L’Italie arrache un nul historique face à la France
C’est la première fois de l’histoire en 50 confrontations que l’Italie arrache le nul face à la France, 13-13. A 14 contre 15 pendant la moitié de la rencontre, la France a eu du mal à se défaire de son duel face à une Italie courageuse et engagée dans le défi physique. Pour les Français, c’est une défaite, pour l’Italie, une victoire.
Face à une équipe de France joueuse (111 passes à 68 en première période, avec un ratio d’un coup de pied pour 10 passes à ce moment-là), qui jouait après contact mais qui manquait de précision, l’Italie a fait preuve de sang-froid et de défi physique dans une rencontre rugueuse.
L’Italie manque d’un poteau la victoire après avoir remporté une pénalité à la 80e.
Des intentions, mais peu de finition. C’est le mal qui a rongé ce XV de France dans son entame de match. La France, qui avait non seulement l’avantage du terrain à Lille mais aussi le toss (côté du terrain et coup d’envoi) a rarement pu concrétiser les opportunités qui s’offraient à elle.
Une belle séquence d’ouverture rythmée emmenée par les avants français se concluait par un essai de Charles Ollivon aux pieds des poteaux à la 7e (7-0). Les autres points arrivaient trois minutes plus tard après une mêlée puissante conduite par un axe droit porté tout en douceur par les 300 kilos de Atonio et Tuilagi conduisant à la pénalité de Ramos (10-0). Mais derrière, ça n’a pas suivi.
D’un côté les Italiens courageux ne se sont pas économisés en défense (112 plaquages à 51 en première période) malgré la puissance des avants lancés contre leurs lignes (impressionnant Tuilagi pendant 45 mn !).
Mais de l’autre côté, le manque de justesse des Bleus a fait capoter toute volonté de marquer. Entre les coups de pied trop longs de Matthieu Jalibert (sorti sur blessure au genou à la 35e) ou un en-avant, un ballon contré sur Paul Boudehent, un coup de pied à suivre mal ajusté de Penaud, un nombre incalculable de passes hasardeuses.
Cette équipe de France manquait encore cruellement de connexion et de précision pour finir des actions bien engagées. Un seul essai dans les sept visites des 22 italiens.
Les 22 français en revanche ont été relativement calmes avec seulement deux visites et trois points passés de 45 mètres par le demi de mêlée Martin Page-Relo après un carton jaune (transformé en rouge) sur Jonathan Danty, coupable d’un choc tête contre tête sur le trois-quarts centre Juan Ignacio Brex.
Obligés de jouer à 14, les Français n’ont pas pu trouver la solution en seconde période. Seul Thomas Ramos a pu ajouter trois points (45e). le coaching massif (sept entrée d’un coup) dans le temps suivant n’a pas apporté le sang neuf nécessaire.
Après de multiples occasions manquées en première période, en seconde mi-temps, c’est surtout la défense tricolore qui a été sanctionnée et malmenée. L’Italie, elle, a déroulé son jeu.
Avec une pénalité de Paolo Garbisi à l’heure de jeu (13-6), un essai transformé d’écart avec l’avantage numérique à vingt minutes de la fin, ça se tente et l’Italie ne va pas s’en priver.
A la 70e, les Italiens remontent le terrain faisant preuve de justesse dans son jeu, obligeant les Français à défendre en reculant jusqu’à ce que Ange Capuozzo plonge côté gauche. Garbisi revient à hauteur des Français (13-13).
Et il faut remercier le terrain du Stade Pierre-Mauroy de Lille d’avoir pu limiter la casse avec son en-but bien trop petit qui aurait pu mener à un essai des Italiens (47e) et le poteau droit sur lequel s’est écrasée la transformation de Garbisi en fin de rencontre (sans parler du tee qui a mal tenu le ballon et qui a déstabilisé le botteur à qui il ne restait plus que dix secondes pour tirer).
Privée de ballon la plupart du temps (26% de possession dans les dix dernières minutes), l’Italie s’en sort avec les honneurs en évitant le naufrage du dernier match de poule en Coupe du Monde de Rugby 2023. La France a encore du travail à faire avant son déplacement à Cardiff le dimanche 10 mars.