L'étoile montante Hawa Tounkara : « Quand on voit notre évolution… »
En équipe de France U20 et à 7, la licenciée de l’AC Bobigny Hawa Tounkara a été reconnue « étoile montante » aux Etoiles « Sud-Ouest » lors d’une cérémonie lundi 16 décembre à la Cité des Vins de Bordeaux.
Cette soirée de récompenses valorisant le rugby féminin français est une grande première et déjà une grande réussite. Hawa a eu l’honneur de recevoir le premier trophée individuel de la soirée, avec beaucoup d’émotion et toute l’humilité qu’on lui connait.
Most Valuable Player
Engagée avec l’équipe de France de rugby à XV U20 sur le Summer Series des Six Nations en juillet dernier à Parme, Hawa avait littéralement explosé, jusqu’à être reconnue comme MVP du tournoi chez les Françaises.
Mais au fil des mois et de sa progression, Hawa Tounkara, tout juste 20 ans donc sortie de cette catégorie d’âge, n’est pas seulement une « Most Valuable Player » à XV. Elle a su montrer qu’on pouvait compter sur elle à sept également sur les tournois de Dubaï (médaille de bronze) et du Cap (médaille de bronze).
Cette ascension s’est faite rapidement pour celle qui gardait dans un coin de sa tête une préférence pour le 7. « Romain (Huet, ndlr) était le coach avec les 7 Dév et il est maintenant le coach du 7 France. On a fait des entrainements avec le 7 avant les JO. Ça s’est bien passé », raconte-t-elle dans un entretien exclusif à RugbyPass.
Sparring-partner des Olympiennes dans les jours qui ont précédé Paris 2024, Hawa Tounkara sentait qu’à l’issue des Jeux ça allait être son tour d’incarner la relève de l’équipe de France olympique. Fin août, la nouvelle est tombée : on compte sur elle pour performer sur le circuit mondial de rugby à 7.
« Là on commence à grandir et à se connaître tous ensemble », dit-elle. « Par rapport au XV où on joue 80 mn, là t’as 14 minutes pendant lesquelles tu ne peux pas te louper. Tu te loupes, c’est fini.
Au début d’une aventure
« La plus grande difficulté pour moi est d’enchaîner les tâches. Au 7, tu plaques tu te relèves, tu plaques, tu te relèves, alors qu’à XV il y a des temps de pause et parfois tu plaquais une fois par match. Il y a de grosses différences.
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« Il y un écart tant au niveau mental – de la pression du résultat, que tout se joue en quelques minutes – qu’au niveau physique où on doit parfois faire trois matchs dans la journée. Physiquement, ça demande énormément au corps, surtout qu’on ne peut pas forcément manger ou quoi. Tout est rythmé, timé. Tant physiquement que mentalement, ça n’a rien à voir. »
Au fil des douze semaines de préparation, sa partenaire Kelly Arbey a vu Hawa évoluer à grande vitesse. « Hawa, c’est une joueuse très tranchante. Elle l’a toujours été et sur le circuit elle peut le montrer », confie-t-elle.
« Hawa n’est plus du tout la même personne »
« Mais c’est une joueuse qui est vite occis (rires). Niveau cardio c’est compliqué, et là, elle a énormément enchaîné les actions, les temps de jeu. Elle est vraiment sortie de sa zone de confort. S’il y a bien un point qu’on peut relever, c’est ça ; son enchainement de tâches. C’est plus du tout la même personne. »
Hawa est consciente qu’elle n’est qu’au début de l’aventure et qu’il reste pas mal de chemin à parcourir. « Quand on voit notre évolution, des U18 à maintenant, je suis fière de tout le monde », sourit-elle.
Il n’y a bien qu’avec ses études de communication où elle a du mal à « enchainer les tâches ». « En fait, c’est vraiment compliqué. Me concentrer est un petit souci pour moi », rigole-t-elle. « Être concentrée toute la journée et tout le soir, c’est très dur. Je ne suis pas comme Kelly, je ne sais pas comment elle fait. »