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Les Hugo (Camacho et Aubry) à la charnière du Portugal

în meciul de fotbal dintre FC Voluntari si UTA Arad, contând pentru Superliga Superbet, desf??urat pe Stadionul Anghel Iordanescu din Voluntari, sambata 17 februarie 2024. © FOTO: R?zvan P?S?RIC?/SPORT PICTURES

« On nous appelle ‘Hugo Uno, Hugo Dos’ », rigole Hugo Aubry (21 ans), demi d’ouverture de Rouen Normandie Rugby (Pro D2) et qui compte déjà quatre sélections comme titulaire avec le Portugal pour avoir été aligné à chacune des sorties de Os Lobos dans le Rugby Europe Championship 2024.

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Avec le demi de mêlée de l’Aviron bayonnais Hugo Camacho (19 ans, 4 sélections dont trois comme titulaire), il forme une charnière redoutable qui a appris à fonctionner ensemble en quelques semaines seulement.

« On a la chance de s’être déjà retrouvés en Espoir. Il jouait à Bayonne et moi à La Rochelle et on est un peu de la même génération ; j’ai juste un an de plus que lui », explique Hugo Aubry.

« On s’entend très bien, on parle français couramment donc dans le jeu, entre nous, c’est beaucoup plus facile. »

Avec les Hugo, le Portugal possède le meilleur marqueur d’essais et le meilleur marqueur de points de la compétition, chacun avec un style propre. Hugo Camacho est réputé pour la précision de ses passes et sa vitesse, tandis que Hugo Aubry est d’un naturel calme et un buteur sérieux.

Arrivés dans la sélection portugaise par le bouche-à-oreille

« Je suis né en France, mes grands-parents sont des émigrés portugais de Madère. Ça s’est fait comme ça », raconte Hugo Camacho. « J’en ai parlé un peu. Je suis originaire de Soustons et Chico Fernandes, l’ancien pilier du Portugal est de Soustons aussi. Il y a eu du bouche-à-oreille et j’en suis venu à jouer pour le tournoi. »

Hugo Aubry enchaîne : « J’ai pas mal joué cette année en Pro D2 et mon manager, Sébastien Tillous-Borde, connaissait très bien le préparateur physique Olivier Rieg et ça s’est fait comme ça. Sur les matchs que j’ai pu faire en Pro D2, le lien s’est fait rapidement. Ma maman est Portugaise et je suis né en France. »

Lors de la finale du Rugby Europe Championship dimanche 17 mars à Jean-Bouin, les deux seront donc un peu chez eux.

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« Ça va être quelque chose d’exceptionnel. Je ne pensais pas il y a deux mois que j’allais jouer une finale de championnat d’Europe, en plus à Paris contre la Géorgie. C’est un énorme plus. Pour moi qui suis Français de naissance, c’est symbolique de jouer une finale en France », sourit Camacho.

« En plus, étant né en France, même si on a choisi de jouer pour le Portugal, on joue un peu chez nous ; il y a un côté symbolique qui est présent », abonde Aubry.

Sous la direction de Daniel Hourcade

Les deux ont été vite mis dans le grand bain sous la direction de Daniel Hourcade, l’ancien stratège des Pumas, placé à un poste provisoire de sélectionneur du Portugal par World Rugby, le temps que la fédération trouve un digne successeur à Patrice Lagisquet.

« C’est un très bon entraîneur qui nous apporte beaucoup, qui a connu le niveau international. Ça nous apporte vraiment beaucoup surtout à nous, les jeunes, et surtout nous, les Français. Pour ce qui est des lancements de jeu, des combinaisons, c’est plutôt positif au vu du nombre d’essais qu’on a marqués depuis le début du tournoi », remarque le demi de mêlée de Bayonne.

« Chaque semaine on établit de nouvelles stratégies pour les matchs et les équipes que l’on rencontre. Pour l’instant, on peut dire que tout paye à chaque fois. Il y a une bonne entente et pour l’instant ça matche très bien », assure de son côté l’ouvreur normand.

Des conditions d’entraînement optimales

Lorsque le talonneur de légende Mike Tadjer avait commencé à s’entraîner avec le Portugal au tout début de la campagne pour la Coupe du Monde de Rugby 2023, il avait essuyé les plâtres du professionnalisme.

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« Quand j’ai commencé, c’était digne de Fédérale 3. Que ce soit en termes d’entraînement, d’intensité, de structure… », raconte-t-il dans le Bastashow.

« On s’entraînait à 21h. C’était très compliqué. Pendant un moment j’ai arrêté d’y aller à cause de ça. Sportivement c’était compliqué. Tu passes d’un rythme pro à ça. Et quand Patrice (Lagisquet) est revenu, il m’a rappelé, il a mis les bases et ça a été une aventure incroyable pendant quatre ans avec des hauts et des bas, pour finir avec un très haut avec la Coupe du Monde. »

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Les Hugo sont arrivés après, dans un cadre bien installé. « Franchement, j’ai de la chance d’arriver dans cette génération où maintenant il n’y a plus trop de différence entre le club et la sélection », confirme Hugo Aubry.

« C’est le même cadre d’entrainement. On s’entraîne le matin, on a la muscu pareil qu’en club, les GPS data qui permettent de bien nous aiguiller… c’est devenu très professionnel maintenant. Le rugby moderne, j’ai toujours connu ça ; ça ne me change pas trop de ce que je faisais au Stade Rochelais ou à Rouen cette année. »

28e match contre la Géorgie

Les deux jeunes Hugo sont arrivés dans l’aventure Os Lobos après un parcours historique du Portugal à France 2023. Ils se souviennent de ce match de poule qui s’est soldé par un nul (13-13) face à la Géorgie, leur adversaire de la finale du Rugby Europe Championship le 17 mars.

« Il y a une pénalité de la gagne pour le Portugal qui est malheureusement loupée », regrette Aubry. « J’étais devant ma télévision, chez moi. C’était un grand moment, sachant que le Portugal a la pénalité de la gagne et ils peuvent gagner ce match. Ça arrive, c’est comme ça. Ça reste un match où il n’y a eu ni victoire, ni défaite. Je rêvais d’y être », ajoute Camacho.

Les deux équipes se connaissent très bien pour s’être disputé le sommet de l’Europe sur plusieurs décennies. Sur 27 rencontres, le Portugal en a remporté quatre seulement, dont la première en 1997, puis une par an entre 2003 et 2005. Cela fait donc 19 ans que les Lelos semblent intouchables.

« Le dernier résultat était un match nul, c’est pas ça qui nous inquiète le plus. On sent qu’on est proche de ce niveau-là. Après, ça reste une finale de championnat d’Europe. La Géorgie, c’est une équipe rude qui est très solide, dure à l’impact. Je pense que derrière nous avons de meilleurs joueurs, mais il va falloir déjà passer par devant. Les avants sont en train de préparer un gros match au vu de qualité de leur entraînement », analyse Hugo Camacho quand Hugo Aubry y voit « une belle confrontation » à venir.

L’héritage de la Coupe du Monde de Rugby 2023

Sur leurs épaules, ils ont cette responsabilité de continuer à faire briller le beau jeu portugais, ce qui semble bien parti depuis le début du Rugby Europe Championship 2024.

« Quand on a joué la demi-finale face à l’Espagne, il y avait beaucoup de monde, entre 9 000 et 10 000 personnes (victoire 33-30 le 3 mars). Pour le rugby portugais, c’est impressionnant. On l’avait vu déjà dans notre premier match en Belgique. Quand on a perdu (10-6), on avait l’impression que les Belges étaient champions du monde. Ça veut dire qu’on commence à être une grosse équipe, déjà au niveau européen, on commence à prendre un peu de grade et c’est sûr qu’il va falloir montrer que la Coupe du Monde ce n’était pas une question de chance ; c’était vraiment fait exprès. Les joueurs gardent la tête froide, ils savent d’où ils viennent », explique Hugo Camacho.

« Moi, je ne dirais pas que je ressens cet héritage en termes de pression, je le ressens plus en termes de responsabilité, d’envie de bien faire, de continuer sur cette lancée, la hargne », insiste Hugo Aubry.

Le début de l’aventure

Depuis la Coupe du Monde, le rugby est regardé au Portugal et le Portugal est regardé dans le monde. Même les Springboks sont intrigués au point d’inviter l’équipe à un test en juillet.

« J’ai envie de tout faire pour être sélectionné. Des gros matchs comme ça, c’est peut-être qu’une fois dans une vie. Il y aura aussi une tournée en novembre, comme toutes les grosses nations. On est 15e au classement mondial. Et si on gagne ce championnat, on passera je pense une ou deux places », assure le demi de mêlée de Bayonne.

L’enjeu est donc grand et les Hugo ne sont qu’au début de l’aventure. Même s’ils affirment, en bons sportifs, prendre les matchs les uns après les autres, ils n’en demeurent pas moins que dans un coin de leur tête l’ambition est de faire mieux que leurs aînés en vue de l’Australie en 2027.

Et ce parcours commence maintenant.

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T
Tom 3 hours ago
Borthwick, it's time to own up – Andy Goode

The problem for me isn't the pragmatic playstyle, it's that there is no attacking gameplan whatsoever.


I've got no issue with a methodical, kick heavy, defense centric gameplan. That playstyle won England our only world cup and it's won SA 4 of them. However! You can play in a pragmatic manner but you have to still play heads-up rugby and have the ability to turn it on when you manufacture prime attacking situations. England work very hard to get in the right areas of the pitch and have no idea how to convert when they get there, hence we tried and missed 3 drop goals as we were completely impotent in the 22. I've not seen any improvement in our attack in the last 4-5 years. The only time we got close to the tryline was from an interception, it's embarrassing. I don't know what Richard Wigglesworth is getting paid for.


I agree that England should have found a way to close out that game. Being able to grind out tough games is critical but I'd argue that being unable to string more than a couple of passes together without dropping it and finding a way to get over the gainline is even more important... But frustratingly, they don't seem interested. All you hear is about how close we are to bring a great team, we just need to execute a bit better. I don't see it. I see a team who are very physical, very pragmatic who do some stuff really well and are useless with the ball in hand which adds up to a very average side. They need to stop focusing on getting 5% better at the stuff we're already at an 8/10 level and focus on getting a lot better at the stuff we're doing at a 2/10 level. We have the worst attack of pretty much any side in the world... Argentina, Scotland, Fiji are way more threatening.

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