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Qui est Simeli Daunivucu, la dernière pépite des Bleus ?

Simeli Daunivucu, ici avec l'équipe de France U20 face à l'Ecosse durant le dernier Tournoi des Six Nations, a été retenu avec la "grande" équipe de France pour la tournée des Bleus en Argentine (Photo by ANDY BUCHANAN/AFP via Getty Images).

Les supporteurs de La Rochelle et les suiveurs assidus du Top 14 le connaissaient déjà. Pour les autres, le nom de Simeli Daunivucu ne devait pas dire grand-chose au moment où Fabien Galthié a égrené les nomes des joueurs retenus pour la tournée de l’équipe de France en Argentine.

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Le tout jeune trois-quarts polyvalent de La Rochelle, né aux Fidji, est la plus grosse surprise d’une liste qui, avec 22 joueurs à zéro cape, n’en manque pourtant pas. Daunivucu, qui a découvert le Top 14 cette saison et les Bleuets en février 2024, brûle tous les temps de passage.

Il était attendu en Afrique du Sud pour la Coupe du Monde U20, le voilà en Amérique du Sud pour la tournée de la « grande » équipe de France.

À deux semaines du premier match des Bleus contre les Pumas, RugbyPass s’est penché pour le phénomène à l’ascension expresse.

De bons gènes paternels

Daunivucu… Vous avez peut-être déjà entendu ce nom. Car Simeli n’est autre que le fils de Jone Daunivucu, légende fidjienne du Sevens, venu monnayer ses talents dans l’Hexagone en fin de carrière, en 2006. Tarbes, Grenoble, Romans-Péage puis des clubs amateurs de Charente… Le paternel, 47 ans, vient tout juste de raccrocher les crampons, et a visiblement transmis les gènes du rugby au fiston.

Né aux Fidji et arrivé à un an dans les bagages de son père, Simeli a été biberonné au rugby français, tout en gardant ses qualités naturelles. Arrivé au Stade Rochelais à 15 ans, en 2020, il n’a pas tardé à faire parler de lui, et pas seulement parce qu’il est “fils de”.

Une ascension à grande vitesse

Huit matchs de Top 14, une cape en U20 : voilà ce qu’il a fallu à Simeli Daunivucu pour convaincre Fabien Galthié et son staff de le convoquer en Bleu. On a rarement vu aussi précoce.

« Il passe du niveau Crabos et un petit peu Espoirs, directement au Top 14. On sait qu’il a des qualités, il va apprendre avec ces matchs-là. Il faut qu’on prenne le temps car il n’a que 18 ans », jugeait pourtant l’entraîneur des lignes arrière du Stade Rochelais Sébastien Boboul dans Sud Ouest au moment de ses débuts en Top 14 (décembre 2023). « Mais les blessures font qu’il est rapidement sur le terrain ».

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« Il a été super bien intégré avec nous. Il est arrivé sur la pointe des pieds, en demandant beaucoup de choses sur le terrain. Tu n’as pas l’impression qu’il a 18 ans. Il a une palette de jeu technique et de ‘skills’ intéressante et bénéfique pour nous », abonde l’ailier rochelais Teddy Thomas, lui aussi cité par le quotidien régional.

À l’arrivée, il compte donc huit feuilles de match en Top 14 cette saison, pour trois titularisations et un essai inscrit. Suffisant pour marquer les esprits.

Une sélection qui coule de source

Interrogé en conférence de presse sur la présence de Simeli Daunivucu dans la liste, Fabien Galthié a expliqué la réflexion qui a mené à cette convocation. « On a pris notre ranking, on a cherché un profil de 12 disponible, pas blessé, pas premium, pas en finale », détaille le sélectionneur. « On avait Léon Darricarrère, on veut voir Antoine Frisch qui est un 12 et un 13, et puis on tombe sur ce jeune joueur qui joue avec la Rochelle. Peu de feuilles de match, mais il joue avec la Rochelle. Des matchs importants. »

Son coéquipier maritime Hoani Bosmorin n’a lui non plus pas tari d’éloge sur le phénomène. Alors qu’ils auraient dû disputer ensemble la Coupe du Monde U 20 en Afrique du Sud, Bosmorin s’est réjoui de le voir prendre l’avion pour Buenos Aires plutôt que pour Johannesburg : « Sa sélection est méritée, il a des qualités que j’ai rarement vues chez un joueur de son âge. Il est Fidjien, ça semble inné, on a tous en tête ce que les Fidjiens sont capables de faire, très à l’aise techniquement ».

Une polyvalence rare

Retenu comme premier centre, Simeli Daunivucu peut faire plus que dépanner à d’autres postes de la ligne arrière. Sa palette est encore plus large que celle de son père, dont la position préférentielle était ailier mais qui pouvait évoluer comme demi de mêlée. Le rejeton peut lui évoluer aux deux postes du centre, et même à l’ouverture.

« Il a fait une grosse saison en Espoirs, avec les pros aussi, il a dépanné à des postes où il n’avait jamais joué », rappelle Bosmorin.

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Il n’y a qu’à regarder la vidéo de son seul essai jusqu’à présent en Top 14 pour comprendre. N.22 dans le dos, il observe son équipe effectuer une touche à 10 m de la ligne d’Oyonnax, suivie de la formation d’un maul.

Après dix secondes de ballon porté peu productif, il vient se caler à l’arrière du camion, pousse aux côtés de son capitaine Grégory Alldritt. Collé au talonneur Quentin Lespiaucq qui est en possession du ballon, il sollicite la passe main-main et plonge dans l’en-but.

Sans avoir un physique de Golgoth comme certains trois-quarts venus du Pacifique, Simeli Daunivucu est donc capable de conclure un ballon porté comme un avant, de faire sauter les lignes défensives comme un centre, et de faire jouer ses coéquipiers comme un 10. On a hâte de voir ça en Bleu.

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