Melvyn Jaminet suspendu pour 34 semaines par la FFR
Entendu par le conseil de discipline de la Fédération française de rugby (FFR) le vendredi 26 juillet, Melvyn Jaminet (20 sélections) a finalement été suspendu pour une durée pouvant aller jusqu’à 34 semaines, soit près de huit mois, suite à ses propos à caractère raciste diffusés sur les réseaux sociaux dans la nuit argentine du 7 au 8 juillet.
L’arrière de 25 ans devra également s’acquitter du paiement d’une sanction financière de 30 000 euros. Le joueur a néanmoins la possibilité de faire appel.
« A l’issue du Conseil de discipline de la FFR qui s’est tenu ce jour, il a été retenu que Melvyn Jaminet avait porté ‘atteinte à l’intérêt supérieur du rugby’. En conséquence, la décision suivante a été actée : une suspension d’une durée de 34 semaines, s’appliquant à compter de la notification de la décision complète », a confirmé la FFR dans un communiqué diffusé dans l’après-midi.
« Huit des 34 semaines de suspension pourront néanmoins être substituées par des activités d’intérêt général au bénéfice de la FFR. Ces dernières consistent à réaliser six actions de prévention portant sur les dangers liés à l’alcool et les réseaux sociaux auprès d’un public identifié par la FFR tel que les équipes de France jeunes ou les stagiaires de centres de formation ; six actions de promotion des valeurs du sport portant sur la lutte contre les discriminations auprès des Ecoles de rugby. »
Alourdir les sanctions
Après une mise à pied immédiate à titre conservatoire le 7 juillet, la FFR avait souhaité entendre l’arrière du RC Toulon suite à l’épisode désolant de Mendoza, en Argentine, où, visiblement en état d’ébriété, il tenait des propos ouvertement racistes : « ma Daronne (ma mère, ndlr) qui me demande si j’ai fait la fête… (il souffle) Je te jure, le premier arabe que je croise sur la route… je lui mets un coup de casque… Je lui mets un coup de casque… Je dis : je lui mets un coup de casque…. Un coup de casque que je lui mets. »
Lors d’un point presse de crise tenu à Marcoussis au lendemain du retour de la tournée en Argentine le 12 juillet, le président de la FFR Florian Grill avait « fait une saisine avec la Ligue Nationale de Rugby de la commission de discipline de la Fédération Française de Rugby qui est l’interlocuteur pour ce type de propos », mais aussi avoir « fait une saisine du Procureur de la République sur les propos racistes avérés ».
Le président avait également rappelé à cette occasion un renforcement des sanctions, qu’elles soient disciplinaires – pouvant conduire à l’exclusion temporaire ou définitive des équipes de France au regard de la gravité des faits – mais aussi financières.
La rédemption de Jaminet
L’audience du 26 juillet a eu lieu pendant une heure en visio conférence en présence de l’avocat du joueur. Celui-ci, depuis quelques semaines, plaidait pour « une connerie en état d’ébriété, d’erreur aux conséquences terribles », arguant que le message controversé était sorti de son contexte. Destiné à une boucle d’amis sur Instagram, il s’adressait à ses proches sur fond de chambrage.
« C’était un échange entre amis, à 12 000 kilomètres de distance », avait avancé l’avocat dans les colonnes de L’Equipe. Le joueur aurait donc été condamné par l’instance dirigeante du rugby français à une suspension de six mois pour toute activité liée avec l’équipe de France, ce qui pourrait l’empêcher de disputer les tests d’automne ainsi que le Tournoi des Six Nations 2025.
Quelques jours auparavant, le mardi 23 juillet, la direction du RC Toulon avait déjà entendu son joueur dans le cadre d’une procédure disciplinaire à son encontre.
« Lors de cet entretien, le club a pris le temps d’écouter les arguments de son joueur et d’analyser les faits en détail. Le RCT déterminera, dans les prochains jours, la ou les sanctions les plus justes et les plus adaptées à cette situation », avait alors communiqué le club.
« Dans sa prise de position, le RCT fera une distinction entre le joueur, qui a gravement endommagé l’image du club et du rugby en général, et le jeune homme de 25 ans. Indépendamment de la décision de sanction qui pourra être prise à son encontre, nous croyons en la possibilité de rédemption de Melvyn Jaminet et sommes prêts à l’accompagner dans ce processus. Cette démarche vise à l’aider à comprendre la gravité de ses actes, à les éradiquer et à évoluer positivement en tant qu’individu. »