’ai encore rien gagné.
« À Aurillac, on avait le 16e budget sur 16 en Pro D2, et malgré ça, on a joué une finale et deux demi-finales. C’est ce qui m’a ouvert la porte de Bordeaux puis de Brive, où on est montés en Top 14.
« Je pense que si je trouve un club avec un peu plus de moyens, je pourrais lui apporter beaucoup et ajouter une structure que certains entraîneurs français ne proposent pas forcément. Mais si je veux rentrer en Irlande, il va falloir que je gagne encore plus en crédibilité, en atteignant des quarts, des demies, ou en remportant quelque chose ici. »
« Je ne rajeunis pas, alors il va falloir s’y mettre vite ! » ajoute-t-il en rigolant.
« Entraîner chez soi, c’est sans doute ce qu’il y a de plus dur. Vous voulez vraiment réussir, mais dès que ça ne marche pas, les couteaux sortent vite. C’est un boulot compliqué… Je préfère encore être journaliste ! »
Un témoignage qui a tout l’air d’un appel du pied à des clubs qui pourraient être intéressés en Irlande. Début novembre, on apprenait en effet que Jeremy Davidson ne serait pas prolongé à Castres qui ont préféré promouvoir Xavier Sadourny, adjoint de Davidson en charge des arrières, la saison prochaine.
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