Le Stade Français cherche la solution à son indiscipline
Sanctionné de quatre cartons rouges en un mois dont trois lors des deux dernières rencontres de Champions Cup, le Stade Français doit retrouver ses nerfs pour la réception de Perpignan, samedi dans le cadre de la 12e journée du Top 14.
« Au bout d’un moment, être à quatorze contre quinze, treize contre quinze, ça fait beaucoup », ne pouvait que reconnaître dimanche dernier le pilier samoan Paul Alo-Emile après la défaite contre les Saracens, marquée d’un nouveau rouge.
Lors du derby face au Racing 92 fin novembre, les Parisiens avaient déjà eu une première alerte, lorsque le deuxième ligne JJ Van der Mescht était exclu pour un plaquage bien trop haut sur Henry Chavancy. Les Parisiens qui menaient 40-3 après 60 minutes ont ensuite tremblé pour leur bonus offensif, finalement conservé.
Malgré cet avertissement sans frais, les Soldats roses récidivent, et paient l’addition de leur indiscipline deux semaines plus tard, en déplacement au Munster en Champions Cup.
Deux rouges au Munster
Menés 14-0 par les Irlandais, les coéquipiers de Paul Gabrillagues s’accrochent jusqu’à un enchaînement fatal. À la 49e minute, le deuxième ligne Pierre-Henri Azagoh envoie une manchette dans le visage du troisième ligne Peter O’Mahony en tentant de le plaquer : rouge.
À la 53e minute, même punition pour son compère Baptiste Pesenti. Le N.5 vient de réaliser une prise de catch sur le demi de mêlée Craig Casey, retourné et à deux doigts de finir la tête plantée dans le gazon.
Réduits à 13, les joueurs du Stade Français coulent peu à peu, et s’inclinent 33 à 7.
La semaine suivante, les hommes de Laurent Labit réussissent une excellente entame à Jean-Bouin face aux Saracens, et dominent l’équipe des internationaux anglais Maro Itoje et Jamie George, menée 10-0 et acculée dans son camp.
Jusqu’à ce que les démons resurgissent. À la 22e minute, Sekou Macalou (29 ans, 20 sélections avec les Bleus) enchaîne deux fautes incompréhensibles : un croche-patte sur le demi de mêlée adverse, avant de plonger épaule en avant sur sa victime alors au sol.
Un nouveau carton rouge – et deux autres jaunes – plus tard, les Parisiens connaissent un nouveau revers, 28-17.
« Si c’est à 15, c’est un tout autre match. Là on a joué dix minutes à 13 » a regretté jeudi l’arrière Léo Barré.
« On doit être intelligents »
« Chacun doit prendre ses responsabilités et faire très attention sur le terrain, faire l’effort de se baisser, de ne pas attaquer un joueur au sol, de ne pas viser la tête », ne pouvait que répéter comme une évidence Morgan Parra, entraîneur adjoint du Stade Français, après ce match « frustrant » face aux Sarries.
« On bosse avec un arbitre au quotidien », rappelle Parra.
« Cette semaine, on s’est dit qu’on allait s’imposer physiquement », reconnaît le pilier droit samoan du Stade Français Alo-Emile. « Mais parfois c’est à la limite et on doit être agressifs, mais on doit être intelligents aussi. »
Le Stade Français, qui tarde au démarrage cette année après sa deuxième place de la saison régulière l’an dernier, est-il plus nerveux en raison de son mauvais classement ?
« Je pense que c’est un surplus d’envie, on est tous frustrés du début de saison. On a envie de bien faire », explique Barré pour qui il n’y avait pas de « mauvaises intentions » de la part des joueurs parisiens sanctionnés.
« À nous de nous canaliser et savoir rester froids », conclut Barré.
« On a bossé la technique de plaquage pour se baisser » cette semaine, veut croire le troisième ligne Ryan Chapuis, sans perdre « l’ADN du club » qu’est son agressivité défensive.
Privé de Pesenti, Azagoh et Macalou, tous suspendus, pour la réception de Perpignan samedi (16h30), le Stade Français, douzième du championnat seulement, doit impérativement retrouver sa sérénité pour s’éloigner de la zone rouge.
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