Polémique sur l’ultime action : la France souffle, l’Ecosse abasourdie
L’homme du match Ecosse-France aura été sans conteste… l’arbitre vidéo, l’Irlandais Brian Macneice. C’est sur ses épaules qu’a reposée la décision finale qui allait faire basculer le match d’un côté ou de l’autre.
Le chrono est déjà dans le rouge que les Ecossais parviennent enfin à passer le ballon dans l’en-but français. Mais la question à trancher est : l’ont-ils aplati ?
Le ballon semble être contrôlé dans l’en-but par des mains françaises. Nic Berry, l’arbitre de la rencontre, fait appel aux images pour reconsidérer sa décision initiale. Selon lui, le ballon semble être retenu à la faveur d’une chaussure. A-t-il touché le sol ? Les images ne sont pas claires.
Sur X, l’entraîneur du Stade Rochelais Ronan O’Gara fulmine : « Existe-t-il un autre sport où les officiels ont un tel impact ? Trop de règles/lois… trop compliquées ». Son ancien partenaire de l’Irlande Brian O’Driscoll abonde : « Décision incroyablement difficile à prendre. Le TMO a raison car il n’y a pas de vue CERTAINE du ballon aplati. Il est très probable qu’il l’ait été ».
Nic Berry choisit de maintenir sa décision initiale, jugeant les images insuffisamment claires pour refuser l’essai. Les Français respirent après cette attente insoutenable. Finalement, la France remporte le match à Murrayfield dans un suspense haletant.
« C’est la décision la plus difficile qu’un TMO ait jamais eu à prendre », analyse Squidgy Rugby sur le réseau social. « Le ballon est presque certainement à terre, mais les différents angles et les questions posées/protocoles de décision sur le terrain rendent la décision impossible à donner. C’est cruel pour l’équipe qui se trouve du mauvais côté. »
Townsend sous le choc
« Personnellement, je crois que c’était un essai », a déclaré le capitaine écossais Finn Russell immédiatement après le match. « Mais c’est à l’arbitre de décider. »
L’entraîneur Gregor Townsend, exaspéré, ajoutait sur la BBC : « Nous étions en train de célébrer dans la loge des entraîneurs. Nous pouvions entendre la conversation du TMO avec l’arbitre, disant “le ballon était sur le pied, puis le ballon était à terre’, puis il change d’avis et dit ‘tenez-vous en à la décision sur le terrain”. Je ne sais pas ce qu’on peut dire.
« Il faut gagner le match et ne pas le mettre entre les mains des TMO et des arbitres et c’est ce sur quoi nous allons travailler.
« Nous étions en contrôle du jeu et en contrôle la plupart du temps dans des conditions difficiles. Nous avons dû jouer différemment et je suis vraiment déçu que nous n’ayons pas gagné le match. Nous avions le sentiment d’avoir gagné le match – nous avons vu le ballon sur la ligne d’essai.
« Les joueurs se débrouillent bien, ils ont mené pendant 75 minutes aujourd’hui et 80 minutes la semaine dernière. L’Angleterre (à domicile la semaine prochaine) est notre plus gros match de la saison. »
Soulagement côté français
Du côté français, on prend. « Une victoire en Ecosse, ça se coche », sourit le sélectionneur Fabien Galthié qui salue « une victoire à l’image de cette semaine » : difficile, dans un contexte tendu, arrachée dans la douleur.
Car la France avant un cruel besoin de victoire après ce qui a été vécu comme une humiliation une semaine plus tôt par l’Irlande à Marseille. « Là on est juste très contents d’avoir gagné ici, la semaine n’a pas été simple. Tout n’a pas été parfait, il faut rester humble mais c’est très dur de gagner ici. On a répondu présent, c’est tout ce que je retiens », confiait le capitaine Grégory Alldritt au micro de France TV, sorti sur civière mais qui a tenu à rassurer son monde : « tout va bien, j’ai juste quelques points à la cuisse ».
Cette victoire arrive à point nommé pour les tricolores avant une semaine de repos pour préparer le match contre l’Italie à Lille (dimanche 25 février), une rencontre qui ne devrait pas susciter trop d’inquiétude.
S’il reste encore beaucoup de travail pour que la France retrouve de son lustre, au moins cette victoire et cette coupure lui permettront d’enlever un peu et provisoirement la pression qu’elle subit depuis son élimination en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023.