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Le jour où Antoine Dupont a fait ses premiers pas en professionnel

26 octobre 2014 : Jimmy Gopperth (Leinster) est plaqué par Antoine Dupont et Romain Cabannes (à gauche) lors du match de la European Rugby Champions Cup 2014/15, Phase de poules, Round 2, entre Castres Olympique et Leinster. Stade Pierre Antoine, Castres, France. Crédit photo : Stephen McCarthy / SPORTSFILE (Photo par Sportsfile/Corbis/Sportsfile via Getty Images)

L’histoire a mis de côté ce fait et pourtant c’est là que tout a commencé. La fois où Antoine Dupont a gagné sa première sélection en club dans l’indifférence générale, son équipe a perdu. C’était le dimanche 26 octobre 2014, il y a dix ans, au stade Pierre-Antoine à Castres.

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Ce jour-là, le Castres Olympique reçoit le Leinster en match de poule de la deuxième journée de Champions Cup. A cette époque, le champion de France 2013, finaliste en 2014 après une saison où il a été invaincu à domicile, n’est pas en grande forme. Au terme de la 9e journée de Top 14, il pointe à une inquiétante 12e place après cinq défaites. Le club ne le sait pas encore, mais c’est à la même place qu’il terminera in-extremis sa saison.

C’est pourtant dans ce contexte que va débuter un jeune joueur recruté quelques mois plus tôt alors qu’il vient d’être sacré champion de France Crabos avec le FC Auch. Son nom : Antoine Dupont.

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Analyzing Antoine Dupont’s game | The Breakdown

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Il a failli débuter à l’UBB

Né dans les Hautes-Pyrénées à Castelnau-Magnoac, il baigne dans le rugby depuis qu’il a 3-4 ans grâce à son frère Clément, son père Jean (aujourd’hui décédé) et sa mère Marie-Pierre qui tiennent une exploitation d’élevage de porcs noirs de Bigorre.

Pour ses 6 ans, on lui offre un maillot du Stade Toulousain floqué du nom de Clément Poitrenaud et un du XV de France floqué Fred Michalak. Antoine rêve un jour d’être à leur place.

Après le collège, il intègre le lycée agricole de Beaulieu qui a une section rugby. On le fait jouer alternativement à l’ouverture et à la mêlée. Retenu dans le Top 50 des U17, il fait un rapide stage à Marcoussis, centre national du rugby. Le déclic.

Sélectionné deux fois avec les U17 (contre l’Italie et contre l’Angleterre), il évolue au FC Auch qui joue le maintien en Pro D2. En février 2014, il est repéré lors d’une détection départementale par Serge Milhas, un proche de la famille qui a joué avec Jean, alors entraîneur de Castres. Il invite Antoine, avec son pote Anthony Jelonch, à visiter les installations du club à Lévezou.

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Arrive la fin de saison. Auch est relégué et Antoine reçoit un coup de fil de Laurent Marti, président de Bordeaux. Celui-ci lui propose de rejoindre le club au poste de demi de mêlée, mais en quatrième choix derrière le Sud-Africain Heini Adams, Yann Lesgourgues et un autre petit jeune, Baptiste Serin.

Antoine Dupont étudie alors l’option Castres où il pourrait plus vite monter dans la hiérarchie. Le premier est l’international Rory Kockott – mais il va jouer la Coupe du Monde en Angleterre en fin de saison – puis l’international espagnol Cédric Garcia qui arrive en fin de carrière. Antoine a 17 ans et signe son premier contrat pro de trois ans avec Castres.

Première sélection, 11 minutes

C’est un concours de circonstances qui va amener le jeune espoir à gagner sa première sélection en club en vue du match de poule de la Champions Cup le 26 octobre 2014. Le staff n’a pas le choix. Rory Kockott, meilleur joueur 2013 du Top 14, souffre à un mollet et la durée de son indisponibilité est inconnue.

C’est donc Cédric Garcia qui sera titulaire pour la réception du Leinster, triple champion d’Europe, à Pierre-Antoine. Les entraîneurs demandent à Antoine de se préparer et parviennent à avoir une dérogation pour l’autoriser à jouer à 20 jours de son 18e anniversaire.

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Floqué du n°23, Antoine va rentrer à la 69e minute pour remplacer Garcia qui l’a pris sous son aile. Avec son visage joufflu, son entrée se fait dans l’indifférence. Pourtant, à y regarder de plus près, on note déjà sa vision du jeu, sa vitesse, sa façon de ne pas lâcher le ballon, de défendre avec acharnement et d’anticiper.

Il n’a que peu d’occasions de montrer ses qualités. Castres se met plusieurs fois à la faute. Le centre irlandais Ian Madigan (25 ans, 10 sélections à cette époque) vient de passer une cinquième pénalité et le Leinster n’est plus qu’à un point (16-15). Deux pénalités plus tard et Castres est défait (16-21). Cette année-là encore, Castres ne sortira pas de la phase des poules.

Deuxième sélection : quelques secondes

Néanmoins, c’est le lancement d’Antoine Dupont qui fera ses premiers pas en Top 14 le 8 novembre suivant (victoire 22-14 contre Toulon) pour quelques secondes de jeu seulement alors qu’il est entré à la 80e minute.

En janvier 2015, il joue lors de la dernière journée de Champions Cup et marque son premier essai contre les Harlequins de Chris Robshaw et Danny Care (19e). Après une mêlée à cinq mètres de l’en-but anglais, en dépit de la combinaison prévue, Dupont prend le ballon et part au ras pour marquer à la suite d’un cadrage débordement sur Robshaw.

Antoine Dupont face aux Harlequins en janvier 2015. Photo : Castres Olympique

L’ouvreur international Rémi Talès s’avouera impressionné par l’insouciance du jeune homme. « C’est remarquable d’avoir cette maturité à seulement 18 ans », dira le capitaine de Castres quelques jours plus tard au Midol. « Il a abordé le match d’une manière très sereine. Il ne s’est pas posé de question et cela a très bien marché pour lui.

« C’est quelqu’un qui pue le rugby comme on dit. Quand il joue avec nous, il est toujours très à l’aise. On voit vite qu’il a eu une formation de dix, il sent les coups et il joue très bien. Il a un peu toutes les qualités. »

Membre du pôle espoir de Marcoussis, il sera sélectionné quelques semaines plus tard pour le Tournoi des Six Nations des moins de 20 ans par le sélectionneur Fabien Pelous, où il jouera trois matchs comme remplaçant, mais ne sera pas retenu pour le championnat du monde l’été suivant.

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