Maro Itoje a refusé le Top 14 pour continuer à jouer pour l'Angleterre
Le capitaine de l’Angleterre Maro Itoje a révélé avoir refusé des offres émises par plusieurs clubs de Top 14 afin de continuer à représenter le XV de la Rose.
Depuis ses débuts au plus haut niveau lors de la saison 2013-2014, Maro Itoje n’a connu qu’un seul club : les Saracens, avec qui il beaucoup gagné (cinq titres de champion d’Angleterre, trois Coupes d’Europe).
Une fidélité rare de nos jours, et encore plus dans une Gallagher Premiership délaissée par les meilleurs joueurs anglais, qui partent de plus en plus chercher fortune ailleurs, dans le Top 14 en particulier.
Itoje, devenu capitaine en club comme en sélection, a aussi eu l’opportunité de traverser la Manche. C’est ce qu’il a révélé cette semaine en conférence de presse, alors que l’Angleterre reçoit la France samedi pour la deuxième journée du Tournoi des Six Nations.
« Si je n’ai pas donné suite [aux offres des clubs français, NDLR], c’est parce que je voulais continuer à jouer pour l’Angleterre », a expliqué le deuxième ligne, 30 ans. « J’avais l’impression que mon temps sous le maillot anglais n’était pas tout à fait terminé ».
Lyon et Toulon ont notamment formulé des offres pour le joueur aux 88 sélections (et six tests avec les Lions britanniques et irlandais). Mais Itoje a au contraire choisi de prolonger en janvier son contrat avec le club du nord de Londres.
Itoje n’aurait « pas été en paix » en choisissant de rejoindre le Top 14
« Dans mon for intérieur, j’aurais vu l’Angleterre jouer de l’autre côté de la Manche et je n’aurais pas été en paix avec cette décision », a-t-il poursuivi, à contre-courant de la tendance actuelle. Pour freiner le phénomène, la RFU a mis en place de nouveaux contrats pour compenser la différence de rémunération entre l’Angleterre et la France ou le Japon, dont Itoje est l’un des 17 bénéficiaires. Insuffisant pour le moment.
En effet, Owen Farrell, les frères Vunipola, Kyle Sinckler, Joe Marchant, Dave Ribbans, Jack Willis, Henry Arundell, Jack Nowell, Lewis Ludlam ou encore Manu Tuilagi, pour ne citer qu’eux, ont rejoint un club de Top 14.
Autant de noms qui, en traversant la Manche, ont fait une croix sur le XV de la Rose en raison de la politique mise en place par la Fédération anglaise. La RFU (Rugby Football Union) interdit en effet aux joueurs évoluant hors de la Gallagher Premiership, le championnat anglais, de porter le maillot de la sélection.
Une décision de plus en plus contestée au sein même du Royaume, et d’autant plus avec les difficultés que traverse l’équipe nationale depuis quelques années en dépit de sa troisième place lors de la Coupe du Monde 2023.
Borthwick privé de 664 capes
Certains médias anglais se sont amusés à comptabiliser la perte nette pour Steve Borthwick : le sélectionneur est privé de 664 capes alors que l’Angleterre reçoit la France samedi pour la deuxième journée du Tournoi des Six Nations.
L’Équipe, au détour d’une conversation sur le sujet avec Courtney Lawes, a dressé l’équipe type des Anglais du Championnat de France. Hormis l’absence de talonneur, la feuille de match a de la gueule et montre l’ampleur des dégâts.
« Beaucoup d’entre eux pourraient être en Angleterre, mais ça ne veut pas dire qu’ils auraient été retenus. Il y a beaucoup de concurrence à chaque poste ou presque. Rien n’est acquis, que tu sois ici ou là-bas », poursuit Itoje dans un joli exercice de langue de bois.
« Je ne vais pas faire de commentaires sur la politique (d’éligibilité), mais on souhaite que les meilleurs joueurs puissent jouer pour l’Angleterre. »
Avant de revenir sur son cas personnel. « Il y a tout un tas de facteurs différents que l’on peut utiliser pour déterminer si l’on reste ici ou si l’on va là-bas, mais pour moi, j’ai senti que si j’étais parti, cela aurait été un peu prématuré si je l’avais fait à ce moment-là ».
La porte n’est donc pas complètement fermée pour une arrivée de Maro Itoje en France…
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