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Plisson retrouve Lawes, neuf ans après le fameux plaquage de l'Anglais
Par Jérémy Fahner
C’est, malheureusement, ce qu’il restera sans doute comme image de la carrière internationale de Jules Plisson (18 sélections entre 2014 et 2018).
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Le 21 mars 2015 lors d’un Angleterre – France du Tournoi des Six Nations, l’ouvreur subit un plaquage violemment spectaculaire, ou spectaculairement violent, de la part du 2e ligne Courtney Lawes.
Ce soir les deux joueurs vont s’affronter pour la première fois en championnat. En Pro D2, à l’occasion de la 7e journée, puisque Lawes a rejoint Brive cet été tandis que Plisson défend les couleurs de Provence Rugby.
Mais remontons neuf ans et demi en arrière. L’équipe de France alors menée par Philippe Saint-André traverse l’un des périodes les plus difficiles de son histoire récente. Au moment de disputer le Crunch, programmé pour la dernière journée du Six-Nations 2015, les Bleus ont battu l’Écosse et l’Italie, et perdu contre l’Irlande et le pays de Galles.
Camille Lopez est le titulaire à l’ouverture, mais se blesse à Rome. Saint-André choisit donc d’envoyer Plisson, 24 ans à ce moment-là, au charbon à Twickenham.
Si les Bleus n’ont plus rien à espérer, les Anglais peuvent encore gagner le Tournoi, en battant les Français avec une marge d’au moins 26 points.
Est-ce la raison de ce match complètement fou ? En tout cas, c’est un feu d’artifice offensif rarement vu entre les deux formations, terminé par la victoire du XV de la Rose 55-35, sept essais à cinq.
Le ballon vient à peine de quitter les mains de Plisson quand Lawes, arrivé à pleine vitesse, le dessoude littéralement
Mais ce qui reste dans toutes les têtes, c’est surtout cette action de la 26e minute. Les Bleus mènent alors 15-7 et sont en possession du ballon cinq mètres dans leur camp. Le demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde sert Plisson d’une passe vissée d’une vingtaine de mètres.
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L’ouvreur se saisit de la balle, avance de deux, trois mètres et ouvre sur Gaël Fickou. Le ballon vient à peine de quitter ses mains quand Courtney Lawes, arrivé à pleine vitesse, le dessoude littéralement.
Le choc est brutal et les images font peur. Plisson, relâché et le regard tourné vers son camp, subit l’impact de plein fouet. Sa tête part violemment en arrière tandis que les bras de l’Anglais l’enserrent. Dans la continuité du plaquage, il semble tomber sur la tête, accompagné dans sa chute par le 2e ligne.
Le jeu se poursuit quelques secondes, alors qu’immédiatement, Yoann Maestri, Nicolas Mas et Bernard Le Roux empoignent le fautif. Quand le jeu s’arrête, le capitaine Guilhem Guirado interpelle Nigel Owens, l’arbitre. Qui ne juge pas l’intervention rugueuse de Lawes illégal. Circulez, il n’y a rien à voir.
Le plaquage de Lawes sur Plisson semble légal
En décortiquant l’action en effet, le néo Briviste ne semble en effet pas hors jeu au départ du ballon, s’applique à mettre ses longs bras autour de Plisson, et heurte le Français dans le bon tempo, même si le ralenti peut donner le sentiment inverse.
Cahin-caha, Plisson reprend sa place et restera sur le terrain jusqu’à la 71e minute.
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« Il m’a laissé une petite carte de visite », confiera-t-il au micro de Canal + un peu plus tard. « Je vais l’avoir dans la nuque et le dos. J’ai rarement subi un choc comme celui-là en Top 14. En tout cas, en Top 14, la sanction aurait été… autre. »
Farrell, Beale, Russell, Parra… La liste des joueurs châtié par Lawes est longue
Courtney Lawes, lui, se dédouanera de tout mauvais geste. « Bien sûr que c’était effectué dans la règle. Je n’avais pas vu que le ballon était parti de ses mains, et j’étais déjà pleinement engagé. »
Puis d’ajouter : « Donc je n’ai pas eu peur de prendre un carton jaune. Je ne savais pas non plus qu’il était retombé comme ça (sur la nuque) et ce n’était pas un plaquage cathédrale ni un plaquage haut. »
Au fil des ans, l’ancien de Northampton s’est fait une spécialité de ces plaquages dévastateurs. Owen Farrell, Charles Hodgson, Kurtley Beale, Finn Russell, Morgan Parra ou même Mathieu Bastareaud… La liste des joueurs châtiés par Lawes est longue comme un jour de pluie dans le nord de l’Angleterre.
Et même si, depuis son arrivée en France et encore plus à l’évocation du match de ce soir, on lui rappelle cet événement plus que de raison, Courtney Lawes ne s’en offusque pas. « Peut-être que j’offrirai un verre à Jules Plisson après le match », a-t-il répondu à Rugbyrama sur le sujet, avec un flegme tout britannique.
