Les États généraux sont « de la poudre aux yeux », pour Didier Codorniou
Avec AFP
L’organisation des États généraux du rugby est « de la poudre aux yeux », a estimé lundi auprès de l’AFP Didier Codorniou, qui se présente face au président sortant à l’élection pour la présidence de la Fédération française, en octobre.
« À cinquante jours de l’élection, on organise une réunion où le rugby amateur n’est presque pas représenté », juge-t-il. « C’est de la poudre aux yeux. Je pense que le président sortant », Florian Grill, « tente de reprendre la main alors qu’il l’a perdu depuis la fin de la Coupe du monde 2023 ».
La Fédération française de rugby (FFR) a organisé des réunions de travail jeudi 29 août, appelées États généraux, qui ont débouché sur un engagement à mettre en place dès octobre un « plan d’actions » afin de mettre un terme aux multiples « dérives » constatées au cours de l’été.
Le rugby tricolore a connu des dernières semaines tumultueuses entre les propos racistes de l’arrière des Bleus Melvyn Jaminet, les accusations de viol à l’encontre de Hugo Auradou et Oscar Jégou lors de la tournée en Argentine, et la noyade tragique de l’international des moins de 18 ans Medhi Narjissi en marge d’une compétition en Afrique du Sud.
« C’est difficile de parler de programme et d’élections quand on vit ces tragédies et ces tensions », a admis l’ancien international tricolore (31 sélections), qui revendique avoir parcouru « 9 000 kilomètres », pour convaincre les présidents de club.
Codorniou espère réunir 100 millions d’euros
Outre résoudre les « défaillances d’organisation » au plus haut niveau français, l’ex-centre de Narbonne, âgé de 66 ans, vient leur présenter son « plan Marshall » sur les infrastructures du rugby.
« Il y a 3 240 installations sportives déclarées en lien avec le rugby en France. 20% sont récentes, dont 80% sont obsolètes et il faut plus que les rafraîchir » selon lui, citant la création de vestiaires pour les équipes féminines, ou l’investissement pour des gazons synthétiques ou hybrides dans des territoires où « on ne peut pas arroser » les pelouses.
Didier Codorniou espère parvenir à réunir « 100 millions d’euros », notamment auprès des « Régions, de l’Europe », des intercommunalités ou « des agences de l’État » pour permettre de lancer les projets, en plus des apports de la fédération.