Laura Di Muzio : la tendance préoccupante du XV de France féminin
Après leur défaite face au Canada et leur victoire poussive face aux Etats-Unis, les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz affrontaient les Néo-Zélandaises, championnes du monde en titre, auteures, elles aussi, d’une compétition décevante : deux défaites face à l’Irlande et l’Angleterre.
Ce match était donc la dernière occasion pour ces deux nations de montrer leur valeur sur la scène internationale et de se rassurer à quelques mois de la future coupe du monde.
Si le match a tenu toutes ses promesses en termes d’intensité, il a petit à petit basculé en faveur des Black Ferns qui n’ont cessé de produire du jeu tout au long de la partie, pour finalement s’imposer 39-14.
Décalage en termes de proposition offensive
La première mi-temps aurait pu être différente si les Bleues n’avaient pas encaissé deux essais en moins d’un quart d’heure. Vaillantes au combat, les coéquipières de Manaé Feleu s’appuient sur leur défense collective pour repousser les assauts adverses, mais ont dès le début, couru après le score.
Les Françaises s’accrochent et parviennent à revenir à hauteur des championnes du monde grâce à deux essais plein de réalisme de Gros et Feleu. A la mi-temps, l’écart de 6 points (20-14) ne reflète néanmoins pas l’aisance affichée des Néo-Zélandaises, qui semblent maitriser leur rugby de bout en bout.
Emeline Gros switches direction to send the defence packing 🔥#WXV | #WXV1 | #NZLvFRA | @FranceRugby pic.twitter.com/ChGD7DeKEV
— WXV (@WXVRugby) October 12, 2024
Le retour des vestiaires sera terrible pour les Bleus qui vont encaisser trois essais avant l’heure de jeu (39-14). Le score en restera là, mais la deuxième mi-temps illustre le décalage en termes de proposition offensive de ces deux nations.
Les Françaises sans solution
Les Françaises balbutient leurs attaques et perdent à nouveau des ballons clés proches de la zone de marque tandis que les Blacks Ferns déroulent et impressionnent par leur alternance.
Capables de casser la ligne française sur de gros duels offensifs, elles peuvent ensuite exploiter les espaces sur l’ensemble du terrain avec une gestuelle quasi parfaite. Les plaquages des habituelles Sochat, Fall et Vernier ne peuvent contenir un collectif si bien rôdé.
Les Françaises terminent avant dernières de ce WXV, sans avoir su trouver les solutions au fur et à mesure de la compétition.
Plus d’inquiétudes que de certitudes
Ces confrontations auront permis de faire un véritable bilan à un an de la coupe du monde : les Anglaises paraissent intouchables et déjà prêtes pour « leur » mondial à domicile, tandis que le Canada et l’Irlande ont marqué d’indéniables progrès pour s’inviter durablement à la table des grandes nations.
La Nouvelle-Zélande n’est pas à la place où on l’attendait mais a su rassurer dans son contenu. Les Françaises font clairement la mauvaise opération du WXV, repartant du Canada avec plus d’inquiétudes que de certitudes.
Les prochains moins de travail seront décisifs pour renverser cette tendance préoccupante. Plus que jamais, les Bleues vont devoir se resserrer et faire preuve d’une abnégation sans faille pour montrer un visage nouveau lors du prochain Tournoi.
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