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L’homme qui a transcendé Vannes : Mako Vunipola déjà culte en France

Par RugbyPass
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Par Gavin Mortimer

Parmi tous les Anglais ayant rejoint le Top 14 cette année, aucun n’a eu un impact aussi rapide que Mako Vunipola. En seulement trois matchs sous les couleurs de Vannes, il est déjà en voie de devenir un véritable héros pour le club.

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Non seulement Mako Vunipola a marqué le premier essai de la saison de Vannes lors de son match d’ouverture contre Toulouse, mais il a également inscrit le tout premier essai historique du club en Top 14. Le club breton, premier de la région à évoluer en première division après sa promotion la saison dernière, a fait de Vunipola, pilier anglais des Lions britanniques, sa principale recrue de l’été.

Toulouse a dominé Vannes en s’imposant 43-18, mais la mêlée a été le seul secteur où les champions en titre ont rencontré des difficultés. Mako Vunipola, par deux fois, a pris le dessus sur son adversaire, le pilier international français Dorian Aldegheri, obtenant des pénalités à chaque fois. Une semaine plus tard, il a continué d’imposer sa puissance en compliquant la tâche de la première ligne du Stade français.

L’aîné des Vunipola, Mako, a été nommé dans l’équipe de la semaine du Top 14 par le Midi Olympique pour la deuxième semaine consécutive, après avoir joué un rôle clé dans la première victoire de Vannes en championnat, une victoire 30-20 contre Lyon le samedi 21 septembre. Son influence sur le terrain confirme qu’il est déjà l’une des meilleures recrues de l’été.

Hormis Jonny Wilkinson et Nick Abendanon, les joueurs anglais qui se sont le mieux adaptés au rugby français sont majoritairement des avants. Parmi eux, Zach Mercer s’est imposé à Montpellier, tandis que Steffon Armitage, Joe El-Abd et Andrew Sheridan ont brillé à Toulon. Jack Willis fait désormais forte impression à Toulouse, Carl Fearns a marqué les esprits à Lyon, et Perry Freshwater a été un pilier essentiel pour Perpignan.

La transition vers le rugby français peut être plus fluide pour un avant. Steve Walsh, ancien préparateur physique de Toulon à l’époque de son succès il y a dix ans, m’a expliqué il y a deux ans que le succès de Zach Mercer à Montpellier ne l’avait pas surpris. « Il s’intègre très bien parce que le Top 14 est légèrement plus lent [que la Premiership anglaise] et aussi moins structuré, ce qui convient au jeu de Zach », disait Walsh, qui a également une solide expérience en Premiership. Il a ajouté que « le niveau technique des avants est un peu moins élevé, et donc, avec sa technique naturelle et la rapidité avec laquelle il lit le rugby, Zach peut vraiment briller. »

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Zach Mercer
Zach Mercer a été nommé meilleur joueur du Top 14 de l'année après avoir contribué au titre de Montpellier pour sa première année en France (Photo Pascal Guyot/AFP via Getty Images).

Si le jeu moins structuré en France est propice aux avants, cela pourrait expliquer les difficultés rencontrées par les trois-quarts anglais à s’adapter. Par exemple, lors de ses trois premiers matchs avec le Racing 92, Owen Farrell n’a pas vraiment réussi à laisser une empreinte significative.

Abendanon est une exception. Il a remporté le titre en Top 14 avec Clermont en 2017 avant de passer les trois dernières saisons de sa carrière à Vannes. Lorsque l’ancien arrière de l’Angleterre a signé pour le club à l’été 2020, celui-ci évoluait en ProD2. « Je savais qu’ils étaient très ambitieux mais plus une équipe de milieu de tableau qu’une équipe en compétition pour le titre », m’a-t-il confié dans une interview pour RugbyPass en mai 2021. « Cela a été une bouffée d’air frais d’être impliqué dans un nouveau club et une nouvelle compétition.

Le match d’ouverture de Vannes contre Toulouse a été précédé d’une interprétation émouvante de Bro Gozh Ma Zadou, l’hymne breton, chanté sur le même air que l’hymne national du Pays de Galles, Hen Wlad Fy Nhadau.

Lors de sa première saison, Abendanon a contribué à amener Vannes jusqu’aux demi-finales des play-offs de la ProD2, où l’équipe s’est inclinée 34-33 face à Biarritz. Pour lui, cette défaite avait un aspect positif. « L’infrastructure n’est pas en place pour l’instant », avait-il constaté. « Nous avons obtenu un permis de construire pour un centre d’entraînement, et ça semble très bien, mais il faudra un an pour le construire. Nous allons dans la bonne direction. Nous avons beaucoup de supporters et nous sommes l’un des rares clubs de ProD2 à faire des bénéfices. Mais il est évident que le Top 14 est une bête différente de la ProD2. »

Le nouveau centre d’entraînement de Vannes a ouvert ses portes en 2022, marquant un tournant pour le club. L’année suivante, Vannes a de nouveau atteint les demi-finales des play-offs, mais s’est incliné face à Oyonnax, qui a remporté la promotion en Top 14 pour la saison 2023-24. Cependant, Oyonnax n’a pas réussi à s’y maintenir et est maintenant de retour en ProD2.

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Vannes peut-il éviter le même sort ? Après avoir perdu leur premier match contre Toulouse, ils ont tout de même montré une performance honorable face au meilleur club d’Europe. Ce fut une soirée mémorable pour les 12 000 spectateurs présents, qui ne l’oublieront pas de sitôt. Le match a été précédé d’une interprétation émouvante de Bro Gozh Ma Zadou, l’hymne breton, chanté sur le même air que l’hymne national du Pays de Galles, Hen Wlad Fy Nhadau.

Francis Saili
Vannes a réalisé une performance honorable face au champion Toulouse avant d'obtenir un point bonus défensif face au Stade Français (Photo Fred Tanneau/AFP via Getty Images)

Le principal artisan de l’évolution de Vannes est le président du club, Olivier Cloarec, qui est devenu associé en 2006. Il a reconnu lui-même : « Je n’aimais pas du tout le rugby, je ne comprenais pas ce sport. »

En dehors de ses activités professionnelles, le football était la passion d’Olivier Cloarec. Cependant, il a su déceler le potentiel de Vannes, qui évoluait alors en Fédérale 1, le troisième échelon du rugby français. En 2016, il a décidé de prendre les rênes du club en tant que président.

“Je suis certain que si nous avions un stade de 15 000 ou 17 000 places, nous jouerions à guichets fermés à chaque match.”

L’ambition d’Olivier Cloarec était de voir Vannes jouer en Top 14 d’ici 2023, et il n’a eu qu’un an de retard dans son projet. Maintenant qu’ils sont enfin arrivés à ce niveau, son objectif est de consolider leur statut de club de première division, tant sur le terrain qu’en dehors. Mako Vunipola fait partie des nombreuses recrues de l’été, et des plans sont en cours pour augmenter la capacité du stade, qui est actuellement de 12 000 places.

« Nous avons besoin de 15 000 places pour être compétitifs dans ce Championnat », a expliqué Cloarec dans une récente interview accordée au journal Le Télégramme. Il a ajouté : « Je suis certain que si nous avions un stade de 15 000 ou 17 000 places, nous jouerions à guichets fermés à chaque match. »

Des rumeurs ont circulé concernant la possibilité que Vannes joue une paire de matchs à domicile dans certains stades de football de Bretagne. Cependant, cela pourrait nuire à l’ambiance festive et animée qui règne à la Rabine, le stade actuel du club, situé à quelques pas du cœur de Vannes, son ancien port, un endroit qui regorge de bars et de bistrots sur les quais.

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Les joueurs de Vannes ont fêté leur première victoire en Top 14 samedi 21 septembre contre Lyon (Photo Loic Venance/ AFP via Getty Images)

Cependant, l’argent reste un problème pour le club. Le budget de Vannes pour la saison s’élève à 19 millions d’euros, ce qui en fait le plus petit budget parmi les clubs du Top 14. Cela représente environ la moitié de ce dont disposent des équipes comme Toulouse, le Stade français et La Rochelle.

Cloarec se réjouit de ce qui se passe à Brest, à moins de 200 kilomètres de Vannes. Il y a un an, le club de football de la ville n’avait jamais dépassé la huitième place en Ligue 1, la première division française. Cependant, l’équipe a terminé troisième la saison dernière et participe désormais à la Ligue des Champions, avec des matches prévus contre Barcelone et le Real Madrid. « Ce sont de grands amis à moi et je suis très heureux pour eux », a assuré Cloarec. Il a ajouté : « On parle beaucoup du projet, de l’identité, du territoire… un modèle transposable au rugby ? Pourquoi pas ? »

L’époque où la péninsule était principalement connue pour son cidre et ses crêpes est désormais révolue.

Cloarec pourrait également s’inspirer de l’exemple d’Outre-Manche. En 2009-2010, Exeter a été promu en Premiership, et dix ans plus tard, le club a remporté à la fois le titre et la Champions Cup au cours de la même saison.

Comme l’a souligné Cloarec, l’objectif est de créer une identité qui attire les joueurs, les supporters et les sponsors. C’est ce qui a permis à Exeter de réussir, et cela semble également être le cas pour Vannes, dont l’adversaire le plus proche, La Rochelle, se trouve à 250 km au sud.

Le Real Madrid fera escale en Bretagne en janvier, un événement qui risque de paralyser la région. L’époque où la péninsule était principalement connue pour son cidre et ses crêpes est désormais révolue. Elle est en train de se transformer en un véritable haut lieu du sport.

Cet article a été publié initialement en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Willy Billiard.

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johnz 13 minutes ago
Common theme emerges as All Blacks laud Sam Cane ahead of 100th cap

Congratulations Sam, you've been a fine servant to the jersey, I'm sure you've given your all. Coming back from a broken neck certainly showed a lot of ticker.


I have to be honest though, I can't help but wonder if 100 caps is not Cane's finest achievement? A quick look through his bio, and I can't help but notice there's a real lack of major triumphs.


Yes, he has a WC gold medal, but that was when he was very much an understudy to the great McCaw. Yes there are two super rugby titles, but they were way back in 2012/13 when he was not even captain.


Im struggling to find any great achievements as captain or as an All Black that suggest he's truly a great. Perhaps someone can point out something I've missed?


His leadership qualities are always praised, but why is his medal cabinet lacking golds?


I can't help but think Cane was just a very solid player who was treated as a great due to being the heir to McCaw. A fine servant, who was good but just not great.


For me, his games that always stick in the memory were always revenge missions, which sadly followed famous lows.


I don't remember too many match changing moments when it really counted, while players like McCaw, Savea and Pieter-Steph du Toit a seem to be able to lift themselves in the most important games.


But credit where it's due, 100 caps is a great a achievement, but I'm not sure that automatically qualifies you as a great unless our standards have dropped. Like his many silver and bronze medals, he was close to great but not quite.

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