Pour Schalk Burger, Willemse était dans son rôle
Schalk Burger, ancien troisième-ligne des Springboks (86 sélections entre 2003 et 2015) commente le carton rouge de Paul Willemse lors de la défaite de la France contre l’Irlande à Marseille.
Le deuxième-ligne de l’équipe de France a en effet été exclu après avoir reçu deux cartons jaunes lors de la défaite 17-38 de l’équipe de France face à l’Irlande lors du Tournoi des Six Nations à Marseille vendredi 2 février.
Willemse avait reçu un premier carton jaune pour un déblayage épaule contre tête (9e), puis un deuxième carton jaune pour un plaquage dangereux (32e), entraînant un nouvel avertissement.
Le deuxième-ligne d’origine sud-africaine, qui avait manqué la Coupe du monde en raison d’une blessure, sera indisponible pour les prochains tests en Écosse et en Italie après avoir écopé d’une suspension.
« On peut compatir avec Paul. Parce que le premier carton, vous pouvez voir ce qu’il fait », a commenté Schalk Burger dans le dernier épisode de Boks Office sur RugbyPass TV.
« Si vous êtes entraîneur et que votre joueur doit y aller, le meilleur moment pour attaquer l’adversaire et prendre l’ascendant, c’est juste à ce moment-là, au lieu d’attendre que le ruck se forme et de le déblayer.
« Il entre en contact avec la tête, c’est dommage, et puis le deuxième, nous le savons tous, c’est le défenseur qui s’est adapté.
« Regardez, c’est un grand gaillard et il vient mettre un grand coup sur [Caelan] Doris et je pense que c’est plus impressionnant que ça ne l’a été vraiment. »
Est-ce que ça valait le coup de tenter ?
Au côté de l’ancien capitaine des Springboks Jean de Villiers, Hanyani Shimange, l’animateur de Boks Office, s’est interrogé sur la nécessité d’une telle action : « C’est le risque. Est-ce que ça vaut la peine de tenter ça plutôt que d’aller chercher les jambes ou d’esquiver ? »
De Villiers, qui s’est gravement blessé au genou quelques minutes après ses débuts contre la France en 2002, a estimé que certains joueurs ont des postes susceptibles de les mettre parfois dans des situations délicates.
« Est-ce que ça vaut la peine de faire un tel plaquage du point de vue de Willemse ? Tous ceux qui l’ont vu jouer savent qu’il est le bourreau. Vous ne voulez pas que ça sorte de son jeu, mais comment trouver un moyen de le faire différemment ? Parce que c’est le changement de comportement que World Rugby recherche, c’est-à-dire que si vous êtes dans cette situation, ne le faites pas à cause du risque de contact avec la tête. Et je suppose que c’est ce qui est difficile. »
Schalk Burger a ajouté que Willemse n’a probablement fait que suivre les instructions et s’en tenir au rôle qui lui a été confié.
« En plus, c’est le deuxième (carton jaune), il aurait donc été frustré par le premier. Il est dans son rôle. Il veut attaquer les rucks. Nous avons joué avec Bakkies (Botha, ndlr). Bakkies percutait le porteur du ballon et le défenseur. Il nous a tous dégagés.
« Doris est l’un de leurs grands porteurs, [Shaun] Edwards a dû lui dire ‘Tu dois arrêter Doris’. S’il entame une course, il faut lui mettre un coup d’arrêt. Je me serais mis moi aussi en position pour le faire reculer, mais malheureusement, il a attaqué trop haut et il a reçu un carton jaune. Je ne pense pas que ce soit plus grave que ça. »
Il peut réduire sa suspension à trois semaines en demandant à participer au programme de formation au plaquage de World Rugby.